En dépit de l'instruction ministérielle adressée aux DG des ANRH et des DHW le 27 janvier dernier, les agriculteurs continuent de souffrir le martyre. L'instruction du ministère des ressources en eau et de la sécurité hydrique est relative aux « facilitations accordées aux agriculteurs pour répondre aux besoins de leurs exploitations ». A travers la circulaire en question, le ministre a autorisé le fonçage des puits par «battage », une technique qui était interdite dans plusieurs wilayas. Le ministre argumente par le fait que les machines de forage utilisant la technique du rotary sont insuffisantes et il y a urgence dans des centaines d'exploitations agricoles. Pour la wilaya de Sidi Bel Abbès, à titre indicatif, une centaine de dossiers relatifs à des demandes ont été déposés par des investisseurs en agriculture. Des protestataires affirment qu'ils ont déposé leurs demandes depuis plus d'un an sans obtenir l'hypothétique autorisation de forage. Si les hautes autorités de l'Etat annoncent des mesures d'encouragement pour les investisseurs en agriculture, au niveau de l'administration locale c'est le parcours du combattant qui décourage les plus téméraires. On instaure un guichet unique et on exige de ceux qui ont les avis favorables de tous les intervenants de repasser, déplorent nos interlocuteurs. Il faut un avis d'une autre agence basée à Mascara et tous les dossiers devront y être envoyés. Finalement, s'interrogent les contestataires, à quoi sert un guichet unique si les dossiers pour divers avis devront faire tous ces voyages. Les jeunes investisseurs interpellent le wali sur ce dossier très sensible surtout en ces temps où les produits issus de l'activité agricole connaissent une augmentation vertigineuse. On apprend que certains agriculteurs qui ont opté pour l'arboriculture risquent de se casser les dents faute d'irrigation dans les meilleurs délais. Contacté, le président de la chambre d'agriculture a dénoncé la bureaucratie endurée par les fellahs. Les investisseurs ayant obtenu les autorisations au préalable ne passent pas par le guichet unique qui est une nouvelle mesure, a précisé notre interlocuteur qui, à son tour, interpelle le wali pour régler le problème. Nous avons vainement tenté de contacter les services du cabinet du wali et le responsable de la DRAG pour de plus amples informations.