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Après les effets d'annonce en 2016: Un grand projet algéro-turc à «Petit-Lac» et des points d'interrogation
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 30 - 03 - 2022

  Fin 2016, on levait un coin du voile sur un projet ambitieux: un pôle touristique au niveau de la Sebkha d'Oran, cette zone humide appelée «lac de Dhayat Morsli» plus connue sous l'appellation de Petit-Lac. Mais, six ans après, on est toujours dans l'expectative. « Ce grand projet d'investissement privé en partenariat avec les Turcs est toujours maintenu », tient à préciser une source de wilaya. Objet d'innombrables études, plus proches de l'académique que du rationaliste, ce périmètre périurbain, mis à mal par son surnom de Sebkha et l'exutoire d'eaux usées d'à-côté, était promis à un bel avenir, à en juger de la pertinence du projet conçu en partenariat avec des Turcs, qui a fait en novembre 2016 l'objet d'une séance de présentation à grand renfort médiatique. «Oran tournait le dos à ce lac salé», remarquait au préambule de sa présentation du projet, l'architecte libanais chargé de la mise au point du master-plan du site de Dhayat Morsli, plan d'eau compris. C'est peu dire, en fait. Non seulement la ville tournait le dos, jusque-là, à ce bassin occupant le fond d'une dépression à forte salinité, mais elle était complexée, obnubilée, par son existence, par sa mitoyenneté avec son corps urbain. Comme si ce pan de la nature était un greffon indésirable dont se défendait l'organisme en le rejetant, le rendant du coup inapte à remplir sa fonction. Et il faut, dans le cas de Petit-Lac, prendre le mot rejet dans son sens «hydraulique»: déversement, écoulement, évacuation des eaux usées (ménagères comme industrielles). Bref, mal loti, victime de son existence à l'orée d'une cité en panne d'imagination, mordant sa propre queue, ne voyant pas plus loin que le bout de son nez, Petit-Lac -l'étendue d'eau et non le secteur urbain s'entend- était rejeté, banni, laissé pour compte. Un no man's land. La ville n'osait pas s'approcher d'un iota de ce terrain inconstructible, marécageux, bourbeux, sale et salé, d'air irrespirable.
UNE GRANDE SEANCE DE PRESENTATION EN 2016... PUIS RIEN
Tout comme la Mactaâ, le lac Télamine, les Salines d'Arzew et Oum Ghellaz, ce site n'avait droit de cité qu'un jour par an, le 2 février, à l'occasion de la célébration à très petite échelle de la Journée planétaire des zones humides, où l'on emmène rituellement des écoliers en excursion pédagogique, sous l'œil veillant des gardes forestiers, pour leur expliquer, sur pièce, la convention de Ramsar. Avec le mince espoir de repérer dans les parages quelques flamants roses, canards sauteurs et autres anatidés, histoire de sortir un peu du stéréotypé des exposés à la Wikipedia.
Rien que pour avoir osé déplacer la ligne des faux interdits, casser ce tabou vieux de 54 ans qui consiste à «sacraliser» le lieu dans les tribunes officielles et s'en servir de déversoir derrière le rideau, défaire cet ennuyeux complexe de zone intouchable sous prétexte, plutôt drôle, de zone humide classée Ramsar, lequel prenait en otage la ville et l'amputait de sa jambe saine, rien que pour cela, le projet conçu par les pouvoirs publics locaux, en partenariat avec les Turcs, mérite d'être salué. Bien vivement. «Je me suis inspiré du lac de Créteil, ville où j'ai passé un bon bout de ma vie», soulignait l'architecte concepteur de l'étude, qui travaille pour le compte de l'entreprise turque Krep Insat, maître d'ouvrage de ce projet. En effet, on détectait, au fil de l'exposé en vidéo, pas mal de ressemblances, voire similitudes, dans la conception et la conceptualisation, entre le futur site de Dhayat Morsli et le lac de Créteil.
Avec cette différence près qu'Oran a son lac gracieusement offert par la nature et les lois de la géomorphologie, alors que pour Paris, département du Val-de-Marne, il fallait construire par soi-même son lac artificiel, en transformant de tout en tout une ancienne carrière de gypse et de gravier, située à la limite de la commune de Créteil et de la butte dite du Mont-Mesly, pour en faire un plan d'eau de 42 hectares et l'une des plus grandes richesses de la ville, un lieu d'échange, d'activité, de loisirs, de découverte et de travail.
LES TURCS VOYAIENT GRAND
C'est la même vocation, et même avec des objectifs bien au-delà, à laquelle aspire Dhayat Morsli, «dont l'avenir du projet est étroitement et affectueusement lié à celui de Petit-Lac», pour reprendre le maître d'œuvre. Le choix de la Grande Mosquée Ibn Badis pour lever le voile sur ce grand projet d'investissement n'est pas fortuit. Certes, la spacieuse et bien appropriée salle de conférences de cette structure y est pour quelque chose, mais c'est surtout le fait que c'est le même opérateur turc ayant donné pleine satisfaction après l'ODS d'achèvement de la réalisation de cette mosquée, sur fond de trente ans de retard, livrant un vrai bijou avec une avance de six mois, qui a été retenu pour la conception du projet de Dhayat Morsli. En quoi consiste ce dernier ? Un pôle de superficie globale de 50 ha, quatre projets en un. Un business-hôtel de R+4, maximum sur 9 ha, un parc aquatique sur 6 ha, un parc d'attraction sur 7,5 ha et un centre commercial (O'Mall: acronyme de Oran Mall) plus un village marchand à ciel ouvert, dont un supermarché et autres dépendances, ainsi qu'un grand parking. Le schéma directeur du complexe prévoit bien sûr la mise en valeur du lac à travers l'aménagement d'un mini-port de plaisance, de sports aquatiques (voiles, canoë, kayak, glisse...). A l'évidence, cela passe forcément par la dépollution du lac salé, la réalisation d'un jet d'eau pour l'aération des eaux, la mise en place d'une bordure en dur, le pavage des abords, l'installation d'allées et autres passerelles pour piétons, le boisement de l'arrière-plan du lac, etc. L'accessibilité du site a été bien pensée, avec la projection de contre-allée en appoint aux 3ème et 4ème boulevards périphériques et la RN4.
PROJET D'AMENAGEMENT TOUJOURS EN COURS
Par ailleurs, et dans le cadre du suivi des travaux d'aménagement de ce lac, une délégation du ministère de l'Intérieur s'est déplacée dernièrement pour un constat de visu de l'avancement des travaux. Selon les services de la wilaya, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire et la délégation ministérielle qui l'accompagnait ont visité le lac «Dhaya Morsli» pour inspecter les travaux de son aménagement et pour avoir un large aperçu sur l'avancement du projet. Selon les mêmes sources, sur place le SG du ministère a insisté sur la livraison du projet dans les délais contractuels. Il y a lieu de signaler que dans le cadre du projet de réhabilitation de la zone humide de «Dhaya Morsli», d'importants travaux ont été lancés pour détourner définitivement les canalisations d'assainissement de cette zone protégée et les équiper en prévision des prochains Jeux méditerranéens, prévus l'été prochain à Oran. Selon nos sources ces travaux sont en partie pris en charge par un investisseur privé. Outre l'apport financier accordé par le ministère de l'Environnement, nos interlocuteurs indiquent que la wilaya d'Oran contribuera également, de manière significative, à la réhabilitation de cette zone humide, qui a connu une détérioration importante, ces dernières années, en raison du laisser-aller et du déversement des eaux usées.
150 MILLIONS DE DA POUR REHABILITER LE SITE
Pour la concrétisation de ce projet, une enveloppe de 150 millions de DA a été dégagée par le ministère de l'Environnement. La décision a été prise à l'issue de la visite de la ministre de l'Environnement à Oran. Selon nos sources, ces enveloppes financières sont inscrites dans le cadre du Fonds de l'environnement et du littoral, relevant du ministère de l'Environnement. En inspectant le projet d'aménagement de la zone humide «Daya Morsli», qui a nécessité un montant de 150 millions de DA, la ministre a insisté sur «l'importance de réhabiliter ce genre de zones qui représentent un réservoir du patrimoine environnemental en Algérie et ce, dans le cadre de la concrétisation efficace de la stratégie nationale visant la préservation des zones humides». Selon nos interlocuteurs, la zone humide, de la «Sebkha d'Oran», s'étendant sur une superficie de 50 ha, bénéficiera d'un projet de réhabilitation qui permettra d'en faire un site de loisirs, d'écotourisme, de pratique sportive et de recherche scientifique. Il y a lieu de signaler que la «Sebkha d'Oran» accueille plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs qui viennent hiverner et même se reproduire, comme le flamant rose. Elle sera ainsi valorisée et préservée grâce à plusieurs actions. Le projet dont l'étude de réalisation a été faite en 2011, comporte plusieurs volets dont le bornage du site, la clôture des zones de nidification des oiseaux migrateurs, la réalisation d'une piste cyclable et d'un observatoire d'oiseaux, etc. S'agissant de la pollution de cette zone, les services de l'environnement avaient indiqué dernièrement que les rejets des eaux usées, domestiques et industrielles, ont été «presque éradiqués» depuis la mise en service de la station d'épuration du groupement urbain d'Oran à El Kerma en 2009.


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