Après les revers politico-militaires et les humiliations diplomatiques subies en Irak, en Syrie, en Afghanistan, en Afrique et en Amérique latine notamment, l'Occident, sorti vainqueur d'une longue guerre froide avec le bloc soviétique et ses alliés de l'Europe de l'Est et d'autres continents, semble se réveiller aujourd'hui, après quatre années de repli sur elle même des Etats-Unis d'Amérique, sous l'administration Trump, et vouloir imposer de nouveau son diktat aux puissances qui menaceraient ses intérêts et son hégémonie sur le monde. Apparemment, les prévisions mirobolantes avancées par les experts, stratèges et idéologues partisans d'un Occident dominant le monde, après la chute du mur de Berlin et l'effondrement du bloc soviétique, n'avaient pas profité à l'Occident décadent mais à d'autres sphères géopolitiques dans le monde, telles la Chine en Asie et la Russie en Eurasie. Sous l'impulsion des Américains et des Français, tout récemment encore humiliés en Afghanistan et en Afrique, les pays membres de l'OTAN, croient voir, aujourd'hui, en la guerre déclenchée, il y a plus d'un mois et demi, par la Russie contre l'Ukraine, l'opportunité de détruire la Russie, qui est avec la Chine un de leurs deux principaux rivaux sur la scène internationale, en l'enfonçant dans le bourbier ukrainien et en lui imposant des sanctions commerciales, économiques et financières drastiques, dont, sans aucun doute, les économies de nombre de leurs alliés de l'OTAN vont aussi pâtir, à court et moyen termes. L'arme de la sanction L'arme de la sanction, brandie à tort et à travers par les Etats-Unis d'Amérique et ses alliés de l'Occident, contre tout pays dont la politique ne leur convient pas ou menace leurs intérêts, est une arme à double tranchant. Certes, d'un côté, elle vise à affaiblir économiquement et socialement les pays contre lesquels les sanctions sont massivement appliquées, mais de l'autre, ces dernières pourraient engendrer des effets néfastes pour les pays qui les initient et les mettent en œuvre, si les pays visés arrivaient à amortir et à atténuer l'impact escompté de ces sanctions. Il est vrai que lorsqu'ils ont à faire à des pays militairement faibles, qui ne disposent pas de l'arme atomique, comme certains d'entre eux, les pays occidentaux ont souvent recouru directement à la solution militaire plutôt qu'à celle de la sanction, pour éviter de courir le moindre risque, même économique. Les sanctions économiques et diplomatiques (refus d'octroyer des visas et retrait de titres de séjour notamment) sont des armes souvent utilisées par les pays occidentaux pour détruire d'autres nations en privant leurs populations de disposer d'importantes ressources financières déposées chez eux, en raison des contraintes du système bancaire et financier international, sous des prétextes pour le moins fallacieux. Ainsi va l'Occident charognard et cupide, aux valeurs morales douteuses. Il recourt à tous les moyens pour s'accrocher à son vieux rêve colonial et impérial, face à la Chine, la Russie et des BRICS soucieux de préserver leur souveraineté militaire, diplomatique, économique, alimentaire et financière, que seule une indépendance réelle, dans ces domaines stratégiques pourrait leur permettre de réaliser, même si l'Occident fait tout pour contrarier cette volonté légitime, à travers des embargos, boycotts et représailles qu'il décrète contre eux, à la moindre «incartade». Une réorganisation du monde, sous influence dangereuse de l'Occident rendu fou par la perspective, de plus en plus plausible de perdre sa position dominante et ses privilèges acquis, à la canonnière, dans le sillage de la «Guerre mondiale» notamment, est aujourd'hui impérative et urgente. Conformément à leurs traditions bellicistes, les pays occidentaux auraient déjà agressé militairement la Russie, la Chine et la Corée du Nord, entre autres, si ces pays n'avaient pas un stock d'armes atomiques suffisamment dissuasif pour réfréner leur folle ambition de vouloir dominer et assujettir le monde à leurs fantasmes. En tout état de cause, en usant et abusant du recours à la sanction sauvage, sous toutes ses formes, l'Occident agressif et violent, va pousser les autres ensembles régionaux et puissances continentales, comme les BRICS à sortir, au plus vite du système injuste et pervers, Bretton Woods et autres institutions, imposés à l'humanité après la 2ème Guerre Mondiale, qui visait ouvertement à consacrer la domination du monde par les pays occidentaux et leur système libéral, voire ultra-libéral, qui a fait tant de mal à de nombreux pays des cinq continents. Porté par des valeurs, globalement rétrogrades, le vieil Occident est en train d'accélérer son déclin, qui a commencé il y a plusieurs décennies déjà, et subséquemment sa chute, au profit de puissances émergentes, qui dominent de plus en plus des pans entiers des industries militaires et civiles et de l'économie mondiale et suscitent le respect des autres nations excédées par les agissements d'un Occident arrogant et prédateur, qui est en train de semer le chaos dans différentes régions du monde et met sérieusement en péril la paix et la sécurité internationale aménagées sous le prisme déformant des intérêts immédiats des Etats-Unis et de leurs alliés inconditionnels. *Diplomate à la retraite et écrivain