La géopolitique mondiale a connu ces dernières décennies des bouleversements qui ont remis en cause l'ordre «mondial» établi. Ainsi, la disparition de l'Union soviétique en 1991 a laissé le champ libre à son alterego états-unien et à l'avènement d'un pouvoir unipolaire sur le monde: celui des Etats-Unis. La mainmise états-unienne sur le monde eut pour corollaire trois guerres sanglantes - toutes menées par les Etats-Unis en phase avec leur nouvelle condition d'unique puissance mondiale - en Irak (en 1991 et l'invasion en 2003), en Afghanistan (2001) parallèlement aux tentatives de Washington de dépecer le Moyen-Orient. Dans cette perspective de domination, les Etats-Unis se sont ingéniés à un véritable encerclement de la Russie. Cet encerclement extérieur est concomitant avec le délabrement de l'ex-Union soviétique - dont la situation était désastreuse - et la dispersion du bloc communiste. Ainsi, nombreux ont été les ex-Républiques socialistes à passer avec armes et bagages sous la tutelle états-unienne et de l'Otan. Ce rappel historique était nécessaire pour comprendre les interactions géopolitiques qui en ont découlé et les tentatives d'isolement de la Russie. En fait, les Etats-Unis ont tout fait pour enlever à la Russie son espace d'influence naturel tant par l'installation de bases militaires de l'Alliance atlantique (Pays baltes, Pologne...) aux portes de la Russie, soit en suscitant ce que le monde connaît désormais sous le nom de «révolutions colorées» (Georgie, Ukraine...). C'est dans ce contexte, difficile, que la Russie a pu, peu à peu, redresser la situation, sortir de son marasme et reprendre la place qui lui est due dans le concert des nations. Peu d'analystes et d'observateurs s'attendaient en réalité à un retour aussi rapide de la Russie sur la scène mondiale damant le pion à ceux qui pensaient l'avoir neutralisée. L'architecte de cette résurrection de la Russie est un homme: Vladimir Poutine qui a toujours cru en son pays et à ses capacités de se relever. Au plan diplomatique et géopolitique, ce retour au premier plan a eu pour conséquence directe la mise à terme du programme d'unipolarisation de la planète autour des Etats-Unis. Aujourd'hui, cette superpuissance n'est plus seule et doit compter tant avec la Chine qu'avec la Russie. C'est là une excellente chose pour la paix et la sécurité dans le monde, mises aux enchères ces dernières années par Washington et ses alliés occidentaux. Aussi, le retour de la Russie a-t-il rééquilibré les rapports entre les grandes puissances et apporté plus de sécurité au monde. Lors de ses mandats à la tête de l'Etat (2000 à 2008, ensuite depuis 2012) Vladimir Poutine commença par mettre de l'ordre dans le secteur de l'économie en s'appuyant sur l'immense potentiel énergétique de la Russie - drivé par le gazier Gazprom et le pétrolier Rosneft - pour entamer le redressement. Un fait est patent, la Russie est debout et chacun devra compter avec elle. Son action en Syrie illustre parfaitement ce postulat, Moscou ayant remis la lutte contre le terrorisme dans son bon sens. Il ne peut y avoir de terroristes sanguinaires et des terroristes «modérés» comme le font croire l'Occident et les Etats-Unis. En fait, désormais, la Russie joue un rôle déterminant dans la lutte que les nations mènent contre Daesh, Al Qaîda et d'autres groupes plus ou moins tolérés par l'Occident. Comme c'est le cas en Syrie. Au plan bilatéral, notons que les relations entre l'Algérie et la Russie sont excellentes et n'ont jamais été aussi bonnes, concrétisées par la visite qu'effectue le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à Alger à partir de demain.