Cette fois, et après plusieurs années de préparation, de très gros efforts, de moyens colossaux consentis par les autorités du pays et d'attente, on y est. Ce soir, sera donné le coup d'envoi officiel des JM-Oran 2022, avec une cérémonie d'ouverture absolument grandiose et inédite, où les moyens les plus sophistiqués seront utilisés pour le plaisir des yeux des présents, mais aussi des millions des téléspectateurs à travers les 26 pays du bassin méditerranéen. Si le responsable de cette cérémonie, le musicologue Salim Dada, évoque une « œuvre artistique complète utilisant des techniques modernes que l'Algérie vivra depuis l'indépendance », il sait de quoi il parle, et n'a pas hésité à promettre au public un spectacle inédit haut de gamme. Que cette ouverture se déroule en fin d'après-midi et qui durera plus de deux heures n'est pas dû au hasard. En effet, les jeux de lumière seront prépondérants avec la musique et les chorégraphies exécutées par les 500 danseurs selon des thèmes ciblés et significatifs. Le fait que la cérémonie d'ouverture sera à guichets fermés conforte les organisateurs sur le succès populaire assuré de ces Jeux, et prouve l'intérêt qu'accorde le public algérien au phénomène sportif, ceci dit sans oublier les autres volets culturels qui vont de pair avec cette manifestation grandiose. Le fait que le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane et le ministre de la Jeunesse et des Sports Abderrezak Sebgag aient accompagné la délégation algérienne au départ d'Alger est très significatif de l'intérêt accordé à ces Jeux. A Oran, aussi bien à l'aéroport international Ahmed Ben Bella qu'à la gare ferroviaire, l'ambiance est allée crescendo avec un accueil cordial au son des troupes folkloriques, au grand plaisir des athlètes et de leurs encadreurs, en quelque sorte encouragés par avance. Comme on le voit, le succès populaire de ces JM est assuré, et prouve que la ville d'Oran, avec ses nombreux atouts multiformes et ses habitants, méritait bien le choix des responsables. Et maintenant, place au spectacle et au ravissement des yeux... Oran dans le cœur Le 28 août 2015 à Pescara (Italie), les votants avaient à trancher entre Oran et Sfax, toutes deux porteuses de solides dossiers. Or, le dépouillement des votes a ressemblé à un véritable plébiscite pour la capitale de l'Ouest du pays. La délégation algérienne qui avait présenté le projet Oran pouvait exulter : les JM 2021 ont été octroyés par un vote très significatif, 57 voix pour Oran, contre 17 seulement à la cité tunisienne. Ce choix prouve que l'ancien gouverneur de la Californie, le champion et acteur autrichien Arnold Schwarzenegger a vu juste en installant à Oran le bureau de son ONG pour l'environnement. Les anciens ont aussi soupiré d'aise, étant convaincus qu'Albert Camus, futur prix Nobel, s'est trompé en prétendant «qu'Oran donnait le dos à la mer». A cette époque déjà, et chaque été, des milliers d'Oranais, voire beaucoup plus, n'avaient qu'à descendre les falaises pour aller faire trempette à la célèbre Cueva El Agua, tandis que d'autres choisissaient la plage voisine des Genêts. La ville d'Oran a été donc choisie pour accueillir la 19e édition des Jeux méditerranéens en dépit de la rude concurrence de Sfax. Si le vote a été largement favorable à la capitale de l'Ouest algérien, ce n'est pas par hasard, au regard de ses innombrables atouts et sa position géographique. En dépit du retard et de la pandémie du Covid-19, les hautes autorités du pays ont levé toutes les contraintes pour assurer le plein succès de ces joutes internationales où les records de présence des pays participants devraient être battus. Il faut souligner que les membres du COJM ont travaillé d'arrache-pied pour relever un sacré défi, et tout est prêt pour que le coup de starter soit donné ce soir, à ce grandiose rendez-vous de la jeunesse du bassin méditerranéen. Tous les pays sont en concurrence pour organiser de grandes joutes internationales, car il y va de leur prestige. Aussi, cette édition des JM est appelée à renforcer l'image de marque de l'Algérie. Pour ce faire, Oran a bénéficié de nouvelles infrastructures modernes comme le grand stade de Bir El-Djir et ses dépendances, baptisé au nom de l'ancienne gloire du MCO, Miloud Hadefi, le nouveau pôle sportif de Sig, alors que les installations existantes comme le Palais des sports Hamou Boutlélis, le centre équestre Antar Ibn Chadad d'Es-Sénia et le complexe de tennis de Haï Salem ont bénéficié de profonds réaménagements aux normes officielles requises. Le commissaire des Jeux Mohamed Aziz Derrouaz a annoncé, il y a quelques jours, l'octroi d'une enveloppe financière conséquente pour la réussite de cette édition où 5.400 personnes seront hébergées dans des conditions très confortables, alors que les footballeurs seront dirigés vers les hôtels haut standing de la ville de Mostaganem. Dans ces joutes, il y a, bien sûr, plusieurs aspects. Tous les participants s'attacheront à donner le meilleur d'eux-mêmes sur le plan sportif pour relever le niveau des compétitions. Mais ces confrontations seront placées aussi sous le sceau du fair-play, même si la conquête des médailles constituera la motivation première pour les athlètes. Cependant, de toute évidence, l'esprit sportif règnera au cours de ces joutes, et le public algérien applaudira aussi bien les vainqueurs que les vaincus pour les efforts déployés. Il y a un autre aspect important à retenir. En effet, on présume que ces Jeux devraient permettre aux disciplines dites injustement mineures de revenir au premier plan et, par voie de conséquence, de plusieurs individualités appelées à booster leur sport et susciter des vocations au sein de la jeunesse. L'athlétisme et les sports de combats sont les plus concernés selon les experts. Le sport fera également bon ménage avec la culture sous toutes ses formes avec le Festival international de la musique, les Journées du théâtre et du cinéma, les arts plastiques et les rencontres littéraires. Chaque citoyen algérien, lors de ces Jeux, doit se comporter comme un digne ambassadeur du pays. On s'attend donc à dix journées de luttes sportives intenses, mais aussi à de la fraternité entre tous les participants du bassin méditerranéen. Oran sera sous les projecteurs de tous les médias venus en force pour couvrir comme il se doit cette édition. Après les Jeux méditerranéens, El-Bahia va hériter d'une infrastructure de haut niveau dont il faudra prendre soin et rentabiliser au mieux pour le sport algérien.