On ne peut pas comparer les méthodes de nos clubs d'élite avec ce qui se fait à l'étranger. D'ailleurs, et à quelques exceptions près, la stabilité des effectifs en Algérie fait cruellement défaut. C'est que les dirigeants, éternels insatisfaits, n'hésitent pas à se lancer dans l'aventure du recrutement. L'expérience des années écoulées a prouvé que la quantité et la qualité vont rarement de pair. Il serait illusoire d'espérer que les leçons seront retenues. Et comme nous l'avions souligné lors d'une précédente analyse, la plupart des clubs recrutent les joueurs avant d'engager l'entraîneur, ce qui est pour le moins aberrant. Faute de mieux, les entraineurs acceptent cette mission pleine d'aléas car ne connaissant, ni les besoins réels de l'effectif, ni les joueurs mis à leur disposition. Le CRB, triple champion en titre, se trouve précisément dans cette situation. Le technicien brésilien Paqueta, et en dépit du sacre, a été limogé et a été remplacé par le Tunisien Nabil El Kouki, qui a pris ses fonctions. La reprise devait s'effectuer début juillet, mais a été reportée après l'Aid El-Adha, c'est-à-dire aujourd'hui ou demain. En outre, et malgré la stabilité d'un groupe, trois fois couronné, (une première en Algérie), les dirigeants se sont lancés dans la course au recrutement qui, selon eux, apportait le plus escompté, surtout en Ligue des champions d'Afrique où la récente participation a laissé bien des regrets du côté d'El Akiba. Les intentions des responsables sont évidentes d'aller chercher ce trophée qui fait rêver les supporters belouiozdadis. Des noms sont annoncés : Laoufi, Guendouz, Saâdi, Bouguerra, Boulouden, Boussouf, des éléments d'expérience, alors que le sort du capitaine Nessakh (irréprochable pourtant) est cependant connu mais d'une façon peu cavalière, une tradition bien ancrée chez les dirigeants. Quant à Merzougui (meilleur buteur du club), son cas n'est pas encore tranché. Pour connaître le noyau titulaire chargé d'engranger d'autres titres, il faudra donc attendre la fin du mercato. La JSK, second club qualifié pour la ligue des champions, se trouvait, il y a quelques jours devant un sacré problème. En effet, le club du Djurdjura risquait de se retrouver hors-circuit pour une histoire de dettes non honorées. Aux dernières nouvelles, le président Iarichen a rassuré tout le monde, avec des déclarations où il a situé l'origine de ce problème qui est donc réglé. Cela prouve que, dans notre football abusivement qualifié de professionnel, les inepties ne sont jamais très loin, nées de conflits entre des dirigeants et dont le club risque de faire les frais. Et pourtant, les dirigeants n'ont pratiquement pas pris de vacances en engageant l'entraîneur belge José Riga, qui a déjà assuré la reprise. Les mêmes dirigeants ont réglé des problèmes concernant des cadres tels Doukha et Harrag qui avaient envisagé leur départ. En outre, on assiste à un recrutement ciblé avec les arrivées de Guemroud, Salhi, Senhadji et Ould Hamou. Déjà plus solide, la saison écoulée, la défense de la JSK sera encore un atout majeur pour les Canaris dont le dernier sacre national date de 2008. Les fans espèrent que cette disette va prendre fin cette saison, tout en sachant que la bataille sera très rude avec le MCA, le CRB, l'ESS, la JSS, l'USMA et d'éventuelles révélations. Après la reprise à Tizi Ouzou, la JSK poursuivra sa préparation à Ain Benian, alors que le stage envisagé en Turquie risque d'être annulé faute de moyens financiers. A l'inverse du CRB, l'USMA a renouvelé sa confiance à l'entraineur Benouahi qui a commencé à travailler après avoir dressé (avant son départ en vacances) la liste des joueurs à libérer. Une liste conséquente à vrai dire, ce qui dénote la volonté d'améliorer le rendement de l'équipe qui a accroché le train de la CAF de justesse. Connaissant leurs exigences en matière de recrutement, il faut s'attendre à l'arrivée de joueurs talentueux qui seront chargés de matérialiser les vœux des exigeants fans de Soustara.