La coopération énergétique entre l'Algérie et l'Italie se matérialise par plusieurs projets déjà réalisés et d'autres en projet. Ainsi, le groupe Sonatrach et l'italien ENI ont procédé, jeudi, à l'inauguration d'un laboratoire spécialisé dans l'énergie solaire «Solar Lab» ainsi que la pose de la première pierre d'une seconde centrale solaire photovoltaïque de 10 mégawatts (MW) à Bir Rbaâ Nord dans le bassin de Berkine (Ouragla). La cérémonie de lancement de ces projets de partenariat a été conduite par le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar et du PDG d'ENI, Claudio Descalzi, en présence et de la présidente d'ENI, Lucia Calvosa, ainsi que les cadres dirigeants de Sonatrach et les membres du conseil d'administration du Groupe ENI. Le laboratoire «Solar Lab» vise à «tester différents types de panneaux photovoltaïques dans un environnement caractérisé par des niveaux de rayonnement solaire très élevés», a indiqué un communiqué de SH. Ce laboratoire œuvrera, selon la même source, à «la collecte et à l'analyse des données en vue d'atteindre le meilleur niveau de performance technologique dans ce domaine», ajoutant qu'il sera ouvert aux universités et institutions publiques à des fins de recherche. Pour Sonatrach, le laboratoire revêt «une importance stratégique en matière de promotion et de développement des énergies renouvelables en Algérie». S'agissant de la réalisation de la centrale photovoltaïque «BRN 2», elle sera construite à proximité de la première centrale photovoltaïque «BRN 1», inaugurée en 2018, a fait savoir le communiqué. Cette centrale vise à exploiter le potentiel élevé en énergie solaire dont bénéficie cette région et sera reliée à la première centrale photovoltaïque «BRN 1». Elle permettra de contribuer à alimenter les installations de Bir Rbaâ Nord en produisant 10 mégawatts supplémentaires d'énergie électrique. En plus de ces deux centrales photovoltaïques, il est prévu la réalisation d'une troisième centrale au niveau du site de production de Menzel Lejmat Est (MLE), dans le bassin de Berkine, a ajouté SH assurant que le début des travaux de cette installation est programmé pour 2023, en partenariat avec ENI. «Sonatrach œuvre, à travers la mise en place de ces projets de développement, à renforcer la production nationale d'énergie solaire renouvelable et de diversifier ainsi les sources d'énergie dans l'objectif de réduire l'empreinte carbone résultant de ses activités», a-t-elle souligné. Par ailleurs, le lancement de ces projets a coïncidé, selon le communiqué, avec l'organisation de la réunion du conseil d'administration du Groupe ENI, qui s'est tenue cette année au niveau de la région de Bir Rbaâ Nord, le 16 novembre dernier, ce qui reflète, selon le communiqué, «l'importance stratégique que le partenariat Sonatrach-ENI accorde au développement des énergies renouvelables» et que «cet événement marque également l'excellence du niveau de coopération entre l'Algérie et l'Italie». Consolider la relation «stratégique» entre Sonatrach et ENI Toufik Hakkar a également plaidé en faveur de la consolidation de la relation stratégique entre la compagnie nationale des hydrocarbures et le groupe italien ENI, notamment en exploitant les opportunités du marché gazier international. «Les indicateurs du marché énergétique international constituent une opportunité en or pour les deux compagnies afin de produire davantage de gaz naturel et d'accompagner la transition énergétique en Europe et en Algérie», a souligné le PDG de SH. Tout en rappelant le potentiel existant en hydrocarbures conventionnels et non conventionnels en Algérie, Hakkar a assuré que «le marché énergétique, notamment européen, est aussi très important en termes de demande de gaz sur les dix prochaines années». De plus, le PDG de SH a salué «les décisions stratégiques d'ENI d'investir dans les hydrocarbures» et qui «ont donné leurs fruits», précisant que «l'investissement dans le pétrole et le gaz est stratégique, car la demande va augmenter». Le PDG de Sonatrach a relevé, aussi, l'intérêt des deux partenaires pour accompagner la transition énergétique et la baisse de l'empreinte carbone. S'agissant de la nouvelle centrale solaire, Toufik Hakkar a fait observer que son coût de réalisation correspond à une réduction de 40% par rapport au coût de la première centrale, construite sur le même site (BRN 1) et inaugurée en 2018. Cette réduction des coûts de réalisation pour une capacité de production identique, a-t-il dit, «est le fruit de l'expérience acquise après la mise en service de la première centrale», affirmant que «ce type de centrales sera réalisé au niveau d'autres sites de production de Sonatrach, en partenariat avec ENI et avec d'autres compagnies internationales». Cette stratégie «va nous permettre d'économiser des quantités considérables de gaz consommé pouvant atteindre jusqu'à 500 millions de m3 de gaz naturel par an», a fait savoir Hakkar, ajoutant que Sonatrach a programmé la réalisation en 2023 de cinq nouvelles centrales solaires au niveau des champs de production. De son côté, le PDG du Groupe ENI, Claudio Descalzi, a mis en avant les «relations historiques» existant entre les compagnies des deux pays. Il a également rappelé la «collaboration stratégique» qui lie les deux pays en termes de livraisons de gaz naturel, en soulignant que «l'Algérie, à travers Sonatrach, représente un fournisseur fiable du gaz pour l'Italie depuis de nombreuses années». Exprimant aussi la confiance de ENI dans le marché algérien, M. Descalzi a indiqué que le groupe énergétique italien a investi 1,6 milliard de dollars cette année en Algérie.