En sus du changement climatique, qui a ses COP (Conferences of the Parties) ou les Conférences des parties (Etats signataires) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se tiennent chaque année depuis 1995, il y a la Convention sur la diversité biologique (CBD), qui a également ses COP « biodiversités ». Cette dernière en est à sa 15e édition, la COP15 « biodiversité », qui s'ouvre ce mercredi 7 décembre à Montréal (Canada), et s'étale jusqu'au 19 décembre. Soit seulement deux semaines après la clôture de la COP27, qui s'est tenue à Charm El-Cheikh (Egypte). Est-ce qu'on ne fait pas trop de COP pour ne rien faire en fin de compte en matière de protection de l'environnement et de la biodiversité ? La dernière COP27 n'a abouti à aucun accord sur la réduction des gaz à effet de serre, comme l'a regretté le SG de l'ONU après la déclaration finale du sommet. Il y a même une régression dans ce domaine par rapport aux années précédentes, vu que les pays industrialisés reviennent en force à l'utilisation des énergies fossiles, notamment le charbon, ainsi que le nucléaire, à l'ombre d'une crise énergétique mondiale provoquée par la guerre en Ukraine. La transition énergétique en cours, vers les énergies propres, est la seule option pour répondre aux inquiétudes face aux émissions des gaz à effet de serre. Mais, d'ici là, le monde ne peut rien changer à la donne alarmante du changement climatique. La déclaration finale de la COP27 a eu raison des pays les plus pollueurs, soit les plus riches, au moins sur un point, en l'occurrence « la compensation des dégâts causés par le changement climatique déjà subis par les pays les plus pauvres ». Une petite satisfaction qui, cependant, reste un accord de principe nécessitant la mise en place de plusieurs mécanismes pour le rendre opérationnel, en sus de la question essentielle, l'alimentation de ce fonds financier spécifique réservé aux « pertes et dommages » climatiques des pays pauvres. En somme, rien de concret de COP en COP. Alors que le réchauffement climatique fait des dégâts spectaculaires à travers le monde, les Conférences des parties n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le minimum syndical pour sauver la planète des gaz à effet de serre. A quoi s'attendre, donc, de la COP15 « biodiversité » ? Certains défenseurs de l'environnement naturel estiment que face aux échecs des COP « climat », il est indispensable de miser sur la COP « biodiversité » pour établir un équilibre salvateur pour la planète. Il est vrai qu'on peut penser que les deux COP ont des points communs, mais la COP « biodiversité » traite de problèmes visibles, on ne parle pas de couches dans les hautes sphères mais du tissu vivant de la planète qu'il faut protéger, et peut de ce fait arriver à des résultats meilleurs. La biodiversité et le bien-être humain sont, ainsi, intimement liés. Quand la discrète COP15 « biodiversité » ambitionne de fixer un objectif de 30% d'aires protégées dans des zones terrestres et maritimes, d'ici 2030, cela reste du domaine concret (les aires protégées existent déjà partout dans le monde), et leur élargissement reste du domaine du possible. Contrairement aux gaz à effet de serre, très difficiles à contrôler et qu'on n'arrive pas à se mettre d'accord sur leur baisse dans les bulles médiatiques des COP « climat ».