Aujourd'hui prendra fin le sommet baptisé Rio+20 parce qu'il se tient vingt ans après le sommet de la Terre de Rio (Brésil) tenu en 1992 où on a commencé à parler de développement durable et qui avait donné naissance à trois conventions, celle sur la biodiversité (CBD), celle sur le changement climatique (CCNUCC) et la Convention sur la désertification (CLD), et aussi à beaucoup d'espoirs pour l'avenir de la planète. Il avait abouti à l'adoption de l'Agenda 21, un plan d'action ayant pour but de repenser la croissance économique, promouvoir l'équité sociale et assurer la protection environnementale. Les trois piliers du développement durable. Ce nouveau sommet de la Terre, qui se place dans le prolongement de toute une série qui a débuté en 1972 avec celui de Stockholm (Suède) sur le développement humain, s'est fixé comme objectifs de renouveler les engagements politiques sur le développement durable, d'évaluer les progrès et les lacunes et de relever les défis. 50 000 personnes, dont 130 chefs d'Etat et de gouvernement, auront pris part à cet événement, le plus grand jamais organisé par l'ONU avec pas moins de 500 événements. Pourtant, il est passé presque inaperçu. Il a été éclipsé par les crises politiques et économiques, une crise mondiale sans précédent qui affecte précisément les trois piliers du développement durable : l'économie, le social et l'environnement. Bon nombre de dirigeants vont briller par leur absence, comme l'Américain Obama, le Britannique Cameron, l'Allemande Merckel, le Russe Poutine, par leur présence très contestée comme l'Iranien Ahamadinejad. Les dirigeants attendus devront ratifier aujourd'hui une déclaration finale de 49 pages, «L'avenir que nous voulons», qui a fait l'objet de laborieuses négociations et révisions avant Rio+20 et où elle a fait encore l'objet de tractations. Le problème, selon l'avis général, réside dans l'absence de consensus entre les pays développés et en développement. Les intérêts sont divergents et les dirigeants n'arrivent pas à dégager des solutions de coopération. «La Terre est en péril. Avec 43% de sa surface affectés par les activités humaines et avec 7 milliards d'humains, notre capacité à détruire les systèmes qui maintiennent la planète en vie est sans précédent», écrit sur un éditorial de la chaîne Al Jazeera l'économiste Jeffrey Sachs. «La situation de la Terre exige que ce sommet n'échoue pas», a déclaré le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, à qui on reproche de traiter les problèmes en vogue tels que le changement climatique et l'économie verte au lieu de s'attaquer aux problèmes des populations les plus pauvres dont la préoccupation n'est pas l'écologie, mais de survivre. Les grandes ONG (UICN, Greenpeace, le WWF, les Amis de la Terre…) sont sceptiques. Le syndrome de Copenhague est très présent. On se souvient que la conférence sur le changement climatique de décembre 2008 avait abouti à un échec, car les dirigeants n'avaient pas pu trouver un terrain d'entente favorable à une réduction des émissions des gaz à effet de serre. Reste toutefois des optimistes convaincus, car on voit se développer rapidement les énergies nouvelles, qu'il y a toujours de l'espoir si tout va à Rio.