C'est encore timide, mais le retour à l'importation de certains produits et marchandises qui subissent des pénuries et des hausses de prix insupportables est inéluctable. Le président de la République lui-même a donné instruction dans ce sens. Il y a eu déjà l'importation des viandes rouges, l'importation par l'Algérienne des viandes rouges (Alviar) de 20.000 tonnes de viandes fraîches et 10.000 veaux destinés à l'abattage, pour casser les prix et équilibrer l'offre et la demande durant le ramadhan (un exercice difficile à concrétiser sur le terrain), vient maintenant le tour des bananes, dont les prix narguent les consommateurs depuis plusieurs mois. Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a affirmé que l'octroi du document de domiciliation bancaire d'importation de bananes s'effectuera «conformément à un nouveau cahier des charges», et ce, en vue de baisser le prix et assurer la disponibilité de ce produit, a indiqué vendredi un communiqué du ministère. Le ministre a présidé, jeudi au siège du ministère, une séance de travail avec nombre d'opérateurs économiques activant dans le domaine de l'importation de bananes consacrée à «la réorganisation du marché de bananes en Algérie à travers l'encadrement de l'importation de ce produit, suite à la flambée de ses prix sur le marché national», a précisé la même source. Lors de cette réunion, qui s'est tenue en présence du secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Zitouni a souligné que «la délivrance de la domiciliation bancaire d'importation de bananes sera conformément à un nouveau cahier des charges en vue de baisser le prix et assurer la disponibilité de ce produit tout au long de l'année sur le marché national». M. Zitouni a ordonné l'application de la loi de lutte contre la spéculation contre toute personne impliquée dans le stockage de ce produit, ajoute la même source. Et ce n'est certainement pas fini avec les importations. Si on suit cette logique qui a conduit à l'octroi du document de domiciliation bancaire d'importation de bananes, d'autres produits méritent également qu'on les inscrive sur la liste des besoins à importer. A l'enseigne des pommes, dont les prix de plus 500 dinars (production locale) ont scandalisé les consommateurs, ainsi que l'oignon, dont le prix a dépassé les 300 dinars dans certaines régions. On est en retard pour réagir aux besoins du marché, pour satisfaire le consommateur, et chaque jour qui passe arrange les affaires des spéculateurs. Parce que l'oignon, qui ne nécessite pas de grands fonds d'investissements, tout juste de la terre, un peu d'eau pour l'irrigation et des frais de la main-d'œuvre pour le ramassage sur les champs, et qu'on vend à plus de 300 dinars, du jamais vu, c'est de la spéculation. Tout comme les pommes de production locale, dont les prix n'arrêtent pas de monter du fait de la spéculation. La solution à ces problèmes réside dans l'inondation du marché en produits qui enregistrent des raretés, que cela soit du fait de la spéculation ou une quelconque défaillance naturelle.