Dans deux semaines à peu près, le ramadhan sera le premier test des changements que les Algériens ont souhaité introduire dans la gestion des affaires du pays, mais aussi- on n'a pas beaucoup insisté sur cet aspect- leur première mise à l'épreuve en tant qu'acteurs de ces changements. Il s'agit évidemment de la sphère commerciale et des comportements qui s'y rattachent aussi bien pour les commerçants eux-mêmes que pour les consommateurs. Le comportement de spéculateurs des uns et la boulimie sans limite des autres vont-ils être modifiés? Là, sont les défis qui attendent les Algériens pour ce ramadhan 2019. La hausse des prix des produits alimentaires, dans un marché totalement libéré des contraintes administratives, va-telle être encore la véritable constante du mois sacré ? Pour sa part, le ministère du Commerce se prépare à remplir sa fonction habituelle qui est de prendre les dispositions pour renforcer l'approvisionnement du marché. C'est ce qu'il a commencé à faire selon un communiqué qui annonce l'assouplissement de l'importation de produits alimentaires comme les viandes. Des préparatifs ont été engagés depuis le mois de janvier dernier pour l'encadrement et la surveillance du marché durant le Ramadhan 2019, un mois qui se caractérise annuellement par de profonds changements, en raison des "comportements conjoncturels et récurrents des habitudes de consommation des citoyens à travers le pays et des pratiques spéculatives des commerçants", a indiqué le ministère. En raison de la complexité de la tâche, de la multitude des intervenants et des expériences capitalisées des Ramadhans précédents, le ministère du Commerce a opté pour "une nouvelle vision basée sur une démarche participative, intégrée dans une dynamique d'assainissement et d'encadrement des activités commerciales", a précisé la même source. Les objectifs de cette démarche sont : la régulation de l'approvisionnement du marché, des mesures d'apaisement des opérations du Commerce extérieur, le renforcement des infrastructures commerciales, ainsi que la participation des associations professionnelles et des consommateurs dans la dynamique d'encadrement et de surveillance du marché. La participation des citoyens, en tant que consommateurs ou commerçants est donc souhaitée et encouragée par les pouvoirs publics. Dernièrement, le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a fait savoir que les procédures de création d'associations étaient marquées par de nouvelles facilitations à même d'inciter, par exemple, les consommateurs, au niveau d'une wilaya ou inter wilayas, ou à l'échelle nationale, à se regrouper en associations de protection du consommateur pour être un acteur de plein droit sur le marché et participer au contrôle des prix et de la qualité et prendre également leur part dans la lutte contre les spéculateurs qui ne ratent jamais le rendez-vous du ramadhan ou n'importe quelle autre occasion. Idem pour les associations de solidarité qui pourront se multiplier pour être aux côtés des familles et relayer le devoir de solidarité sociale qui incombe à l'Etat. Des mesures « spéciales » ramadhan Pour l'heure, ce sont les problèmes d'approvisionnement du marché qui préoccupent les pouvoirs publics. En ce sens, il est noté par le ministère du commerce que "l'importation des produits alimentaires tels que les viandes et les bananes, se fera sans imposition de quotas et les autorisations délivrées se limitent uniquement à la conformité aux règles sanitaire et phytosanitaire. Il a de même été décidé de supprimer de la liste des produits soumis au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), les viandes bovines fraîches ou réfrigérées, les fruits secs (arachides, amandes...), les fruits séchés (raisins secs, pruneaux...) et les aliments diététiques destinés à des fins médicales et autres produits (le beurre...). En outre, il est également question de supprimer l'obligation de domiciliation bancaire préalable, au moins 30 jours, avant expédition pour les opérations d'importation des viandes bovines congelées, des viandes bovines fraiches et réfrigérées, des fruits secs et des fruits séchés. L'utilisation des prix de référence, à titre indicatif, déterminés en concertation avec les associations professionnelles et de consommateurs, ainsi que le ministère de l'Agriculture, portant sur les produits agricoles locaux, tels la pomme de terre, la tomate, l'oignon, l'ail, la carotte, la courgette et la laitue et étendue aux produits d'importation comme la banane et les viandes rouges servira comme un outil d'information des services de contrôle sur les pratiques des prix excessifs et aussi pour informer les consommateurs, les commerçants, et les partenaires du ministère du Commerce sur les prix réels des produits à tous les stades de distributions Autres mesures : création de marchés parisiens, mobilisation de 6.500 agents de contrôle. L'ensemble des dispositions prises ont fait l'objet d'examen et de concertation, dans le cadre d'une démarche participative, avec l'ensemble des associations professionnelles et de consommateurs pour appuyer le ministère du Commerce dans la mise en œuvre de ce dispositif.