L'armée d'occupation sioniste continue de bombarder les structures hospitalières et sanitaires au nord de la bande de Ghaza. Après Al-Rantissi (personnes âgées) et Al-Shifa, l'hôpital indonésien fait l'objet d'intenses opérations militaires depuis son siège il y a quatre jours par les troupes israéliennes au sol. Hier, l'hôpital indonésien a été bombardé directement par les chars et les drones militaires de l'armée sioniste, faisant des dizaines de martyrs et de blessés surtout parmi les déplacés qui sont dans l'enceinte de l'établissement. Le directeur de cet hôpital, Atef Al-Kahlot, a déclaré à Al Jazeera que la situation était «insupportable», car «il n'y a aucun traitement ni médicament et nous ne pouvons pas fournir de services aux blessés», soulignant qu'ils ne peuvent même pas «faire sortir les corps des martyrs qui se trouvent à l'intérieur de l'hôpital». Al-Kahlot a expliqué à Al Jazeera qu'environ «200 blessés et leurs accompagnateurs sont sortis de l'hôpital lundi», ajoutant : «Nous ne pouvons procéder à aucune opération chirurgicale en raison du bombardement qui a frappé l'hôpital». Le chef des services de chirurgie de l'hôpital indonésien assiégé a déclaré, hier, que «quiconque tente de quitter l'hôpital est en danger». Le même responsable a également affirmé que l'armée d'occupation «a détruit les capacités humaines et administratives de l'hôpital, le mettant hors service», soulignant que l'hôpital «est la cible de bombardements aveugles et qu'il n'y a aucune instruction concernant le sort des patients». Le ministère de la Santé à Ghaza estime à plusieurs dizaines le nombre de martyrs dans les bombardements israéliens d'hier visant l'hôpital indonésien. Le Directeur général de la Santé, Munir Al-Bursh, a fait état, lui, de ses craintes que «l'occupation ne commette un autre massacre dans cet hôpital», comme cela a été le cas pour l'ensemble des hôpitaux du nord de Ghaza, en particulier Al-Rantissi et Al-Shifa (le plus grand et le plus ancien des établissements hospitaliers de la Bande). «Il n'y a aucun traitement pour environ 550 personnes, blessés et malades, dans l'hôpital indonésien en raison du siège imposé par l'armée israélienne», a-t-il ajouté, notant que si à Ghaza «on ne meurt pas des bombardements israéliens, on meurt de saignement parce qu'il est impossible d'arriver à l'hôpital». Auparavant, le ministère de la Santé avait déclaré que «tous les hôpitaux du nord de la bande de Ghaza étaient hors service» et qu'il coordonnait avec les Nations unies pour «évacuer l'hôpital indonésien assiégé». Situation»extrêmement désespérée» En milieu de l'après-midi d'hier, le porte-parole du ministère de la Santé à Ghaza a déclaré à Al Jazeera que «d'ici quelques heures, une partie des malades et des blessés seront admis à l'hôpital européen». Le même intervenant a ajouté que la «perte de communication entrave l'accès aux informations sur ce qui s'est passé à l'hôpital Al Awda» ciblé par l'armée sioniste. «Il n'y a actuellement aucun service de santé dans le nord de la bande de Ghaza. L'occupation veut faire encore plus de victimes et tuer tous les blessés», a-t-il ajouté. De son côté, le coordinateur médical de Médecins sans frontières (MSF) a annoncé hier la «perte de tout contact avec les équipes médicales du nord de Ghaza», soulignant que la situation sanitaire à Ghaza était catastrophique. Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), par la voix de son directeur exécutif du programme d'urgence sanitaire, Michael Ryan, ainsi que le haut responsable des urgences de l'équipe de l'organisation onusienne à Ghaza, Robert Holden, a décrit la situation dans l'enclave palestinienne comme «extrêmement désespérée» en raison de l'agression sioniste en cours, soulignant la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu dans le territoire. Les deux responsables de l'OMS ont indiqué, dans un point de presse, lundi, au cours duquel ils ont fait un exposé complet sur les derniers développements de la situation sanitaire dans la bande de Ghaza, que la majorité des martyrs tombés dans l'agression sioniste en cours dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre dernier, sont des enfants et des femmes et de nombreuses personnes sont encore portées disparues, et cela pourrait inclure jusqu'à 1.500 enfants palestiniens, selon l'agence de presse Wafa. Pour Michael Ryan, le système de santé à Ghaza «est soumis à de fortes pressions», notant qu'il n'y a que sept hôpitaux sur 36 en activité et que presque tous les établissements de santé de la partie Nord ont cessé de fonctionner. Le responsable de l'OMS a ajouté aussi qu'»il existe un risque de propagation de maladies en raison de la surpopulation des abris», soulignant que les fortes pluies tombées au cours des dernières 24 heures «ont exacerbé la situation». Il a souligné que «les risques sanitaires ne sont pas seulement liés aux maladies diarrhéiques et aux chutes soudaines de température, mais qu'il existe également le problème de la pneumonie chez les enfants qui sont vulnérables aux épidémies en raison de leur état nutritionnel». Selon l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA), sur plus de 13.000 martyrs des bombardements sionistes de la bande de Ghaza, «75% sont des enfants, des femmes et des personnes âgées». Selon le dernier bilan établi dans la matinée d'hier (46e jour de l'agression), les bombardements de l'armée israélienne ont fait plus de 13.300 martyrs, dont plus de 5.600 enfants et 3.550 femmes, ainsi que plus de 31.000 blessés, dont une majorité de femmes et d'enfants. Hier, plus de 80 martyrs et 200 blessés dans les bombardements israéliens sur le nord de Ghaza, selon une source médicale à Al Jazeera. De son côté, l'UNICEF estime que 340.000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition. Un porte-parole de l'organisation onusienne a déclaré à Al Jazeera que «la situation des enfants dans la bande de Ghaza est malheureuse et catastrophique», et que la journée d'hier «a été particulièrement triste» pour cette catégorie de la population. Il a ajouté que les enfants «ne reçoivent pas une quantité suffisante d'eau potable» et que «les 340.000 enfants de moins de cinq ans souffrent le plus de malnutrition». 60 journalistes morts dans les bombardements Dimanche, 44e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le bureau des médias a annoncé que «60 journalistes sont tombés en martyrs des bombardements de l'armée d'occupation israélienne depuis le 7 octobre dernier». Le même responsable palestinien estime que les «journalistes ont été délibérément pris pour cible». « Le gouvernement présente ses plus sincères condoléances aux familles des journalistes et à tous leurs proches. La série de crimes systématiques contre les représentants des médias durant cette agression contre la bande de Ghaza confirme que les journalistes sont une cible principale d'Israël, puisque 60 de nos collègues journalistes sont tombés en martyrs», affirme la même source. L'objectif de l'armée d'occupation, ajoute le bureau des médias, «est d'essayer de faire taire les voix de la vérité qui dénoncent l'occupation et ses massacres en cours à Ghaza ». Les derniers en date parmi les journalistes tombés en martyrs sont Hassouna Sleem, Sary Mansour et Belal Jadallah. Ils ont été tués dans un assaut israélien contre le camp de réfugiés Al-Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza, avec 17 autres martyrs ayant trouvé la mort dans cette attaque de l'armée sioniste. Mardi, au Sud-Liban, deux journalistes de la télévision «al-Mayadeen» ont été tués dans un raid israélien. Les deux martyrs sont la correspondante Farah Omar et le photographe Rabih Maamari de la chaîne, tués dans une frappe israélienne dont ils étaient la cible alors qu'ils se trouvaient à proximité de la ville Tayr Harfa au Liban-Sud. L'attaque a également fait un troisième martyr, un civil.