Ghaza a vécu dans la nuit de vendredi à samedi d'intenses bombardements sionistes qui ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. Durant la journée de vendredi, le ministère de la Santé de Ghaza a déclaré que le nombre de martyrs de l'agression israélienne s'élevait à 178 martyrs et 589 blessés. Dans la matinée de samedi, ce bilan macabre a rapidement grimpé à 240 martyrs et 650 blessés. Les bombardements ont touché aussi bien le nord, le centre que le sud de Ghaza. Khan Younes (sud de Ghaza), al-Meghraqa, les environs du marché al-Yarmouk, et Deir al-Balah dans le centre de Ghaza. Selon un correspondant d'Al Jazeera, outre les bombardements de l'aviation sioniste, des navires de guerre israéliens ont également bombardé plusieurs quartiers de l'ouest de Ghaza. Samedi matin, le porte-parole du ministère de la Santé de la bande de Ghaza, Ashraf Al-Qudra, a déclaré que «la plupart des victimes des bombardements israéliens sont des femmes et des enfants», précisant : «nous avons observé des déformations sur les corps de certains d'entre eux ». Al-Qudra a ajouté que l'armée d'occupation «veut détruire le système de santé dans le nord de Ghaza, dont nous avons essayé d'augmenter les capacités pendant la période de trêve», et «terroriser ceux qui s'y trouvent». Dans une déclaration de la veille, Ashraf Al-Qudra, a déclaré à Al Jazeera que l'armée d'occupation a bombardé des habitations et des écoles abritant des personnes déplacées dans plusieurs zones de l'enclave assiégée. Il a précisé que «l'aide humanitaire et médicale arrivée est très réduite par rapport aux besoins» et que les attaques israéliennes «ne donnent pas la possibilité d'évacuer et de soigner les blessés». Hier, des tracts largués par des avions de l'occupation sioniste demandaient aux habitants des localités de Jabaliya, Ezzitoune, Echouja'iya, et l'ancienne ville de Ghaza de «quitter leurs habitations». La veille, d'autres tracts ont été largués demandant aux Palestiniens du nord de Ghaza d'aller à Rafah que l'aviation israélienne a également bombardé dans la même journée. Notons, selon The Wall Street Journal (WST), cité vendredi par Al Jazeera, «Washington a fourni à Israël des bombes pénétrantes» pesant plus de 900 kg. Selon le WST, qui a cité des responsables américains, l'Administration américaine a fourni à l'entité sionistes «100 bombes anti-bunker BLU-109, pesant chacune 2.000 livres (plus de 900 kg, ndlr). Le journal a précisé que l'une des bombes fournies utilisée «lors d'une attaque contre Jabalia a tué 100 personnes». L'entité sioniste sait que Ghaza est un petit territoire de 360 km2, surpeuplé de 2,3 millions d'habitants, qu'une partie de ce territoire est déjà quasiment toute détruite par ces bombes, et qu'il est par conséquent impossible aux populations de se déplacer pour «fuir» des bombardements d'une intensité qui ne leur laisse finalement aucune chance de survie. C'est ce que confirme Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), hier, dans une déclaration où il affirme que les habitants de Ghaza «n'ont aucun endroit sûr où aller». Cité par CNN, Martin Griffiths, «a averti que les habitants de Ghaza sont terrifiés et n'ont aucun endroit sûr où aller» et que les gens ont également très peu de nourriture et d'eau». Appelant à renouveler la trêve, M. Griffiths a rappelé que la pause dans les combats «a permis à davantage d'aide humanitaire d'arriver à Ghaza». Par ailleurs, le Croissant-Rouge palestinien a déclaré vendredi que l'occupation sioniste l'avait informé qu'elle a décidé «d'empêcher les camions d'aide d'entrer à Ghaza par le terminal de Rafah jusqu'à nouvel ordre». Mais hier, vers 12h (GMT), Reuters citant des «sources de sécurité égyptiennes et du Croissant-Rouge palestinien» a indiqué que « depuis la fin de la trêve les premiers camions sont entrés par le terminal Rafah et sont en route vers le terminal d'Al-Awja pour inspection avant de poursuivre leur route vers la bande de Ghaza». La même source a indiqué qu'il s'agit de «deux camions de carburant et 50 camions d'aide humanitaires». Sous la menace sioniste, les dialysés quittent l'hôpital Al-Shifa En plus d'empêcher les camions d'aide humanitaire d'entrer à Ghaza, l'armée de l'occupation menace directement les malades des rares hôpitaux fonctionnels dans l'enclave assiégée pour les obliger à les quitter. Le directeur général du ministère de la Santé à Ghaza, Mounir Al-Barsh, a déclaré à Al Jazeera que l'armée d'occupation après la trêve «est devenue plus brutale et destructrice», ajoutant «qu'elle a menacé les patients dialysés de l'hôpital Al-Shifa, ce qui a conduit à leur sortie». Le même intervenant a confirmé «qu'aucun litre de diesel n'avait atteint les hôpitaux du nord de Ghaza», même si les termes de la trêve qui a pris fin vendredi stipulaient que le carburant entrerait dans toutes les zones de la bande. Par ailleurs, Ghaza attend aussi les hôpitaux de campagne promis par plusieurs pays arabes et musulmans. Vendredi, le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a appelé «les pays arabes et islamiques» à mettre en place rapidement des «hôpitaux de campagne équipés pour sauver les blessés». «Nous appelons les pays arabes et islamiques à mettre en place des hôpitaux de campagne équipés pour secourir les blessés», appelant également à «l'entrée de centaines d'équipements et de mécanismes nécessaires à la protection civile pour sortir les corps des martyrs sous les décombres», a-t-il ajouté. Al-Bursh a également appelé l'Agence onusienne UNRWA «à reprendre ses activités dans les gouvernorats de Ghaza et du nord de l'enclave». De son côté, le directeur de la défense civile du nord de Ghaza a déclaré que la bande avait besoin «d'excavatrices et de bulldozers pour compenser les dommages causés à notre équipement afin de poursuivre les secours». Comme lors des 46 jours avant la trêve, l'armée sioniste a repris samedi les bombardements des environs immédiats des hôpitaux. Le correspondant d'Al Jazeera à Khan Younes, a fait état de «6 raids successifs près de l'hôpital Nasser» dans cette partie du sud de la bande de Ghaza, au moment où cette structure hospitalière «reçoit des dizaines de blessés et les corps de martyrs suite aux violents bombardements de l'occupation». L'aviation israélienne a également visé les environs de l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa, dans la ville de Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Ghaza, après l'arrivée de dizaines de blessés et de corps de martyrs à la suite du bombardement de maisons habitées, indique encore un correspondant de la chaîne Al Jazeera. Au 57e jour, l'agression sioniste contre les civils à Ghaza a fait 15.207 martyrs, dont plus de 6.150 enfants et plus 4.000 femmes, ainsi que 37.000 blessés. Les femmes et les enfants représentent 70% des victimes.