Malheureusement, la nouvelle année, arrivée à grande vitesse, s'accompagne d'un augure désolant pour un monde n'arrivant pas à faire fuir un pessimisme latent. Celle qui s'en va n'a laissé germer que des catastrophes et des détresses. La planète n'a pas cessé de retenir son souffle, prise au piège par la complicité de la folie humaine avec la nature revêche. Pas un jour ne s'est éteint sans que le flot des morts ne marque une halte pour que le temps rétrécisse et que les peines s'élargissent. Des inondations en nombre presque partout n'épargnant aucun continent. Des attaques armées et des fusillades en tous lieux. Des peuplades par millions en errances continues et l'entame des holocaustes que l'on croyait rayés à jamais. Les vagues des épreuves dramatiques se multiplient comme si la terre entière avait décidé d'une euthanasie généralisée pour laisser croire que la vie et la mort étaient en phase d'épousailles certifiées. L'espèce humaine n'est-elle donc qu'une pacotille déréglée pour qu'elle atteigne ainsi un sous-règne animal qu'une damnation suprême a généré ? La noblesse et la stature que lui ont attribuées les multiples progrès à travers les millénaires ne sont-elles finalement que des trompe-l'œil pour atteindre la sauvagerie ? On veut s'attaquer aux aléas de l'environnement, mais on s'obstine à ne pas reconnaître que l'essence des catastrophes est en l'homme. L'atrocité est que c'est par son intelligence supposée qu'il se détruit et que c'est par le suicide qu'il tient à affirmer son existence. Les dramatiques nouvelles quotidiennes affluent. La débilité des hommes est croissante. Il devient impossible de savoir ce que l'inconséquence et l'inconscience gagnent au change quand la finalité présente, à mesure que le temps avance, est l'autodestruction. Heureusement, il existe encore des âmes bien-pensantes, certes de moins en moins nombreuses, restées militantes immuables du bien et de l'amour du prochain. Celles-là, elles gagent pour que l'année nouvelle soit heureuse.