Le ministère de l'Environnement cherche à réguler un secteur chaotique, le recyclage des déchets, à travers des incitations ou des facilitations fiscales pour attirer les investisseurs potentiels vers ce marché. Selon une ancienne étude d'experts coréens qui remonte à 2015, celui-ci est estimé à 3800 milliards de centimes, avec de grandes capacités de développement, proportionnellement à l'augmentation du poids des déchets générés dans des villes de plus en plus surpeuplées. Mais, est-ce qu'un décret exécutif (portant sur les facilitations en question au profit des investisseur) peut-il mettre ce secteur sur rails, quand la création par l'Etat de plusieurs dispositifs institutionnels, dont une Agence nationale des déchets, un Centre national des technologies plus propres, l'Observatoire national de l'environnement, ainsi qu'un Centre national des formations à l'environnement, n'ont rien changé au décor ambiant ? De multiples raisons sont derrière cette situation, caractérisée par une confusion qui ajoute de la pagaille dans ce domaine sensible de par ses effets néfastes sur le bien être environnemental. A commencer par le manque d'une culture citoyenne du tri sélectif des déchets à la base, qui ouvre la voie au tri informel des déchets. Des individus font le tour des poubelles dans les cités, éventrent les sachets et ramassent tout ce qui est déchets plastiques pour le revendre à des unités de transformation afin de fabriquer de nouveaux produits à base de plastique. Le même topo est suivi par des camionnettes qui font le ramassage de déchets ferreux. Du bricolage, souvent dans l'informel, alors que la régulation de ce marché peut apporter un plus l'économie circulaire, basée sur trois principes, en l'occurrence «mieux produire avec moins de ressources, puis consommer de manière plus responsable et enfin recycler efficacement pour pouvoir réinjecter les ressources dans la fabrication de nouveaux biens et services». Pour atteindre l'objectif d'attraction des investisseurs sérieux, on serait bien avisé de s'attaquer à l'informel qui ronge le secteur, ainsi que l'instauration de la culture du tri sélectif chez le citoyen, dont l'implication naturelle et sans contrainte peut constituer un solide levier pour ce secteur du recyclage et valorisation des déchets. Dans ce cadre, de nombreuses interrogations ont été posées par les spécialistes, autour de l'efficacité du plan de sensibilisation et de communication mis en action par les services concernés, et s'il ne faut pas impliquer à fond les universités sur le plan de la recherche et la mise en œuvre de solutions opérantes et innovantes. Le recyclage et la valorisation des déchets, en tant que secteur générateur de richesses et d'emplois, qui a également comme finalité un environnement sain et propre, devrait constituer une préoccupation majeure des autorités et de la société civile, qui peut jouer un rôle très important dans le sens de la généralisation d'une culture du tri sélectif à la base, chez le citoyen, primordiale à toute action dans ce domaine.