Le cancer constitue l'un des problèmes de santé publique à l'échelle mondiale et l'une des préoccupations majeures en matière de recherches. L'ampleur de cette morbidité n'a fait qu'accroître au cours de ces dernières années. Le cancer est devenu ainsi l'une des causes principales des décès au monde et en Algérie. Selon les estimations de l'OMS, plus de 20 millions de personnes de par le monde sont atteintes de cette maladie et la plupart d'entre elles, vivent dans des pays en voie de développement, au point qu'elle pèse lourdement sur le fonctionnement des systèmes de santé de ces pays. Environ 30.000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année en Algérie avec une augmentation de plus de 50% du nombre de cas depuis les dix dernières années, et le nombre de décès enregistré annuellement varie entre 12 000 et 15 000 cas. L'Algérie a enregistré des avancées remarquables en matière de lutte contre le cancer avec la création de plusieurs services d'oncologie médicale dans plusieurs hôpitaux du pays. Ainsi, grâce à ces nouveaux services comme ceux de Laghouat, Rouiba, Bordj-Menaïl, Dellys et Mostaganem, de nombreux patients n'auront plus besoin d'aller recevoir des traitements dans les grands centres hospitaliers d'Alger, d'Oran ou de Constantine. Pour certains spécialistes, les centres anticancéreux en Algérie n'ont rien à envier avec ceux américains et français concernant le traitement de cette maladie pour la simple raison que les moyens de traitement utilisés sont les mêmes. Les personnes atteintes de cancer en Algérie bénéficient du même traitement dispensé dans les pays occidentaux, à savoir la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Toutefois, si notre pays est à la page dans le traitement du cancer en comparaison avec les pays occidentaux, tel n'est pas le cas pour les différentes régions du pays où les chances de guérison ne sont pas les mêmes. Cette inégalité déplorable des chances de guérison des cancéreux se manifeste dans l'importance des distances et notamment dans les régions du sud du pays et aussi par le manque de moyens humains et matériels pour le traitement de cette maladie. Pour le seul cancer colorectal, les statistiques font état de 4000 nouveaux cas annuellement en Algérie. L'incidence du cancer du côlon augmente régulièrement avec l'âge et le risque devient plus sérieux à partir de 45 ans. L'évolution de ce cancer conduit à un taux de mortalité avoisinant les 50% et constitue un sérieux problème de santé publique. Cependant, le cancer du côlon reste une pathologie évitable, la seule qui guérit à 90%, si elle est diagnostiquée précocement. Tous le spécialistes s'accordent à dire qu'aujourd'hui, notre environnement est en train de se rapprocher de celui des pays occidentaux, mais ils se désolent de constater que cette maladie touche de plus en plus de jeunes-adultes, la cinquantaine environ, alors que dans les pays occidentaux c'est aux alentours de 70 ans.