Le Défrichage, les labours et les pacages illicites dégradent la couverture végétale, facilitent la désertification et menacent la reproduction du patrimoine animal sous l'œil vaillant des responsables chargés de la protection de ce patrimoine national. Dans ce contexte et devant le mutisme des responsables locaux, et pour préserver la steppe contre toute agression, des éleveurs ont déposé un dossier ficelé à la présidence de la République au sujet d'une catastrophe écologique dont l'auteur n'est autre que le maire d'Ain Dheb. Une commission d'enquête s'est déplacée pour constater les atteintes commises au préjudice des terres steppiques dont les membres se sont contentés d'une réunion au siège de la daïra et à laquelle a assisté le maire que les éleveurs pointent du doigt pour à la fin reporter pour la quatrième fois la visite des lieux signalés à une date que l'initiative de la fixer revient au maire pour des calculs purement personnels selon les éleveurs. La commission d'enquête détournée En effet, le directeur des services agricoles a désigné une commission d'enquête qui se déplacera aux périmètres des terres mises en défend dans la commune d'Ain Dheb où plusieurs atteintes à la couverture végétale sont signalées en plusieurs endroits. Obligation faite aux enquêteurs, que leur déplacement soit sanctionné par un rapport sur les dépassements constatés et déterminer les responsabilités de tout un chacun. Au moment où les labours et le défrichage illicites ont été signalés par les éleveurs au lieu dit « nofikha », le DSA et par lettre avait orienté les enquêteurs vers la région « d'Elaalibet » où aucun dépassement n'a été signalé. Une réunion des membres de la commission tenue le 19 avril 2010 et à laquelle a assisté le maire sans qu'il soit membre et qui, pour gagner du temps, a insisté sur le report de la date de la visite évoquant l'inopportunité du moment. Il a avance en argumentation, « les éleveurs sont au courant de la date et il y a risque d'affrontement ». La production de preuves accablantes faisait peur au maire, il préparait une visite des lieux hors la présence des éleveurs ayant signalé ses dépassements. En conséquences la visite a été reportée, et pour la 4eme fois, à une date ultérieure que le maire choisira, apprend-t-on d'une source proche. Dépassements du maire Le maire d' Ain Dheb a fait l'objet d'un retrait de confiance à deux reprises par les membres de l'APC, soutenu par des responsables à plus d'un niveau, il devient plus puissant qu'il l'était, il se comporte et agit en vrai Caïd. Les éleveurs accusent les différentes autorités de faire deux poids de mesures dans la gestion d'un litige autour d'une superficie de plus de 10000 hectares qui opposait un éleveur à l'actuel P/APC. Cet éleveur avait fait l'objet d'une dépossession des terres steppiques exploitées de père en fils depuis 1911 il est adhérent à l'UNPA depuis 1975, propriétaire de 1000 têtes de moutons et plusieurs vaches sa maison fut démolie et n'a été indemnisé que suite à un jugement rendu par la juridiction compétente. Or le Maire exploite encore une superficie de 5000 hectares. « Le maire a squatté 5000 hectares des terres steppiques, 190 hectares des terres mises en défend dont 30 ha labourés illicitement et le défrichage de 300 hectares des terres steppiques commettant ainsi une catastrophe écologique » lit-on dans la lettre adressée aux hautes instances du pays. Par ailleurs il est à noter que « trois citoyens ont été poursuivis en justice et condamnés par le tribunal de Sougueur pour labour illicite de cette superficie que, présentement, le PAPC se donne le droit de la posséder » témoignent les signataires de la lettre dont Réflexion détient une copie. D'autre part il est à signaler que le maire ne cesse de chasser les éleveurs dans la région de El Alibet et , Enaam, Nofikha et Radjm el Ogab pour les contraindre à quitter ces lieux par le remblayage des puits et l'obstruction des pistes utilisées par les éleveurs pour s'approvisionner en eau potable pour étancher leur soif et faire abreuver leur cheptel. Le maire agit de la sorte afin de pouvoir exploiter les terres mises en défend en toute impunité. Afin d'arriver à ses fins inavouées, le P/APC projette et exige l'extension du périmètre des terres mises en défend au lieu dit El Alibet d'une superficie totale de 21000 hectares. Cette superficie est exploitée par plusieurs éleveurs qui, après l'extension, se trouveront dans l'obligation de quitter la région. Les plus âgés des éleveurs n'ont pas caché leur déception « cela nous fait rappeler ce que faisaient les colons pendant l'ère coloniale et nous fait oublier que nous vivons sur un sol que nous ainés ont chèrement payé » tonne un paysan se disant anéanti par la « HOGRA ». Cette démarche qui va contre les lois, les règlements et les instructions émanant des hautes instances du pays dénote la complaisance et la complicité de plusieurs responsables dans les atteintes aux terres steppiques desquelles dépend la reproduction du patrimoine animal et la couverture végétale. Après le report de la date de visite, le rapport établi a relaté la vérité que le maire a tout le temps occultée. Désormais le directeur des services agricoles est informé de la situation à « Nofikha » où les terres steppiques sont sérieusement menacées. Les victimes des dépassements, trafic d'influence et d'autres abus du maire, revendiquent une enquête judiciaire et dénoncent la complaisance des autorités de la wilaya de Tiaret pour occulter des vérités que les citoyens ont osé dénoncer auprès des hautes instances du pays. Les éleveurs demandent l'intervention de qui de droit pour préserver les terres steppiques qui, jadis faisaient d' Ain Dheb le fleuron des hauts plateaux.