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TEMOIGNAGES SUR LES TORTURES PENDANT LA GUERRE D'ALGERIE : La Torture vue par des journaux français
Publié dans Réflexion le 14 - 05 - 2011

L'utilisation de la torture, sous le commandement du général Jacques Massu, pour gagner cette « bataille d'Alger », sera ensuite généralisée, jusqu'à être exportée en métropole, dans des locaux de police, pour sévir contre des collecteurs de fonds du FLN.
A Alger comme dans les villages , des « centres de tri » et des salles de torture sont aménagés ; l'usage de l'électricité - la « gégène » - et du supplice de la baignoire sont répandus ; et lorsque les suppliciés sont sommairement exécutés, on parle de « corvée de bois ». Aucun des responsables de ces atrocités, couvertes il est vrai par les plus hautes autorités de la République, n'a jamais été inquiété. Systématiquement niée par le pouvoir, cette réalité a été largement connue de l'opinion française sans provoquer de révolte, au-delà des cercles d'intellectuels et de militants qui en avaient révélé l'existence.
« Dès maintenant, prévient pourtant Hubert Beuve-Méry dans Le Monde du 13 mars 1957, les Français doivent savoir qu'ils n'ont plus tout à fait le droit de condamner dans les mêmes termes qu'il y a dix ans les destructions d'Oradour et les tortionnaires de la Gestapo. » Quelques semaines plus tôt, l'écrivain catholique Pierre-Henri Simon avait publié un livre intitulé Contre la torture. Jusqu'à la fin du conflit, en 1962, des journaux comme L'Humanité, L'Express, Témoignage chrétien, France-Observateur, Le Canard enchaîné et Le Monde multiplient les révélations sur la torture en Algérie, au prix d'une répression judiciaire permanente. En février 1958, la publication de La Question, témoignage d'Henri Alleg, journaliste communiste victime de tortures, vaut à Jérôme Lindon, responsable des éditions de Minuit, d'être menacé d'inculpation pour « participation à une entreprise de démoralisation de l'armée, ayant pour objet de nuire à la défense nationale ». Saisi, l'ouvrage a un immense retentissement.
Car la riposte s'organise : à la fin de 1957, l'historien Pierre Vidal-Naquet a fondé le Comité Audin, du nom d'un enseignant de l'université d'Alger, communiste, disparu après être passé entre les mains des hommes de Massu.
Après 1958, les vaines tentatives du nouveau pouvoir gaulliste pour interdire l'usage de la torture et les déchirements finaux du conflit algérien éclipsent un débat qui restera tabou bien après les accords d'Evian en 1962.
« Y A-T-IL UNE GESTAPO EN ALGERIE ? (L'OBSERVATEUR)
Dans un article de 1951, publié par L'Observateur, Claude Bourdet avait déjà dénoncé ces pratiques au moment des procès de 1951-52 de l'Organisation spéciale (OS), affiliée au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) de Messali Hadj, en s'interrogeant: « Y a-t-il une Gestapo en Algérie ? ». Près de 80 plaintes pour torture et arrestations arbitraires sont déposées lors de ces procès, tenus à huis-clos, toutes classées sans suite . Outre Bourdet, qui avait été informé de cas de torture à la Villa Mahiedinne, Albert Camus, lui aussi cité comme témoin par la défense (ainsi que Jean-Marie Domenach), écrit alors une lettre le 26 décembre 1951, dans laquelle il déclare :« s'il est possible un seul instant de soupçonner qu'ils aient pu être victimes de détention arbitraire ou de sévices graves, dès cet instant, il nous faut souhaiter de toutes nos forces que la justice de notre pays refuse de sanctionner si peu que ce soi, par une condamnation, des actes si intolérables soient-ils (...). Dans une affaire qui touche de si près aux passions politiques et nationales, un seul doute justement suffit pour que la justice qui doit être faite aux accusés n'ait pas d'autre nom que la clémence entière. »
Avec la guerre d'Algérie, ces pratiques sont théorisées et systématisées par l'armée française. Dès le premier jour du conflit, François Mauriac, lance un appel qui ne sera pas entendu : « Surtout, ne pas torturer ». Déjà, pendant la guerre d'Indochine, la torture avait été employée Dès 1949, le gouverneur général Naegelen rédige une circulaire interdisant l'usage de la torture et des sévices par les services de police, mais ne parvient pas à se faire obéir. Jusqu'en 1955, l'armée est indemne de ces accusations .Utilisée en Indochine, la torture devient progressivement une arme de guerre à part entière, théorisée et légitimée dans le cadre d'une doctrine de la « guerre contre-révolutionnaire », en particulier par le colonel Trinquier, le capitaine Paul-Alain Léger, le colonel Marcel Bigeard et le général Jacques Massu en tant que moyen de poursuivre une guerre non conventionnelle, où l'adversaire se dérobe aux catégories classiques du droit de la guerre (combattant, civil), se dissimulant dans la population. Celui-ci est assimilé à un « terroriste », « cas » encore plus « grave » que celui du « franc-tireur » ou du « guérillero », « ne prend aucun risque » et est donc exclu de la protection des lois de la guerre (Trinquier, La guerre moderne), notamment des Conventions de Genève signées par la France. Selon l'historien J.-Ch. Jauffret:
« Le dérapage commence à partir du moment où les Ponce Pilate de la IVe République, toujours parfaitement informés de tout ce qui se fait en Algérie, laissent aux militaires l'initiative, en vertu de la loi d'urgence de 1955 et de celle des pouvoirs spéciaux de 1956. »
EN 1961, UN ARTICLE PARU DANS LE JOURNAL (VERITE-LIBERTE )
« à la ferme Ameziane, centre de renseignement et d'action (C.R.A.) de Constantine, elle se pratique à l'échelle quasi industrielle.(...) C'est à la ferme Ameziane que sont conduits tous les suspects pris par les unités de l'Est algérien. L'arrestation des « suspects » se fait par rafles, sur renseignements, dénonciation, pour de simples contrôles d'identité. Un séjour s'effectue dans les conditions suivantes : à leur arrivée à la « ferme », ils sont séparés en deux groupes distincts : ceux qui doivent être interrogés immédiatement et ceux qui « attendront », à tous on fait visiter les lieux et notamment les salles de tortures « en activité » : électricité (gégène), supplice de l'eau, cellules, pendaisons, etc. Ceux qui doivent attendre sont ensuite parqués et entassés dans les anciennes écuries aménagées ou il ne leur sera donné aucune nourriture pendant deux à huit jours, et quelquefois plus encore. Les interrogatoires, conduits conformément aux prescriptions du guide provisoire de l'officier de renseignement (O.R.), chapitre IV, sont menés systématiquement de la manière suivante: Dans un premier temps, l'O.R. pose ses questions sous la forme « traditionnelle » en les accompagnant de coups de poing et de pied: l'agent provocateur, ou l'indicateur, est souvent utilisé au préalable pour des accusations précises et... préfabriquées. Ce genre d'interrogatoire peut être renouvelé. On passe ensuite à la torture proprement dite, à savoir: la pendaison (...) le supplice de l'eau (...) l'électricité (électrodes fixées aux oreilles et aux doigts) brûlures (cigarettes, etc.) (...) les cas de folies sont fréquents (...) les traces, cicatrices, suites et conséquences sont durables, certaines même permanentes (troubles nerveux par exemple) et donc aisément décelable. Plusieurs suspects sont morts chez eux le lendemain de leur retour de la "ferme".
Les interrogatoires-supplices sont souvent repris à plusieurs jours d'intervalle. Entre-temps, les suspects sont emprisonnés sans nourriture dans des cellules dont certaines ne permettent pas de s'allonger. A suivre


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