Les Arabes de ce siècle ont une manie tout à fait particulière de vouloir à tout prix faire comme les autres, bien que les principes soient totalement différents. Que dire alors des visions politiques, socio -économiques et culturels des uns par rapport aux autres ? Si l'idée d'un Union Européenne a pu se concrétiser, après des années de préparation et de longues séances de consultation et de travail, c'est à la faveur de ses initiateurs et des hommes qui on su, au prix de grands sacrifices, lui tracer la ligne de conduite à suivre afin que chaque Etat adhérent y trouve son compte dans la sphère européenne règlementée par une législation commune tirant son essence des valeurs et des cultures européennes plus ou moins identiques. Chez nous, il est devenu tout naturel de créer ou de fonder des organisations en tout genre qui, une fois sur pied, se mettent en veilleuse. C'est à croire que ces organisations, comme les unions quelconques, n'élaborent aucune stratégie de travail. Pour être clair, nous citerons en premier l'exemple de la Ligue arabe. Depuis sa création cette organisation, s'il conviendrait de l'appeler ainsi, a fonctionné dans un cercle fermé étant donné que les quelques décisions qu'elle a eu à prendre jusque là n'ont pu dépasser les frontières des pays adhérents. Au moment où Ghaza était prise dans l'étau israélien, la Ligue arabe n'a pas été en mesure de contrecarrer les frappes israéliennes en faisant valoir le principe du droit international. Le second exemple concerne l'Union du Maghreb Arabe (l'UMA) qui, depuis que le Maroc a suspendu ses activités en 1995, pour le motif tout à fait banal, suite à la position de l'Algérie vis-à-vis du Sahara Occidental. Aucune réunion au sommet n'a eu lieu depuis 1994. Pourquoi donc ce silence inavoué au moment où les populations arabes sont sorties de leurs coquilles pour exiger davantage de changements ? Il en va de même pour l'Union Africaine. Comme nous l'annoncions au début, les dirigeants des six pays monarchiques (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn, Oman, Koweït et Qatar) n'ont pas trouvé mieux que de copier en quelque sorte sur l'UE, en créant, en 1981, un club appelé Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Depuis, ce club a tendance à s'élargir en acceptant l'adhésion de la Jordanie et du Maroc. En raison de leurs ressources naturelles et leurs forces financières, les Etats membres du CCG entendent devenir une puissance financière face aux pays de l'UE, cela est d'autant vrai, vu les capitaux déposés dan s les banques américaines et européennes. Dans cet ordre d'idée comment envisager l'avenir de la Ligue arabe, l'UMA et l'Union africaine face à la mondialisation et la globalisation ? Ne va-t-on pas vers la scission du monde arabe et son affaiblissement ?