Cette politique a porté la superficie des terres attribuées aux colons à 347268 hectares entre 1871 et 1882, ce qui a également permis la création de 197 villages de colonisation. Afin de garantir le succès de l'opération de colonisation, les députés des colons demandèrent l'augmentation des frais alloués pour l'émigration vers l'Algérie et l'affectation d'un budget de 50 millions de francs pour la construction de 175 villages sur une superficie de 310000 hectares dont 300000 hectares seront arrachées à la population algérienne. Entre 1881 et 1890, 176000 hectares furent accaparés et distribués à 320 familles de colons sous forme d'exploitations et sans contrepartie. La loi sur la propriété antérieurement promulguée par les autorités coloniales avait établi la prédominance des colons dans l'implantation et la possession des terres qui s'était poursuivie jusqu'en 1899. En vertu de cette loi, les terres de plus de 224 tribus arabes ont pu être accaparées sans contrepartie dont 95700 hectares furent versés aux Domaines et le reste attribué aux municipalités qui avaient été créées. Sous le régime civil, l'attribution des terres aux nouveaux arrivants a connu un accroissement effarent entre 1891 et 1900. Durant cette période, plus de 120097 hectares furent attribués aux colons. La superficie des terres prises aux indigènes au terme des lois scélérates et attribuées à titre gracieux aux colons venus de France et d'Europe entre 1871 et 1900 avait atteint 687000 hectares. Parmi les lois les plus célèbres et les plus dangereuses ayant ouvert la voie aux colons et entrant dans le cadre de la politique de colonisation qui distingua la période du gouvernement civil entre 1871 et 1899, il y a eu la loi Warnier promulguée en 1873 appelée loi des colons, c'est-à-dire des résidents. A cela, s'ajoute le décret de rattachement de 1881, en somme des lois qui visent l'accaparement de toutes les terres et ce quel que soit leur statut. Parmi les gouverneurs civils les plus célèbres ayant laissé libre cours aux colons et œuvré au succès de la politique d'implantation, le gouverneur général Albert GREVY sous le mandat duquel on observa la construction de villages de colonisation et l'affectation de 300 hectares pour leur construction. En outre, la colonisation libre, réglementée par le docteur WARNIER a contribué à la possession par les colons de superficies très étendues. Entre 1880 et 1908, les colons avaient accaparé plus de 450823 hectares. Entre 1871 et 1898, cette superficie avait atteint un million d'hectares. En conséquence, c'est le pouvoir dans le cadre du système républicain français qui a fourni la plus grande aide aux colons et contribué à imposer leur volonté en Algérie à travers des lois et des programmes conçus pour étendre le domaine de la colonisation officielle, à côté de la création de projets commerciaux et urbains spécifiques aux colons afin de franciser totalement l'Algérie