La guerre d'Algérie a fait des milliers de «chouhada sans tombes» ; M'Hamed Bouguerra, Hamou Boutlilis, Mohamed Darlili, Mohamed Aichaoui, Mohamed Larbi Tebessi, Maurice Audin, Ali Boumendjel, Lagha, Benyahia Belkacem…. Le parcours militant du chahid Hamou Boutlelis a été évoqué à Oran lors d'une cérémonie organisée au lycée qui porte son nom et à laquelle ont pris part des moudjahidine dont M. Ahmed Bouchaib, la fille du chahid et des élèves de cet établissement scolaire. Les élèves ont écouté avec une attention particulière le témoignage du moudjahid et membre du “groupe des 22″ Ahmed Bouchaib relatant le courage politique, le dévouement à la patrie de celui qui fut, durant les années 1940, son supérieur hiérarchique, “le martyr sans sépulture”, Hamou Boutlelis. Le moudjahid Bouchaib a narré dans les détails, devant le jeune auditoire, l'épisode de l' attaque de la grande poste d'Oran, tout en mettant en relief le rôle joué par le chahid Hamou Boutlelis. “C'était au mois d' avril 1949, Hamou Boutlelis alors chef de l'organisation secrète “OS” du parti (PPA-MTLD), pour la région de l'Oranie, était venu me dire que le parti avait un besoin crucial d'argent”, a déclaré M. Bouchaib. “L'argent se trouve ici, a ajouté le chahid, en montrant du doigt l'édifice de la grande poste, débrouillez-vous pour vous en procurer, c'est un ordre du parti”, a-t-il renchéri sur un ton ferme, raconte M. Bouchaib, non sans citer la contribution d'autres militants, à l'instar d'Ahmed Benbella, Hocine Ait Ahmed et Souidani Boudjemaa ayant pris part à cette opération. Le chahid Hamou Boutlelis est né le 5 septembre 1920 dans la région de Tafraoui (Oran). Militant actif de la cause nationale, dès sa prime jeunesse, le chahid a été arrêté et emprisonné à plusieurs reprises par l'administration coloniale.Accusé en 1950 de complot contre la sécurité de l'Etat colonial, le chahid, qui était également militant actif du mouvement social et sportif, a été emprisonné dans les geôles coloniales de plusieurs régions du pays dont celle d'Orleanville (Chlef). A sa sortie de cet établissement pénitentiaire le 21 octobre 1957, il a été kidnappé par des 'inconnus” qui l'ont torturé et probablement assassiné le jour même. Sa famille ignore jusqu'à ce jour le lieu où il aurait été enterré d'où le nom de chahid sans sépulture.