Réputation n Mostaganem est connue pour être une ville d?histoire, d?art et de culture. Outre la vie théâtrale qui rythme leurs m?urs, la musique semble occuper une grande place dans le quotidien des Mostaganémois. Ce patrimoine musical est pris en charge par Mesk el-ghanayem (ancienne appellation de la ville de Mostaganem), une association créée en 2005 et qui s?est assigné comme principal objectif de sauvegarder et préserver le genre musical traditionnel citadin, à savoir le hawzi, l?arabo-andalou et le chaâbi. «Nous nous attelons, outre à la préservation de la musique chaâbie purement mostaganémoise, à l?écriture de son histoire», déclare Sid Ahmed Hadjar, président de l?association. Et d?ajouter : «Pour cela, nous touchons tous les mélomanes proches des poètes, même les anciennes familles sont sollicitées pour faire part de leurs témoignages.» L?écriture s?avère une entreprise délicate, parce que «nous nous heurtons au problème du témoignage, souvent ambivalent, contradictoire», dit-il. «Le chaâbi de Mostaganem dépend de l?école de la Sanaâ algéroise, mais ayant sa propre empreinte. Le texte et la touche musicale constituent, tous deux, les traits distinctifs», explique-t-il, ajoutant : «Nous sommes plus portés sur le chaâbi austère, aux rythmes lents, soutenus ; la note est différente à l?oreille. Cette différence est très facile à percevoir.» Depuis sa création, l?association s?est engagée dans une action en faveur de Cheikh Kaïd Benhenda, l?un des maîtres du chaâbi mostaganémois. «Nous avons rendu, il y a quelque temps, un vibrant hommage à Cheikh Kaïd Benhenda, âgé, aujourd?hui, de 81 ans. Ce chantre de la chanson chaâbie s?est retiré de la scène, mais il continue de travailler et de s'adonner à la musique loin du public, chez lui, en organisant des qaâdate seulement avec ses proches amis», souligne Sid Ahmed Hadjar. «Notre prochaine action consiste, dans le créneau des hommages, à honorer Cheikha Dahmania, l?une des medahate de Mostaganem, car elle a eu l?immense mérite de consacrer sa vie à la chanson du cru», explique-t-il, avant d?ajouter : «Si nous voulons sauvegarder notre patrimoine musical, nous devons d?abord avoir de la reconnaissance envers tous ceux qui se sont voués à l?art et à la culture en leur rendant ne serait-ce qu?un hommage.» L?association Mesk el-ghanayem compte, à moyen terme, s?investir dans la formation musicale, initier des enfants au chaâbi pour qu?ils prennent, plus tard, la relève et succèdent à des Hbib Bentahar, Maâzouz Bouâdjadj ou encore Chadli Maâmar. Ainsi, Mesk el-ghanayem est une association culturelle qui a pour seul souci la préservation de la culture musicale propre à la ville de Mostaganem.