En entrant dans la ville de Mostaganem, un conducteur automobile doit savoir qu'il n'a plus « la priorité ». Pourquoi ? Parce qu'il se trouve dans une ville où « les deux roues » règnent. Cette boutade assez plaisante, que nous livre un Mostaganémois de souche ne traduit pas moins la réputation d'El Bahja qui est désormais connue par l'engouement de sa population pour les deux roues. Aussi, tout ce qui a trait à ce moyen de déplacement prend des significations bien particulières pour les Mostaganémois. A l'origine de ce phénomène, on évoque l'éparpillement de la population mostaganémoise et son souci de s'assurer un moyen de transport à sa portée et ne pas compter sur le transport urbain qui a d'ailleurs failli dans les wilayas du pays. Donc, si ce n'est une mobylette, ce sera une bicyclette, en attendant le rêve d'avoir la voiture qui est devenue un super luxe par sa cherté dans un pays riche en rentes multiples. Le contraire par exemple de la ville de Tlemcen, qui est une ville frontalière et les jeunes avaient bien « activé » durant des années, l'époque de la débandade, où nous avons constaté que ceux qui s'adonnaient à la contrebande et au commerce informel en particulier l'or et le carburant. Les véhicules gros cylindrés en particulier les Renault R.25, portaient des doubles réservoirs géants, aménagés pour le transport quotidiennement de notre carburant aux voisins de Béni Drar, Oujda et Lazaret. A Mostaganem, les jeunes attendent, ils attendent toujours que le rêve d'une ville ouverte déclarée déjà durant les années quatre-vingt se réalise pour qu'ils puissent rouler en 4X4 comme les jeunes Tlemceniens et se débarrasser des deux roues ! Et permettre à l'horloge de la mairie à ne plus tomber en panne. Cette illustre horloge, bien qu'ancienne était d'une valeur inestimable. Son histoire, toutes les minutes et les heures qu'elle a vu défiler sont d'une teneur exceptionnelle ? Ces minutes et heures ont vu grandir la première jeunesse, puis la seconde et aujourd'hui la troisième génération, nul ne met les pieds au centre de la ville sans y jeter un regard à cette horloge, cette amie Mostaganémoise aussi. A Tigditt on entendait les coups de sonnette pour savoir facilement l'heure qu'il est. Les maires qui ont défilé à l'hôtel de ville depuis les années cinquante étaient tous fiers de leur horloge. Tout le monde a vieilli sauf notre horloge qui souvent tombait « malade » mais elle reprend son service. Ne l'assimilions pas à de la « ferraille ». De grâce, ne serait-ce qu'en mémoire à la belle époque de Mesk El Ghanaem.