Ces derniers temps, un important sujet marque l'actualité nationale, notamment les nouvelles réformes politiques engagées dans le pays, pour un nouveau changement démocratique, sans avoir donné lieu au préalable à un débat citoyen de haute teneur démocratique, ce qui demeure regrettable. Et c'est là que s'inscrit notre modeste contribution à cette question que nous considérons un cri du cœur tant elle se veut d'une importance nationale et vitale pour l'avenir du pays. En effet, parler aujourd'hui des réformes politiques dans un esprit démocratique revient effectivement à aborder un sujet hautement sensible et c'est tout l'enjeu futur pour les algériens, en dépit, surtout, de cette conjoncture socio-économique que vit notre pays. En effet, le pétrole reste l'unique ressource économique et financière, malgré plusieurs programmes socio-économiques très solides initiés par l'Etat, d'un côté. D'autre part, il y a l'administration locale et les assemblées élues (APC APW) qui n'arrivent pas à tenir le cap au soutien à la relance économique ou au développement économique local. Il va sans dire que la rente pétrolière ne peut à long terme garantir la paix sociale, car elle s'avère économiquement inefficace, ni même dominer l'économie d'entreprise voire sortir de l'immobilisme et des réflexes légués et hérités par l'économie administrée. Cela impose des réformes complémentaires propices et efficaces pour s'attaquer aux contraintes structurelles de bonne gouvernance à l'exercice d'une réelle démocratie représentative et participative afférentes notamment à l'administration locale, un atout clé de la démocratie et la bonne gouvernance locale, la gestion des fonds publics et le respect des règles qui se posent avec acuité, l'organisation régionale, la gestion des services publics, la gestion des villes, l'assainissement de l'environnement et enfin le statut des élites, et la réforme de l'entreprise dans la mesure où l'économie s'est globalisée dans le contexte de la mondialisation. Ceci dit, l'Algérie ne s'en sortira que par l'instauration d'une vraie économie politique, un nouvel enjeu des nouvelles réformes politiques et de la politique économique du pays. La régionalisation pour rééquilibrer l'économie nationale Dans cette optique, il y a nécessité pour notre pays d'aller vers les mécanismes de la régionalisation comme étant une alternative pour rééquilibrer l'économie nationale pour une capacité de formation politique et d'apprentissage des technique de management et enfin pour une meilleure gouvernance en matière de politiques publiques et la bonne gestion territoriale, des compétences, enfin la transparence dans la gestion des fonds publics. Qui plaide justement pour un Etat fort au service des citoyens, consacrant les valeurs de la démocratie d'un Etat de droit et de développement économique local. Cela est indubitablement d'une importance majeure aux fins d'améliorer l'efficacité dans la vie politique, économique et sociale. C'est bien pourquoi, il nous semble judicieux d'envisager cette nécessaire évolution dans les nouvelles réformes en question pour, notamment, enraciner les nouvelles normes de développement durable qui sont le reflet d'un pays développé et d'un Etat fort. En effet, nous attendons de nos Assemblées élues et de l'administration locale qu'elles déploient des indicateurs économiques, financiers, sociaux et culturels. C'est dans ce domaine stratégique qu'elles sont appelées, aujourd'hui, à établir la connexion entre le développement local, l'entreprise économique, l'investisseur et, enfin, développer des rapports bien établis avec les citoyens, la société civile, l'élite lesquels ont peu évolué jusque là, car il se trouve sur le terrain un manque à gagner important en matière de création d'emplois, de richesses, de revenus fiscaux, de valorisation des ressources, des revenus au niveau local etc. Cela, doit nécessairement nous interpeller sur la manière dont fonctionnent les assemblées populaires et l'administration locale car, les choses n'avancent guère facilement. Et le plus important encore, ces dernières sont en train de perdre de plus en plus de leur importance sociopolitique, leur représentativité, ainsi que de leur rôle dans la gestion locale en général alors qu'elles devraient être l'expression réelle des préoccupations et des inquiétudes des citoyens. En effet, la population n'attend pas une aide sociale, mais beaucoup plus un emploi, la concrétisation d'un projet, une idée, une solution, un logement, un local et ce afin qu'ils s'insèrent en tant qu'acteur bien concerné dans la vie socio-économique. C'est là, en effet, les nouveaux besoins immédiatement perçus et ressentis susceptibles de débloquer bien des situations de crises et de favoriser entre autres, la confiance, l'adhésion et enfin la stabilité sociale. Développer un nouveau mode de gouvernance Dans ce sillage, la relation entre les élus locaux, les citoyens et l'administration locale doit être repensée vers une bien meilleure gouvernance locale dont notamment une démocratie participative et un mode de management public à développer sur les deux niveaux, horizontal et vertical, qui s'avèrent indispensables afin de créer une nouvelle dynamique forte qui pourrait mettre l'offre locale au centre d'une dynamique d'entreprise économique pour diversifier l'économie nationale et la capacité de bien gérer les affaires publiques au niveau local sachant qu'il est temps, pour l'Algérie, de songer à l'après-pétrole. Sincèrement, qu'est-ce qui empêchait, en fait, les pouvoirs publics locaux à avancer dans cette voie future de l'économie locale prise comme un puissant levier de la politique économique du pays pour les grands enjeux de l'économie nationale, à savoir l'attrait des investisseurs potentiels, renforcement et développement des ressources des communes émergentes et développement des ressources humaines, assurer l'équilibre régional par une économie compétitive inter-régions, rentabiliser et développer les infrastructures existantes, promouvoir des relations de partenariats avec l'université comme source d'expertises, des connaissances et de résolutions des problèmes de développement local et, enfin, résorber le chômage, éradiquer la pauvreté, et, par conséquent, garantir la stabilité sociale au moment où l'Etat table aujourd'hui sur le développement des plans de relances afin de répondre justement aux besoins socio-économiques. Dans ce contexte, autant souligner que les politiques publiques en matière de développement local menées jusqu'ici n'ont pu créer l'attractivité d'une dynamique économique ou d'investisseurs au niveau local pour la transformation des ressources naturelles tendant à garantir un équilibre régional et un système de financement harmonieux (Etat, collectivités locales et agents économiques) pour la création d'entreprises et d'emplois durables voire la restructuration du PIB du pays et la croissance potentielle. En effet, au cours de ces dernières années, les collectivités locales ont vu leurs dettes augmenter dans des proportions élevées, ce qui a donc fallu l'intervention de l'Etat pour leur assainissement avec en plus un plan d'investissement en matière d'équipements et de moyens matériels, ceci d'une part, et plusieurs réalisations importantes ont été initiées par l'Etat au profit des communes qui sont les plus visibles, les infrastructures de base, équipements collectifs et d'importantes actions sociales d'autre part. Alors que les assemblées populaires élues pouvaient s'assurer de revenus importants de leurs ressources locales qui leur permettraient, en principe, de ne recourir au budget de l'Etat que dans une faible part ce qui pose ainsi, toute une problématique d'un système de gouvernance intégré et de complémentarités bien introduit et bien établi pour justement mener à bien notre politique économique en étroite relation avec les élus, la société civile et l'élite locale. On doit dorénavant penser à l'après pétrole Ce constat, illustre donc, un sujet politico-socio-économique important et soulève à cet effet, la problématique des contraintes de gestion et de la nécessaire évolution dans les réformes du pays. Plus inquiétant encore, l'Algérie reste peu attrayante en matière des investissements directs étrangers (IDE) ainsi, la capacité de produire plus, d'investir plus, d'exporter plus, et de travailler plus se présentant comme relativement faibles. Cette situation nous renvoie à la question fondamentale de l'avenir de notre économie nationale quand on sait que l'évolution économique en général est extrêmement rapide et mondialisée. D'où, le souci d'adapter d'urgence nos assemblées élues et l'administration locale à cette évolution. Sans quoi, le développement local pourrait être compromis et socialement fort coûteux pour le pays et la société en général. Autrement dit, nous devons être conscients des conséquences fâcheuses de l'après-pétrole ou des contre coups en cas de baisse des cours du pétrole. Ce qui n'écarte pas la nécessité de mettre en place un nouveau mécanisme de gouvernance rénovée qui est, de notre point de vue, celui de la régionalisation comme nouvelles perspectives dans la gestion, l'émergence d'un développement économique local et les enjeux régionaux qui consistent en effet, à rationaliser les rapports entre les assemblées populaires élues et l'administration locale, moderniser et démocratiser les structures de l'administration locale et enfin, créer un organe de surveillance fonctionnelle des activités de la région ou encore, donner une impulsion au niveau le plus élevé des responsabilités de l'administration locale, missions dont sont investis les walis, pour l'orientation stratégique afin que les assemblées populaires puissent mener les programmes qui relèvent de leurs prérogatives et ce, d'une manière la plus efficace, ce qui souligne davantage l'importance de l'intégration des élus dans le processus du développement local, voire d'une économie locale très importante puisque la crise économique génère une crise sociale, et cette dernière conçoit une crise politique. Développer des économies régionales diversifiées Ainsi, convient-il de s'assurer de la mise en œuvre d'un pacte socio-économique et d'une charte des responsabilités des pouvoirs locaux à l'échelon régional en vue de coordonner les décisions et les programmes de développement de l'Etat pour améliorer l'économie et accroître le rendement des dépenses publiques. Et, aussi, de garantir un traitement équitable et efficace des problèmes locaux. En effet, plus on crée des centres d'intérêts communs et de responsabilités plus les décisions prises sont efficaces et performantes voire légitimées au moment où l'Etat développe d'importants plans de relances pour répondre aux besoins socio-économiques. Il s'agira aussi de restructurer et corriger un découpage qui ne reposait pas, à notre avis, sur des critères de viabilité économique et d'amélioration d'un environnement juridico-politique et administratif source des déséquilibres et des tensions socio-économiques actuelles. Nonobstant, un effort doit être entrepris pour fixer des stratégies de sorties de crises plus élaborées sur les partenariats. Il est possible, dés lors, de créer de nouveaux pouvoirs politico-économiques à instaurer au niveau des régions, notamment d'une politique régionale décentralisée. Les autorités locales et les élus locaux ont ainsi un rôle à jouer en enclenchant la dynamique de l'offre de leurs potentialités de développement d'une économie mixte aux avantages comparatifs qu'offrent les investisseurs étrangers et nationaux. C'est donc, la politique d'investissements productifs à déployer en perspective pour créer et développer des économies régionales diversifiées et, ainsi, créer une dynamique d'entreprises pour moduler l'économie nationale. Et, par conséquent, optimiser les sources de financement et la fiscalité locale. De nouveaux acteurs associant solidairement les élus Dans cette optique, la régionalisation que nous préconisons dans les réformes politiques en cours, se fonde sur une démocratie participative, plus vivante et organisée en Micro-Etat décentralisé dont la gestion et la gouvernance des politiques publiques seront beaucoup plus maîtrisables, fiables et efficaces. Cette dernière vise sept buts appropriés aux grandes questions de gouvernances politiques et économiques qui ouvrent de grandes perspectives du progrès, du rôle actif et responsable que doivent accomplir les pouvoirs locaux (APC, APW, administration et des organisations de la société civile) : - Une gouvernance intégrée et solidement établie et rénovée. - De nouveaux acteurs associant solidairement les élus, l'administration locale, la société civile, l'élite locale et les notables ou citoyens d'honneurs qui méritent d'être pris en considération avec force en leur qualité de sujets des grandes valeurs du progrès et du développement durable. - De nouvelles règles et mécanismes pour une politique budgétaire plus réfléchie, plus rationnelle et plus de transparence et enfin la mise en place de contrats de performance dans la gestion locale qui font l'obligation de résultat. - Un système institutionnel de management et de gouvernance rénové et adapté au développement économique (Etat, collectivités locales et agents économiques). - Un modèle de croissance et de développement d'une économie de l'après pétrole. - Renforcer le contrôle et l'évaluation qui permet une orientation plus opérationnelle et adaptés à la réalité des localités. - L'émergence d'élite, incontournable pour le développement durable et la formation de la jeunesse. Ces critères peuvent s'avérer ainsi un modèle de construction d'un développement d'une culture économique et politique dont les finances locales doivent dépendre de la croissance et du développement économique local en général, d'un apport stratégique aux pouvoirs publics locaux de développer des actions d'investissements productifs et de partenariats et, en somme, un climat d'affaires favorable et profitable pour optimiser les ressources locales et régionales, en sachant bien que c'est l'économie politique qui nous intéresse dans cette nouvelle dynamique du changement en cours. En effet, la régionalisation est indispensable pour garantir et conduire la politique économique du pays au niveau de la région favorisant particulièrement un développement économique local avec plus d'Etat de droit et de démocratie évinçant les gestions autoritaires et bureaucratiques entravantes. Autrement-dit, autant s'assurer d'une place importante et stratégique des communes dans le développement durable et la politique économique et sociale du pays dont notamment développer un pouvoir d'investissements, faire renaître l'économie et les valeurs du travail, favoriser une bonne pratique de la comptabilité nationale, voire s'assurer que les actifs et passifs de l'Etat soient bien cernés contrôlés et comptabilisés à leur juste valeur économique et par voie de conséquence faire halte à la corruption qui fait actuellement l'actualité nationale, impulser la vie économique et sociale au niveau de chaque commune et accroitre les compétences locales. Ainsi, il est de mise de promouvoir la création d'un titre de presse et d'une chaine TV à vocation régionale qui sont appelés à contribuer au développement de la société et la sensibilisation des électeurs doit retenir davantage l'attention des pouvoirs publics en vue d'un meilleur développement régional. Une démocratie à forte économie de marché et de transparence Tenant compte de ces paramètres, nous aurons toutes les chances d'affronter la crise socio-économique actuelle avec de meilleurs atouts représentant la base sur laquelle nous devons asseoir notre développement durable et notre transition progressive vers une démocratie à forte économie de marché et de transparence. Cela dit, il est utile qu'on se concentre sur cette question en entreprenant toutes les initiatives possibles susceptibles d'améliorer la relation publique avec l'élu, le citoyen, la société civile et l'administration. Là, également intervient le concept de contribuable intéressé à l'importance de l'argent public, développement du contrôle à tous les niveaux et la rentabilité des finances publiques dans le développement local. C'est la condition SINE-QUA-NON inhérente à la véritable mission des responsabilités locales dégageant une nouvelle vision d'avenir à développer dans ce nouveau projet d'une économie régionale dans les nouvelles réformes politiques en cours, devant justement offrir des opportunités d'investissements, d'activités économiques, commerciales, services, agricoles, d'artisanats touristiques etc. Et d'amorcer, par voie de conséquence, des communications tournées vers les investisseurs, les chefs d'entreprises, agriculteurs, les universitaires et les hommes de la presse afin de permettre aux localités d'accéder au progrès. Il faut reconnaître que tout ce qui intéresse l'économie reste encore insuffisant dans notre pays et doit être davantage accentué sur le terrain. Et l'on retiendra dans ce cadre que l'économie régionale via une gestion territoriale doit s'articuler autour des actions de valorisation des ressources locales. Dans ce cadre, la confiance et l'attrait des investisseurs, devaient être le fait de réformes complémentaires pour développer les capacités d'agir des autorités et élus locaux avec un esprit d'entreprise qui puisse favoriser l'instauration et le développement d'une économie locale. C'est pourquoi, nos élus et les pouvoirs locaux devraient cesser d'agir selon l'ancien schéma qui s'avère obsolète pour se consacrer davantage à l'administration économique. Attribuer, une nouvelle dimension à l'intérêt des assemblées populaires élues permettant un développement économique, mieux ce serait ainsi axé sur le rapport administration/économie. D'où, il résulte que la commune doit désormais reposer sur des critères de viabilité économique. On en finirait ainsi, avec une approche beylicale notamment qui n'a que trop duré jusqu'ici en posant fréquemment la problématique de notre développement ou de l'emploi dans l'économie administrée, c'est-à-dire en relation avec les pouvoirs publics alors que la régionalisation et la décentralisation sont de mises aujourd'hui dans le nouveau monde de l'économie. C'est là, justement, où l'Etat doit intervenir énergiquement pour instaurer les règles et les mécanismes souples du marché fondés sur l'offre et la demande, adaptés à ce contexte nouveau, et renforcer autant la bonne gestion économique dont les finances publiques doivent dépendre de la croissance et du développement économique local et non par la domination de la rente pétrolière. Une fiscalité locale orientée sur les ménages En réalité, ce qui exprime et encourage la promotion des régions en pôle de développement économique, repose sur l'une des forces de la politique de la PME/PMI ou encore des dispositifs d'aide à la l'insertion des jeunes (ANSEJ – CNAC – ANGEM), ce qui représente un centre d'intérêt très important dans ce processus régional auquel il faudra élaborer une véritable stratégie qui permet de placer notamment les acteurs politico- administratifs en bon pouvoir économique afin de se mettre au diapason des défis du développement durable au cœur de la région et par voie de conséquence d'amorcer un avenir prometteur de notre économie nationale sachant que l'Algérie reste un territoire le plus vaste d'Afrique après le découpage du soudan, un marché important et stratégique notamment aux portes de l'Afrique et de l'Europe pour stimuler l'investissement et fonder une Algérie nouvelle et moderne pour un développement social et économique durable. Ajoutant enfin, un élément déterminant qui est la fiscalité locale qui doit être orientée un peu plus sur les ménages que sur les investisseurs ou les opérateurs économiques car, la richesse et l'emploi ne viennent que par ces derniers. Ainsi, la meilleure façon d'instaurer et de développer une économie locale en créant ainsi une dynamique de développement économique local hors rente pour l'emploi durable, la croissance, la fiscalité et les finances locales. Néanmoins, cela nécessite de renforcer les capacités de management, notamment l'organisation et les hommes à « valeur H » qui plaide l'émergence d'une élite locale. En effet, l'heure est aux hommes de sens moral, d'intégrité, de compétences et de forte personnalité capables de créer la richesse et la valeur ajoutée. Effectivement, ces indicateurs sont inéluctablement les garants du développement économique, du bon usage des ressources, et enfin la paix sociale et la formation de la jeunesse. Par ailleurs, cette démarche aboutira certainement à perfectionner l'administration locale et à développer des offres publiques d'investissements (O P I) notamment susciter des opportunités de l'acte d'investir plus au profit d'une économie locale plus appropriée aux PME/ PMI qu'il faut développer dans toutes les branches d'activités. L'argent de la rente pétrolière continuera t-il, sinon, à nous obséder? Telle est la question qu'il faudrait enfin se poser…