Si dans les grandes villes, comme Mostaganem, les établissements scolaires, surtout les écoles primaires se situent juste à proximité du domicile familial, dans les zones isolées c'est loin d'être le cas. En effet, la majorité de ces zones d'habitations est contrainte de parcourir à pied quotidiennement plusieurs kilomètres pour rejoindre leurs établissements. Il n'y a qu'à sortir du centre ville de Mostaganem pour le constater. Les enfants vivant dans des communes rurales et des bourgades isolées, sont confrontés au problème du transport scolaire. Par exemple, au niveau de la localité de Debdaba, les écoliers font quotidiennement deux kilomètres en aller-retour, deux fois par jour pour rejoindre leur école. Certains ont trouvé une solution à leur problème en optant pour l'auto-stop. Ces enfants, malgré le danger qu'ils courent, ils sont une cible facile pour tous genres d'agressions sexuelles, notamment les filles, sollicitent les automobilistes pour les déposer devant leurs établissements, ne serait-ce que pour les en rapprocher un peu. Des enfants (filles et garçons), vêtus de tabliers et portant leurs cartables à la main, font le signe aux automobilistes qui généralement passent sans presque les voir. Leurs visages et leurs frêles épaules tombantes traduisent leur envie de dormir, alors qu'ils ont plusieurs kilomètres devant eux qui les attendent. Reconnaissons donc que pour ces enfants, aller ainsi de bon matin à l'école en auto-stop est déjà synonyme d'épreuve et de contrainte. Avant même d'avoir pris place en classe, ces enfants sont éreintés, handicapés et pénalisés. En hiver, par temps pluvieux, c'est pire, et les choses se compliquent pour eux d'avantage. C'est le calvaire pour ces élèves, sans compter les risques qu'ils courent sur le double plan sanitaire et sécuritaire. Faire le trajet quotidien vers l'école est un supplice pour ces enfants avec de lourds cartables au dos, notamment durant la saison hivernale. Pour bien des parents, la situation est telle qu'ils ont décidé d'interrompre la scolarisation de leurs enfants surtout les filles. La crainte de voir leurs filles tomber entre les mains d'un automobiliste aux intentions malveillantes, pousse de nombreux parents d'élèves à opter pour cette ultime décision. Ces images d'enfants marchant dans la campagne faisant de l'auto-stop, la mine abattue, le cartable sur le dos, sont fracassantes. Finalement, quelque soit la raison, c'est l'enfant qui demeure la victime tant désignée. Cette situation laisse place à plusieurs interrogations, surtout lorsqu'on sait qu'à chaque saison scolaire, le ministère de la solidarité nationale et de la famille procède à la distribution de bus pour le transport scolaire. A quoi servent donc ces bus ?