Suite à la nuit mouvementée qu'a connue la commune de Hadjadj, Réflexion a dépêché une équipe sur les lieux pour éclaircir au mieux ces événements. Des dizaines d'arrestations et des dégâts matériels… Ce qui vient de se passer à Hadjadj est condamnable, des dizaines de jeunes s'en sont pris aux biens de l'Etat à l'image de la poste, le centre culturel, l'APC, la nouvelle bibliothèque, le lycée et le CEM, mais aussi à des biens de particuliers comme des cafétérias, des commerces et la station d'essence, qui ont failli être incendiés, ce qui aurait provoqué surement l'irréparable. Si au niveau du CEM et du lycée, on ne note pas de grands dégâts, au niveau de la poste c'est vraiment la désolation alors qu'au niveau de l'APC, les registres des naissances et le mobilier de bureau, ont été complètement calcinés. Des dégâts importants et des dizaines d'arrestations ont été effectués par les services de sécurité. Les émeutiers seront traduits en justice et comme l'a souligné le wali, ils seront lourdement sanctionnés pour servir d'exemple à d'éventuels fauteurs de troubles. Comportement indigne du président de l'APC de Hadjadj ! Au lieu de se comporter en responsable et d'être digne de la mission qui lui est assignée, le président de l'APC de Hadjadj a eu un comportement indigne en s'en prenant aux journalistes qui sont venus faire leur travail. Lorsqu'on s'est présenté au niveau de l'APC ou du moins de ce qu'il en reste puisque tout a brulé et les flammes ont eu raison de l'ensemble du mobilier de bureau et des registres des naissances, il s'est emporté et a eu un comportement indigne envers l'ensemble des gens de la corporation et notre collègue du « soir d'Algérie ». Il a accusé la presse d'être responsable de ce qui vient de se produire alors que tous les gens à Hadjadj et ses environs connaissent les dessous de cette affaire. Un comportement blâmable, qui a failli « remettre » le feu aux poudres, de par son comportement, il a incité quelques ouvriers et citoyens sur place au désordre mais finalement la sagesse a fini par l'emporter. Tout a été planifié bien à l'avance Les faits ont été planifiés bien à l'avance, d'après certains jeunes de la commune, il parait que cela fait quatre jours que les jeunes s'envoient des invitations via le net et de bouche à oreille pour la journée du mercredi 19 octobre à 19h ! Cela n'a pas été pris au sérieux, disent-ils, par les différents élus et responsables locaux, personne n'aurait cru que les jeunes de la paisible commune de Hadjadj pouvaient devenir aussi violents. Ce qui conforte cette thèse, c'est que la plupart de ceux qui ont pu assister de près ou de loin à cette manifestation ont confirmé qu'un premier groupe est allé encercler le groupement de la gendarmerie pour empêcher toute intervention alors que les autres groupes s'en sont pris aux biens de l'Etat et des particuliers. Cela a duré à peu près une heure et demie et puis chacun a prit ses jambes à son coup pour disparaitre et se terrer chez lui. Cela prouve que ces jeunes ne revendiquaient rien du tout mais voulaient juste semer la zizanie et la panique. La directrice de la poste a dû s'enfuir par la fenêtre de son appartement La directrice de la poste de Hadjadj a eu la vie sauve grâce à son instinct de survie, elle s'est sauvée de son appartement en sortant de la fenêtre. C'est un jeune de la commune qui aurait assisté à la scène. En effet, une foule en furie s'en est prit à la poste et après avoir réussi à forcer la porte d'entrée, les jeunes dont beaucoup été ivres ont tout saccagés, ils auraient même emporté des micro-ordinateurs. Le centre culturel et la nouvelle bibliothèque complètement saccagés Le centre culturel et la nouvelle bibliothèque ont été complètement saccagés par les jeunes, qui ont tout cassé et pillé, ils auraient aussi, nous dit-on, emporté beaucoup de micros ordinateurs neufs. On parle de quelques 80 micros mais aussi des livres et du mobilier de bureaux. Quelques jeunes que nous avons croisés sur les lieux, disent que c'est un comportement de vandales, c'est tout simplement de l'incivisme et du banditisme. Un autre jeune reconnait que le centre culturel et la bibliothèque, étaient les rares endroits où pouvaient aller les jeunes chaque après midi, maintenant, ils n'ont plus où aller. Hadj Abdelkader, ne comprend pas pourquoi même certaines cafétérias ont été visées par certains « sauvages disjonctés », tient-il à dire, avant d'enchainer : « Ce n'est pas de cette façon qu'ils pourront régler un problème ou revendiquer un droit. Ils ont tout simplement participé à la destruction de leur propre ville et la facture à payer est vraiment lourde, cela va pénaliser cette belle commune qui est en plein développement ». Les CRS ont du ainsi lutté péniblement pour les refouler hors de la ville et cela a nécessité de gros efforts .On a du même faire venir des chasses d'obstacle et un renfort en agent de l'ordre ramenés d'autres wilayas. Pour mettre un terme a ces actes de dégradation, les agents de l'ordre ont procédés à l'arrestation de 40 personnes. Le décès des cinq jeunes « harraga » n'est qu'un prétexte Beaucoup ont voulu instrumentaliser le décès des jeunes Saadoune Larbi, 25 ans, (footballeur), Hamarid Djamel, 32 ans, (agent de sécurité à l'université de Mostaganem), Bouabdellah Toufik ,28 ans (sans profession), Boubekeur Laadjel , 26 ans (coiffeur) et Belharouat Moussa, 26 ans (sans profession), qui ont quitté la commune le vendredi passé à bord d'une embarcation avec 5 autres compagnons et un guide mais qui malheureusement, n'ont pas eu la même chance que leurs camarades, qui se trouvent au niveau d'un camp de détention en territoire ibérique. D'après certaines indiscrétions, tout ce qui a été dit au sujet d'un quelconque soulèvement et mécontentement suite à leur disparition en mer, n'est qu'un prétexte et certains évoquent d'autres raisons même si cela ne devait en aucun cas en arriver là. Rien ne justifie toute cette haine et toute cette violence gratuite qui pénalisent les citoyens de la commune, qui ne pourront même pas prétendre à certains documents puisque tous les registres ont été incendiés, un comportement condamnable, nous dit Ahmed, un citoyen âgé de la cinquantaine. Beaucoup de gens du village remercie un certain Belghit, un commerçant qui aurait décidé de payer les frais de rapatriement des corps des cinq jeunes harraga. Une commune côtière qui exploite mal ses richesses touristiques Un citoyen qui a voulu garder l'anonymat dit que c'est indigne de voir une commune aussi belle, située sur la méditerranée, qui draine chaque année des milliers d'estivants et surtout des émigrés, qui viennent passer leurs vacances sur cette belle plage, souffrir de certains problèmes et notamment du chômage. Le manque d'infrastructures touristiques retarde la commune dans son développement. M.Z voudrait que les élus et les responsables locaux exploitent ce filon car c'est une rentrée non négligeable d'argent et un secteur qui pourrait générer beaucoup de postes d'emplois. Beaucoup de jeunes ont lancé des commerces qui marchent bien surtout en période estivale, d'autres rachètent des objets d'occasion qu'ils revendent sur le grand boulevard. Ce commerce informel permet aussi à beaucoup de jeunes et de pères de familles de s'en sortir et de nourrir leurs enfants mais c'est juste pour une période bien déterminée. La commune retrouve son calme Après une nuit assez mouvementée et un travail sans relâche effectué par différentes parties, et notamment les services de sécurité, les pompiers, les équipes de nettoyage, les élus et les responsables locaux, qui ont passé la nuit à travailler, le matin et à notre arrivée sur les lieux, deux camions anti-émeute de la gendarmerie, stationnés juste à proximité de la station d'essence, qui a failli être incendiée la veille. Cela aurait pu provoquer l'irréparable. Le feu a été mis aux bouteilles de gaz butane, l'intervention des travailleurs de la station a évité une vraie tragédie, « imaginez si une bouteille avait explosé », nous dit un jeune travaillant dans la station. Au centre ville de Hadjadj, d'autres camions de la gendarmerie étaient stationnés au niveau de plusieurs axes et boulevards pour parer à toute autre manifestation. Les citoyens se baladaient tranquillement et ne parlaient que de cette nuit cauchemardesque, les éboueurs en groupe et à bord de tracteurs de l'APC, s'affairaient à nettoyer les dégâts faits par les émeutiers au niveau des différents sites incendiés et saccagés. Peu à peu, la vie reprenait son cours et cette journée du 19 octobre fait déjà partie du passé. Ce sont des milliards qui partent en fumée et des efforts de plusieurs mois qui se volatilisent à cause de l'inconscience de certains jeunes manipulés par des gens aux desseins bien avérés. A signaler qu'une forte délégation dirigée par le wali est arrivée sur les lieux pour s'enquérir de la situation. L'enquête suit toujours son cours pour appréhender les faiseurs de troubles. A noter que la protection civile est intervenue pour sur plusieurs endroits pour éteindre le feu qui ravagé un bon nombre édifices publics.