Personnalité historique, Militant du PPA et du MTLD, Membre fondateur du FLN (1954), Membre de l'OS, Membre du CRUA, Membre des "22" qui décidèrent de lancer la lutte armée, membre des "six" qui constituaient la première Direction du FLN, Membre du Conseil national de la Révolution algérienne, membre du Comité de coordination et d'exécution, premier chef de la zone 4, premier chef de la Wilaya IV historique, Ministre du GPRA, Vice - Président du Gouvernement, Ministre d'Etat et Ministre du Gouvernement chargé du transport, Président de la République par intérim ( décembre 1978 – février 1979) et Président de l'APN (1977-1990). Né le 19 décembre 1925 à Aïn El Kerma (à quelques 50 kilomètres de Constantine) dans une famille modeste.Jeune adolescent, il s'éveille de façon précoce aux idées et aux idéaux nationalistes, distribue des tracts et des journaux partisans clandestins et remplit les murs de graffiti politiques. Il adhère en 1942, à l'âge de 17 ans, au Parti du Peuple Algérien (PPA) dont il fût un fervent militant .Il adhère également au Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) dont il sera l'un des membres permanents, avant de prendre ses distances envers MESSALI Hadj comme envers les révolutionnaires dits centralistes, pour rejoindre, à l'âge de 22 ans, l'Organisation Spéciale (OS), une organisation paramilitaire secrète créée par le MTLD, dont il est membre actif dès 1948 et devient l'un des éléments-clé. Il côtoie, durant cette période, les principaux animateurs de la branche radicale, en l'occurrence Mohamed BOUDIAF, DIDOUCHE Mourad, Larbi BEN M'HIDI, Mustapha BEN BOULAID, Souidani BOUDJEMAA, Lakhdhar BENTOBBAL, Abdelhafidh BOUSSOUF et d'autres. CONDAMNE A DIX ANNEES DE PRISON PAR CONTUMACE. Devant la répression qui s'est abattue sur la région, ses responsables hiérarchiques dans les Aurès lui assignèrent de rejoindre Alger où il partagea quelque temps avec Larbi BEN M'HIDI l'échoppe du militant Aïssa KECHIDA avant de lui confier la mission de se rendre dans l'Oranie pour y créer un réseau d'action et de coordination et établir une liaison avec Larbi BEN M'HIDI, Ramdane BENABDELMALEK, DIDOUCHE Mourad et d'autres. C'est ainsi qu'il prit part à cette époque à l'attaque de la poste d'Oran en 1951, et qu'il se voit condamné par la justice coloniale à dix années de prison par contumace. A la fin de l'année 1953, le Parti décide de lui confier la responsabilité de la Daïra de Médéa, puis celle de Aïn Temouchent. Rabah BITAT participe aux travaux du CRUA dès avril 1954 ; il est ainsi Membre du groupe dit des "vingt et un plus un " qui décidèrent de lancer la lutte armée. Il fut, notamment, avec Mostepha BEN BOULAID, Larbi BEN M'HIDI, Mohamed BOUDIAF et DIDOUCHE Mourad, parmi les organisateurs de la réunion des 21+1 qui eut lieu le 25 juin 1954 dans l'appartement de Lyès DERRICHE à El Madania (ex Clos Salembier), réunion au cours de laquelle il fut décidé que le temps des palabres était révolu et qu'il fallait recourir aux armes.Il est également membre du « Groupe des Neuf » et du « Groupe des Six », ces 6 chefs historiques (Mostepha BEN BOULAID, Larbi BEN M'HIDI, Mohamed BOUDIAF, Krim BELKACEM, DIDOUCHE Mourad et Rabah BITAT) qui constituaient en fait la première direction du FLN, qui ont arrêté le découpage territorial en 5 régions dans une première phase, qui ont fixé la date du 1er novembre 1954 à 0 heures comme date du déclenchement de la lutte armée sur tout le territoire, et qui ont donné l'appellation de « Front de libération nationale » au mouvement politique dans lequel ils s'étaient investis. Rabah BITAT, qui a pris part à la réunion secrète du groupe des 6 le 23 octobre 1954 au domicile de Mourad BOUKECHOURA, 24 avenue Bachir BEDIDI ( ex rue Comte Guillot ) à la Pointe Pescade ( Raïs Hamidou ) a contribué à l'élaboration de la déclaration du 1er novembre 1954. PREMIER DIRIGEANT DE LA WILAYA IV HISTORIQUE Il est aussi désigné en qualité de premier responsable du FLN pour l'Algérois, de premier chef de la zone 4 et de premier dirigeant de la Wilaya IV historique à laquelle a donné naissance la zone 4. Dès le début de l'insurrection, Rabah BITAT (« Si Mohamed » de son nom de guerre) gagne son poste au sein de la wilaya IV et organise la guérilla urbaine à Alger et dans la banlieue algéroise. IL TENTE DE SE SUICIDER POUR S'EMPECHER DE PARLER PENDANT LA TORTURE. Rabah BITAT était de ces combattants parfaitement prêts au sacrifice suprême pour la noble cause de la libération de l'Algérie ; les missions auxquelles il prenait part étaient souvent qualifiées de « missions-suicide », tant elles comportaient de risques inouis pour lui et ses compagnons d'armes ; des témoins racontent que Rabah BITAT a tenté de se donner la mort, lors de son arrestation par la police française en 1955, en avalant un comprimé de cyanure pour s'empêcher de parler pendant la torture.Soumis pendant 17 jours d'interrogatoire à la « Lofredo », il ne révéla aucun secret sous la torture et fut écroué à la prison Barberousse puis à la prison centrale de Maison Carrée ( El Harrach). Il a été jugé le 16 avril 1956 par un tribunal militaire de l'armée coloniale qui le condamne aux travaux forcés à perpétuité. Il laisse néanmoins en place des commandos qui vont s'implanter dans la Casbah sous la direction de Yacef SAADI et s'illustrer dans le combat libérateur. RABAH BITAT , MINISTRE D'ETAT AU GPRA EN 1958. Durant son incarcération, il observera à huit reprises une grève de la faim, la dernière, celle de la prison se Saint Malo en août 1958, ayant duré 30 jours ; il réclamait ce que la justice coloniale refusait d'admettre, le statut de détenu politique, statut qui ne lui sera finalement accordé qu'après sa désignation le 18 septembre 1958 comme Ministre d'Etat au Gouvernement provisoire de la République algérienne ( GPRA ), présidé par Ferhat ABBAS.Au Congrès de Tripoli, Rabah BITAT est désigné en qualité de membre du Bureau politique du Front de libération nationale. En mai 1961, la fin de la guerre approchant, il est transféré au Château de la Tessadière à Turquant, où avaient été transférés de l'Ile d'Aix les cinq autres grands dirigeants du FLN ( Ahmed BEN BELLA, Hocine AIT AHMED, Mohamed KHIDER, Mohamed BOUDIAF, Mustapha LACHERAF ) qui avaient été arrêtés le 22 octobre 1956, suite au détournement de leur avion entre le Maroc et la Tunisie par l'armée française, dans ce qui n'était autre qu'un acte de piraterie aérienne; le destin réunissait de nouveau ces hommes, après leur avoir assigné des prisons différentes ; il les suivra plus tard au Château d'Aulnoy et prendra, avec eux, une part active aux diverses prises de positions politiques des dirigeants de la Révolution sur l'avenir de l'Algérie. Libéré le 20 mars 1962 au lendemain de la proclamation du cessez-le-feu, il rejoint son ami Mohammed KHIDER. Il accepte ensuite de participer au premier Bureau politique du FLN constitué en 1962 ; il sera chargé, en qualité de membre du BP, de réorganiser et de reprendre en main le Parti et les Organisations de masse. Vice-Président du premier Gouvernement du Président Ahmed Ben BELLA ( constitué le 27 septembre 1962), il démissionne une année plus tard, en novembre 1963. Il rejoint de nouveau Mohammed KHIDER, et démissionne du Bureau politique du Parti FLN. Rabah BITAT mourut d'un arrêt cardiaque le 10 avril 2000 à l'Hôpital Broussais ( Paris ) où il avait été admis le 9 avril, après une première hospitalisation quelques jours auparavant à l'Hôpital militaire de Aïn Naâdja à Alger, suite à un infarctus.