Selon le sociologue et chercheur au CNRS français, auteur de « La délinquance des jeunes », publié aux éditions du Seuil, Sébastian Roché, la lutte contre la criminalité passe par l'étude et l'analyse de celle-ci. Alors qu'en est-il dans notre pays et quelles sont les mesures prises en ce sens ? Tout d'abord, il m'a semblé intéressant d'en apporter quelques éléments d'analyse que l'auteur a mis en exergue et qui sont largement transposables à tous les modèles de sociétés contemporaines. L'auteur commence par un constat. Selon lui les organes étatiques de répression voient leur importance décliner au sein des pouvoirs publics. La société se caractérise par « plus de délinquance et du social ». Elle a renoncé à se défendre et les citoyens sont incapables de gérer les situations où ils sont physiquement impliqués. La grande majorité des parents tentent de dissuader ses enfants de renoncer à l'usage de la violence. Si le citoyen est physiquement et moralement désarmé, il en est de même de la police et de la justice. Si la délinquance progresse, c'est parce que, ni les freins sociaux, ni les freins gouvernementaux, ne sont actifs. Le laxisme a introduit dans les esprits des délinquants l'idée qu'il existerait un droit au vol, dans cette optique, les victimes qui résistent doivent être punies. Les programmes de prévention sociale sont tellement vastes et flous que l'on ne peut, et on ne veut, en mesurer l'efficacité. De plus, la prévention n'a aucun sens, si elle n'est pas ciblée sur des groupes donnés ou des faits précis. Or, les pouvoirs publics tendent à mélanger animation, insertion et limitation des délits, sans aucun objectif défini. En Algérie, les statistiques, démontrent encore une fois, la croissance de ce problème inquiétant auquel est confronté le pays. Définir ce phénomène reste une tâche difficile et arbitraire, vu la diversité de ses délits et le degré de leur gravité. Face à ce fléau, la justice a fait beaucoup de démarches et a consacré d'énormes efforts pour diminuer de ce fardeau. Le traitement judiciaire des mineurs obéit à des considérations sociales et psychologiques et justifie le droit applicable. Par ailleurs, les mesures répressives visent à inciter d'une manière active à la réflexion concernant le droit de sanction en matière de délinquance juvénile. Dans ce contexte, des mesures de suivi sont indispensables, il s'agit de la réinsertion des jeunes marginalisés ou exclus de la société, c'est une condition sine qua non à la réussite d'une politique dite de sécurité. Cependant, fort est de constater qui la majorité des intervenants, ne jouent pas convenablement leur rôle dans la concrétisation des mesures prises en la matière.