Aucun respect pour les morts, alors que dire envers les vivants. Le tableau est le même et se dresse sinistrement pour ce qui est de l'état lamentable de nos cimetières. Après tant d'encre déversé par le journal « Réfléxion » sur les cimetières à Mostaganem et Relizane, en voici celui d'Oran qui subi le même sort et laisse croire que les pouvoirs publics ont d'autres chats à fouetter pour vouloir y remédier. Les cimetières de la ville d'Oran censés être des lieux de recueillement et de sérénité des endroits éternels où jadis ils étaient ornés de fleurs, plantes et autres arbustes sont devenus aujourd'hui dans un état lamentable servant même de refuge pour les toxicomanes et des bandes de voyous. C'est notamment le cas du cimetière centrale de Ain Al Beida étendu sur une superficie de 500 Hectares, où les bouteilles de vin vides, les canettes de bières et les sacs en plastiques qui cohabitent avec les tombes. La partie ouest du cimetière où a été érigé une mosquée dotée de toutes les commodités nécessaires et squattée par des bandes de voyous et des délinquants qui l'ont transformé en lieu de débauche. Un choque pour les familles de ceux qui reposent en ces cimetières. Le choc à l'égard de ceux qui par actes immoraux s'acharnent sur ces endroits censés être la dernière demeure. L'absence de civisme de certains citoyens se conjugue à l'inexistence d'entretien. En ce vendredi dernier jour de recueillement et de visite aux morts, les familles de ceux qui reposent en ce cimetière manifestent leur rage « c'est incroyable ce que nous voyons ces dernières années de jour comme de nuit de véritables atteintes à la mémoire de nos morts, des carrés non entretenus, des gravats de bouteilles en plastiques trainent dans les allées », clame ce citoyen révolté d'avoir trouvé l'épitaphe salie et pleine de mégots de cigarettes. Avec des gestes délicats, cette femme qui essaie un tant soit peu de nettoyer et d'arracher les mauvaises herbes qui ont envahi la tombe de sa mère « je suis jalouse de voir les cimetières sous d'autres cieux embellis et ornés par de splendides bouquets de fleurs, les allées bien taillées et les tombes tellement luisantes de propreté, ici ce sont des herbes sauvages et les déchets domestiques qui envahissent les lieux » dit-elle avec regret. « Nous avons même organisé plusieurs volontariats pour nettoyer ces cimetières, quand on a constaté que l'APC censée faire le travail était totalement absente » affirme un autre citoyen venu se recueillir sur la tombe de l'un de ces proches. Pourtant les autorités locales ont créé une entreprise de gestion des cimetières dont la mission est l'entretien, l'aménagement et la réhabilitation de ces endroits, un ambitieux programme a même été élaboré à l'époque englobant tous les cimetières des villes d'Oran. Où est cet établissement ? Qu'est devenu ce plan d'entretien et de réservation ? Pourquoi laisse-t-on ces endroits en totale dégradation ? Nos morts ne méritent pas de reposer dans un lieu impropre et mal accueillant, nos cimetières continuent d'être fréquentés par les délinquants de tout bord. En attendant des réponses à ces questions la situation à pris une vitesse de croisière.