L'établissement public de santé de proximité (EPSP) de Achaacha est l'un des plus importants établissements sanitaires de toute la daïra. Vu le nombre de population qui avoisine 80.000 âmes ; bénéficiaires des services de la polyclinique ; et malgré l'autonomie administrative et financière dont elle bénéficie, plusieurs lacunes sont constatées et qui entravent le bon fonctionnement de l'établissement. Au cours de la semaine écoulée, deux malades ont failli laisser la vie à cause de l'indisponibilité d'ambulance pour leurs évacuations vers l'hôpital le plus proche, celui de Sidi Ali, distant de 45 km de Achaacha. Lundi passé, une rixe s'est éclatée entre deux jeunes à l'intérieur d'un salon de thé. L'un des deux antagonistes a assigné trois coups de couteau à son rival dont l'un lui atteignait le poumon droit. La malheureuse victime a été immédiatement emmenée à la polyclinique. L'heure était 9h30mn. Après les premiers soins d'urgence et vu la gravité des blessures, le médecin traitant a ordonné son évacuation urgente vers l'hôpital de Sidi Ali, ce qui n'a pas été fait dans l'immédiat pour indisponibilité d'ambulance. Pour rappel, l'établissement dispose d'une seule ambulance dont l'état est vraiment sinistré. Par contre, les trois communes ( Khadra, Nekmaria et Ouled Boughalem) disposent chacune d'une ambulance. Par le passé, des instructions fermes ont été donné aux responsables des dites communes pour les mettre à la disposition de la polyclinique quand il faut. Selon nos investigations auprès des responsables de l'EPSP, les responsables des trois communes citées ne sont guère coopératifs et ils affichent, souvent, une farouche résistance pour délivrer les ambulances mise à leurs dispositions. Ils n'abdiquent qu'à l'intervention insistante du chef de la daïra. D'ailleurs, on s'interroge sur l'utilité d'une ambulance en dehors d'une structure sanitaire. Lors d'une visite de travail de Mme le wali à l'établissement, une promesse a été donnée dans le sens de doter la polyclinique d'une nouvelle ambulance mais, à ce jour, rien n'a été fait, c'est juste une promesse, pourtant la rareté des moyens financiers n'est plus d'actualité. A 13h30mn ; quatre heures après ; Le blessé a été évacué vers Sidi Ali. Souffrant d'une hémorragie interne et jugeant son état complexe, il a été évacué vers le CHUO d'Oran. Sitôt arrivé sur les lieux, il a été directement orienté vers le bloc opératoire. Le chanceux blessé a été sauvé, in extremis, d'une mort certaine. Encore une fois, le mercredi, une femme enceinte a été admise à la maternité vers 12h30mn. Après consultation, les médecins soupçonnaient une rupture de l'utérus. En conséquence, ils ont recommandé son transfert urgent vers l'hôpital de Sidi Ali. Devant l'indisponibilité de l'ambulance et le refus des responsables locaux à répondre aux doléances de la direction de l'établissement pour sauver une vie humaine d'une mort certaine, le personnel médical est resté perplexe devant une personne agonisante au bord de l'irréparable. La pauvre malheureuse est restée en état critique au niveau de la maternité jusqu'à 17h pour, enfin, être évacué à bord de l'ambulance de l'établissement, récupérée illico presto de chez le mécanicien. Admise au bloc opératoire vers 18h, les médecins ont déployé tous les efforts nécessaires pour sauver, uniquement, la mère. C'est regrettable de constater le peu de considération donnée à la vie des citoyens, sans aucun remord. Le sens humanitaire et le respect de l'humain ont totalement disparu pour laisser la place au laxisme et à la léthargie suicidaire. Chez les sociétés qui se respectent, même les animaux jouissent d'une plus haute attention et bénéficient d'une prise en charge optimale, par contre, chez nous, la vie de la personne humaine est devenu si dépréciée à ne pas équivaloir le prix d'un kilo de pomme de terre.