Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant estime à la veille d'une visite à Alger que la France est «très préoccupée par la situation au Sahel» où six Français sont actuellement détenus en otage. La France «paie un lourd tribut à l'insécurité qui règne» au Sahel, fief d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), affirme le ministre de l'Intérieur Claude Guéant dans un entretien au site d'information TSA-Algérie paru samedi, veille d'une visite à Alger.«Très préoccupée par la situation au Sahel», la France «paie un lourd tribut à l'insécurité qui y règne», a déclaré le ministre de l'Intérieur qui doit rencontrer dimanche son homologue Daho Ould Kablia.«Nous connaissons en effet le rôle important que joue l'Algérie pour contenir, et j'espère un jour démanteler, des groupes terroristes qui doivent cesser de nuire», a poursuivi Claude Guéant qui doit être accompagné du patron du Renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini. Six Français sont retenus en otage au Sahel, dont deux ont été enlevés le 24 novembre. Quatre autres, salariés d'Areva et de la Vinci/Sogea/Satom, sont aux mains d'Aqmi depuis leur rapt en septembre 2010.Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est issu du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui avait fait allégeance au réseau islamiste en 2007.En janvier 2011, deux Français, Antoine De Léocour et Vincent Delory, avaient été enlevés à Niamey et tués lors d'une opération de sauvetage franco-nigérienne au Mali. Aqmi avait revendiqué l'enlèvement le 13.L'immigration sera un autre sujet des entretiens entre Daho Ould Kablia et Claude Guéant qui a répété son intention de «réduire les flux migratoires, de 10% dans un premier temps».Il entend lutter «plus efficacement contre certains abus, comme les mariages de complaisance contractés dans le seul but de s'installer en France». Un millier de ces mariages sont annulés chaque année par la justice française, avait-il estimé vendredi.Il a également justifié son combat contre les prières de rue qui «ne sont pas conformes au principe de laïcité».Claude Guéant a expliqué que sa visite s'inscrivait dans un contexte de relance de la «relation bilatérale après une période de deux années difficiles».«Les pays du monde arabe et du bassin méditerranéen font leurs réformes chacun à son rythme: la voie algérienne n'est pas calquée sur ce qui se passe ailleurs. Nous apprécions et encourageons les efforts des autorités pour répondre aux aspirations du peuple algérien», a-t-il par ailleurs dit.