Une bande de malfaiteurs s'est attaquée dans la nuit de lundi dernier à une famille habitant Haï Chahid-Mahmoud, et il a fallu l'intervention des gendarmes qui ont dû recourir aux coups de feu de sommation afin d'échapper eux aussi au lynchage. Il était 21h quand l'attaque s'est produite. Un groupe dont le nombre dépassait la vingtaine d'individus, fortement armés de sabres, de couteaux, d'un fusil harpon et même d'un pistolet s'est attaqué à une personne qui s'apprêtait à rentrer son véhicule dans son garage. «Je m'apprêtais à manœuvrer quand je fus attaqué par une meute d'individus qui m'ont asséné des coups de sabre à la main et à la tête. Mes cris ont alerté ma famille qui a accouru. Elle fut accueillie par cette meute quand les voisins ont recourus à la rescousse, le groupe s'est replié. Je croyais que tout était terminé mais grande fut ma surprise en les voyant revenir munis d'une bouteille de gaz qu'ils avaient l'intention de faire exploser dans mon garage. Un voisin a appelé les gendarmes qui sont venus mais ils furent accueillis par une salve de jets de pierres. Pour se dégager, il leur a fallu faire usage de leurs armes de service. En se repliant, les malfaiteurs ont eux aussi tiré un coup de feu en l'air. C'est inacceptable, ce que nous vivons. Nous sommes otages de bandes de malfaiteurs dont certains individus sont des multirécidivistes», dira notre interlocuteur dont la tête portait un épais bandage qui cachait ses blessures. D'autres habitants se disent outrés par les agissements des bandes de malfaiteurs qui se croient en territoire libéré. «Haï Chahid-Mahmoud abrite plus de 20 000 âmes et ne dispose même pas d'un poste de police ou d'une brigade de gendarmerie. Les transporteurs sont rackettés par un malfaiteur qui les oblige à lui remettre de l'argent. Il y a quelques jours, il a crevé les pneus d'un bus dont le chauffeur refusait de payer. Il est recherché pour coups et blessures volontaires, mais il se déplace librement, ce n'est pas normal. Des femmes se font agresser chaque jour que Dieu fait. Nous voulons un poste de police ou une brigade de gendarmerie car la situation est devenue intenable», disent d'autres habitants qui se plaignent de l'absence d'une présence dissuasive de l'Etat qui a encouragé ces malfaiteurs. «Figurez-vous que les gendarmes ne viennent pas faire de rondes dans le coin. Cette situation a enhardi les malfaiteurs qui osent aujourd'hui se déplacer en groupes armés en plein jour. Ce n'est pas normal, nous craignons pour nos vies et pour celles de nos enfants», diront des habitants qui demandent l'intervention urgente des pouvoirs publics pour leur assurer la sécurité du fait que devant le vide sécuritaire cette bande agisse en toute impunité dans cette cité et sème la terreur.