« Nous avons durant des années bu le calice jusqu'à la lie » a affirmé un habitant de ce mythique quartier fondé dans les années 1920 qui attend toujours le bitumage promis depuis plus de 4 décennies pour délivrer la population après le calvaire vécu et la privation aux différents plans. Il y a plus de 40 ans de cela, les autorités locales ont pris la décision de procéder au bitumage des rues qui deviennent un bourbier à l'aurore de la saison hivernale. Une initiative qui a été favorablement accueillie par la population, mais jusqu'à ce jour aucune chose n'a été faite. Une autre opération a été envisagée consistant à réaliser d'autres projets d'importance capitale pour ces damnés de la terre. Le premier étant le raccordement au gaz de ville et le second s'articulant à l'alimentation en eau potable, la mise en place d'un compteur électrique pour faciliter le branchement de l'ensemble des habitants de ce quartier délaissé en marge de la société et ce depuis l'indépendance du pays. A la moindre intempérie les habitants se trouvent coupés et dans l'impossibilité de joindre le centre-ville. Les transporteurs publics qui assurent la ligne 29 et 39 boudent l'itinéraire à cause des mares d'eaux pluviales stagnées qui rendent l'état des routes impraticables. Les moult plaintes adressées aux autorités locales n'ont jamais eu d'écho. Pour le besoin de la rédaction d'un papier alors que nous étions en randonnée, des jeunes, des vieux et des femmes nous ont apostrophés avec ces mots « Nous ne bénéficions de rien dans notre quartier, nous sommes soumis à la plus périlleuse dégradation humaine qui fait de nous des dépravés sociaux. Ils nous arrivent de patauger dans les eaux pluviales en l'absence d'un système d'évacuation. Malgré les sacrifices consentis, il est difficile pour un automobiliste de circuler ou de se frayer un chemin sans s'enfoncer dans la gadoue, et des crevasses qui occasionnent des dégâts très importants. A part quelques commerces qui se comptent sur les doigts de la main avons-nous remarqués, les jeunes, les vieux, et les femmes n'ont aucun loisir à leur disposition, les habitants de Fellaoucen issus des couches sociales pauvres se caractérisent avons-nous constaté de l'absence de conduites d'évacuation apparentes sans réseaux de gaz de ville, mis à part des bouteilles de butanes. L'unique école primaire où les élèves scolarisés grelottent de froid ne dispose même pas d'un poêle ne serait-ce qu'à mazout. Personne ne se soucie de nos préoccupations et aucun élu n'a visité notre quartier depuis la nuit des temps. A chaque doléance, le maire nous tranquillise en annonçant une multitude de promesses monts et merveilles mais rien n'a changé pour soulager nos douleurs si profondes. Recourir au blocage de la route, manifester sur les artères de la ville pour que les responsables se penchent sur nos situations. « Nous sommes abandonnés à notre triste sort, on souffre le martyre » nous révèle un vendeur de cigarettes seul moyen pour pouvoir nourrir ses trois mioches. Un autre vieil homme ex marin pêcheur nous indique que traverser les rues après 20 heures est un risque car les ruelles ne sont pas éclairées, elles manquent de lampadaires, certaines sont éteintes à cause des jets de pierres des bambins par manque de civisme. Le cœur gros les chaussées manquent d'asphalte. Les habitants de Fellaoucen sont agressés en été par la poussière, en hiver c'est une autre problématique à affronter. Les coupures de courant électrique sont intempestives, et récurrentes dans ce quartier, le rétablissement du courant se fait parfois après deux à trois heures parfois plus.