L'approvisionnement en gaz butane se raréfiant chaque hiver, les habitants de Ouled Riah grelottent de froid dans cette commune distante d'une dizaine de kilomètres à l'ouest de la daïra de Hennaya. Cette région, à vocation agropastorale, s'étend sur une immense plaine limitée au sud par la commune de Sabra et au nord par les monts de Fellaoucène, témoins d'une célèbre bataille durant de la guerre de Libération. En empruntant la route nationale menant de Tlemcen à Maghnia, nul ne peut soupçonner l'existence de la commune de Ouled Riah, tant il est vrai qu'elle ne figure jamais sur le trajet des cortèges officiels. Les 650 familles qui résident dans cette commune grelottent de froid faute de pouvoir bénéficier d'aires de stockage de proximité de bouteilles de gaz butane. Quant au gaz de ville, elles ne le voient même pas dans les rêves. Si l'on ajoute à cela la distribution aléatoire par le distributeur censé assurer la couverture de cette contrée, ce problème constitue le nœud gordien des préoccupations de ces citoyens qui endurent chaque hiver le même calvaire : la course après la bouteille de gaz, qui disparaît dès l'approche de la mauvaise saison pour être écoulée à prix d'or par les spéculateurs installés dans la région ou dans les communes limitrophes. «Nous n'avons pas d'autre choix que celui de nous plier au diktat des dépositaires clandestins, même si nous avons soulevé à maintes reprises cette problématique dont la solution nous aiderait, ô combien, à améliorer nos conditions de vie qui font de nous de véritables damnés de la société...», s'insurgent nos interlocuteurs.