A l'occasion de la nouvelle année 2012 permettez-moi de faire un vœu peut être utopique. Puisse le monde en ce XXIème siècle, en perpétuel mouvement, turbulent, impitoyable où toute Nation qui n‘avance pas recule, et en vu des importants bouleversements géostratégiques mondiaux qui se dessinent à l'horizon 2015/2020, connaître la paix grâce au dialogue des cultures grâce à un renouveau des relations internationales pour un devenir solidaire entre le Nord et le Sud. Cependant il me semble avec tous ces replâtrages actuels, la crise mondiale risque de s'amplifier entre 2012/2015 sans la refonte du système financier international , objet de cette contribution 1.-A t- on tiré les leçons de la crise économique mondiale d'octobre 1929 et d'octobre 2008
Le krach d'octobre 1929 est consécutif à une bulle spéculative, dont la genèse remonte à 1927. La bulle fut amplifiée par le nouveau système d'achat à crédit d'actions, les investisseurs pouvant acheter des titres avec une couverture de seulement 10 %, le taux d'emprunt étant fonction du taux d'intérêt à court terme et la pérennité de ce système dépendant donc de la différence entre le taux d'appréciation des actions et ce taux d'emprunt. C'est le 24 octobre 1929 que la fameuse crise se déclencha aux Etats-Unis ; on appela ce jour le « jeudi noir » ou Black Thursday. A la mi-octobre 1929, l'annonce de la baisse des bénéfices des industries poussa les spéculateurs à vendre leurs actions pendant que le cours de Wall Street était encore élevé. Cette vente entraîna une chute encore plus rapide des actions, plus de 16 millions de titres seront bradés sur le marché, sans trouver toutefois preneur. Les épargnants paniquent et se précipitent auprès de leurs banques pour retirer leur argent. Bientôt des centaines de milliers d'actionnaires se trouvèrent ruinés. Un grand nombre de banques n'ayant pas les moyens de rembourser leurs clients firent faillites. Pour s'en sortir, le seul moyen des banques furent de stopper les prêts à l'étranger et de réclamer le remboursement de ceux déjà effectués. De plus les capitaux américains cessèrent de circuler autour de la planète. La conséquence inévitable fut l'expansion de la crise à l'ensemble des pays industrialisés. Suite à la hausse des taux d'intérêt en avril 1929, lorsque survient la première stagnation des cours, le remboursement des intérêts devient supérieur aux gains boursiers et l'économie réelle montre des signes de faiblesses dont notamment la chute drastique de la production automobile qui était le levier de la dynamique industrielle. Ce ralentissement est en partie dû à un phénomène d'asphyxie : les capitaux disponibles accourent à la bourse plutôt que vers l'économie « réelle ». La perte de confiance due à la crise boursière affecte la consommation et les investissements lors des mois suivant le krach. Les crédits se tarissant, la consommation, l'investissement et la production continuent de chuter, le chômage explose (de 1,5 millions à 15 millions en 1933), et la crise bancaire devient une crise économique en 1931. Les mesures protectionnistes, t- elles que la loi Hawley-Smoot de 1930 sur les droits de douane, les différentes dévaluations des monnaies (les politiques de cette époque privilégiant les Etats nations) favorisent la propagation de la crise à toutes les économies occidentales à partir de 1931. Début 1933, les profondes crises sociales et économiques favorisèrent les interventions publiques. Début 1933 la crise était au plus haut aux Etats-Unis, le nouveau président, fraîchement élu, Franklin D. Roosevelt, lança le New Deal caractérisé par l'intervention accrue de l'Etat, les investissements dans les infrastructures pour lutter contre le chômage et ce au moyen du déficit budgétaire. La dépression recula un peu, mais c'est surtout l'entrée en guerre des Etats-Unis grâce aux commandes dépenses militaires qui l'atténua en 1941. En Allemagne et en France on adopta aussi les théories de Keynes : les dépenses publiques devaient compenser le manque d'investissements privés. En Allemagne la situation ne se stabilisa pas vraiment et avec l'hyperinflation la crise ayant permis à un homme de parvenir au pouvoir, Adolf Hitler. Il en fut de même en Italie avec l'arrivée de Mussolini. Aussi, l'histoire économique des crises nous enseigne qu'existe un lien dialectique entre crise financière, crise économique, crise sociale, crise politique. La crise est à l'origine des régimes fachistes et des guerres. La crise d'octobre 2008 qui n'est pas terminée passant d'une crise de l'endettement des banques privées à une crise de l'endettement des Etats (45% rapporté au PIB de la dette publique mondiale étant le fait des Etats Unis et de l'Europe, pour une population totalisant moins de 900 millions d'habitant sur 7 milliards et concentrant 50% de la richesse mondiale a les mêmes fondements que celle de 1929 à savoir la suprématie de la sphère financière sur la sphère réelle et la hausse des profits spéculatifs. Mais avec l'interdépendance des économies, (mondialisation), elle touche tous les pays sans expiation. Il est utile au préalable de résumer l'origine de la crise des prêts hypothécaires d'aout 2007, où des titres ont été adossés qu'à des entrées virtuelles, qui s'est faite en en cinq étapes : a- les banques ont fait des prêts immobiliers à des ménages insolvables ou présentant peu de garanties, à des taux d'intérêts élevés ; b- diffusion des mauvaises créances dans le marché : pour évacuer les risques, les banques «titrisent» leurs créances, c'est-à-dire qu'elles découpent leur dette en produits financiers pour la revendre sur le marché. La mondialisation a fait le reste, en diffusant ces titres à risque dans les portefeuilles d'investisseurs de toute la planète. Les fonds spéculatifs (hedge funds) ont été de gros acheteurs de subprimes, souvent à crédit pour doper leurs rendements (jusqu'à 30 % par an), et faire jouer l'effet de levier, les hedge funds empruntant jusqu'à 90 % des sommes nécessaires ; c- retournement du marché immobilier américain : vers fin 2005, les taux d'intérêts américains ont commencé à remonter alors que le marché financier s'essoufflait. Des milliers de ménages ont été incapables d'honorer leurs remboursements entraînant des pertes pour les banques et les investisseurs qui ont achetés les titres obligataires ont vu leur valeur s'effondrer ; d-crise de confiance : les banques se sont retrouvées dans une situation ou comme dans un jeu de poker , elles savent ce qu'elles ont dans leur bilan , mais pas ce qui se trouve dans celui des autres car ces mauvais crédits immobiliers ont été achetés un peu partout dans le monde et on ne sait pas quelle est la répartition du risque d'où une grave crise de confiance et cette situation paralyse le marché inter- bancaire, les banques ne se prêtant plus ou très peu craignant que leurs homologues soient dans une ligne rouge ; e- intervention des banques centrales : face à la paralysie du marché, les banque centrales sont intervenus début août 2007 en injectant plusieurs centaines de milliards de dollars et d'euros de liquidités, avec un endentement accru des Etats pour sauver les banques , comme en témoigne la récente semi -faillite immobilière d'Abu Dhabi , la crise grecque, irlandaise, espagnole, italienne démontrant que les ondes de chocs ne sont pas encore terminés.
2-Une crise de la théorie et des politiques économiques D'une manière générale, les thérapeutiques sur les perspectives de sortie de la crise sont contradictoires entre les partisans de l'orthodoxie monétaire et les partisans de la relance par le déficit budgétaire. Ainsi, « la grande majorité des économistes s'accorde aujourd'hui sur la nécessité d'asseoir la macroéconomie sur des fondements microéconomiques. » selon Valérie Mignon professeur de sciences économiques à l'université Paris-X et conseiller scientifique au Cepii., je cite : « voir les phénomènes de bulles et de surendettement est une chose, anticiper les crises en est une autre ; les économistes sont mal armés pour analyser le systémique et les phénomènes d'anticipation collective qui provoquent une crise », reconnaît Patrick Artus, directeur des études économiques de Natixis, bien que la crise a modifié les comportements par une prise de conscience que la boîte à outils doit changer, que les modèles mathématiques ne permettent pas de prévoir les crises, les économistes devant avoir une approche pluridisciplinaire et travailler plus avec les sociologues et les spécialistes de l'opinion ». Et selon Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l'OFCE, « nous ne sommes pas mieux armés, alors que l'Europe, « fin 2008, le message était encore de dire que l'Europe serait peu touchée, alors qu'elle était déjà entrée en récession à l'été, en même temps que les Etats-Unis. » La crise a également relancé le débat sur la façon de mener les politiques conjoncturelles prédit Xavier Timbeau. Mathilde Lemoine, directrice des études économiques chez HSBC France. L'Américain Paul Krugman néo-keynésien qui a obtenu, en 2008, le prix Nobel d'économie pour ses travaux sur le libre échange et la mondialisation, a dénoncé dans sa colonne quotidienne du New York Times le 19 aout 2010 le culte de « dieux invisibles » dans les appels à réduire les dépenses budgétaires pour contrer la hausse de la dette publique dans les pays occidentaux. Les dieux invisibles sont selon M. Krugman les investisseurs sur le marché des emprunts d'Etat, dont il trouve l'influence exagérée, invoquant selon lui les conséquences catastrophiques des programmes d'austérité en Grèce et en Irlande. Toujours selon le même économiste, dans sa conférence le 10 août 2009 à Kuala Lampur (Malaisie) devant un forum international des chefs d'entreprise « le monde a échappé à une grande dépression mais cela va prendre au moins deux ans minimum sinon plus avant que l'économie mondiale ne se redresse totalement sous réserve de thérapeutiques efficaces ce qui n'est pas évident et que même si le pire de la crise financière soit passé, le monde fait face maintenant à un ralentissement économique durable ». Et à une question posée, il affirmera humblement que les gouvernants et les économistes sont désemparés faute d'un nouveau modèle tenant compte de la complexité du monde actuel. Ces conflits des doctrines ayant des impacts sur les politiques économiques est résumé par Nouriel Roubini économiste professeur d'économie à l'Université de New York qui avait prédit avec précision en 2006 la crise d'octobre 2008, dans son dernier ouvrage ( 2010) en collaboration avec Stephen Mihm, professeur d'histoire à l'Université de Géorgie qui redoute qu'un retour prématuré à la discipline budgétaire n'étouffe la reprise économique qui s'amorce, mais le problème des dettes publiques excessives n'étant pas la solution, et ce à partir d'une analyse poussée des différentes doctrines économiques entre les «keynésiens», les «marxistes», les «néo-libéraux» les «monétaristes» dont Milton Friedman et ses disciples , les Chicago Boys et les «Autrichiens» donc une profonde divergence de la théorie économique face à la crise, interprétant chacune les événements économiques d'après leur conception de l'homme et du monde et de conclure , je le cite : « seule une méthode globale permet de comprendre la crise. «Il nous faut déposer notre idéologie au vestiaire et considérer le problème calmement. Les crises peuvent prendre des formes très diverses et ce qui est adéquat dans une situation déterminée peut ne pas fonctionner dans une autre. La situation actuelle est insupportable et dangereuse et conduira au chaos si l'on n'entreprend pas de réformes profondes. Si les Etats-Unis ne mettent pas de l'ordre dans leur budget et ne font pas davantage d'économies, ils vont au-devant de problèmes douloureux. Pour l'Europe, la majorité des pays sera tôt ou tard menacés d'insolvabilité. Ces chocs vont bouleverser une nouvelle fois l'économie mondiale. Pour preuve de cette mésentente entre les économises des propositions qui ne s'attaquent pas à l'essentiel lors des différentes réunions du G20 représentant 85% du PIB mondial et 2/3 de la population mondiale. Ces réunions ont évité d'aborder des sujets qui fâchent comme la suprématie du dollar, la refonte des relations économiques et financières internationales. Elles ne sont pas parvenues à avancer sur des sujets aussi complexes tels que la protection de l'environnement et le rythme de retrait des plans de relance. Ces difficultés posent clairement la question de la méthode de gouvernance mondiale et du processus de prise de décision à vingt pays. Or, outre le fait de se poser la question si face à la crise mondiale qui est structurelle et non conjoncturelle, les politiques contradictoires en l'espace de deux années, des dépenses publiques dites néo-keynésiennes avec un rôle central à l'Etat régulateur courant 2009 et celles plus monétaristes depuis le début 2010 avec les restrictions budgétaire, s'avèreront-elles efficaces ? Le prix Nobel d'économie de 2001 Joseph Stiglitz estime que ces actions ne sont qu'une solution à court terme les comparant à «une transfusion sanguine massive à une personne souffrant d'une grave hémorragie interne». Comme le note avec pertinence l'économiste Jean Marc Vittori dans le financier français les Echos en date du 10 juin 2009, je cite ; «il flotte comme un étrange parfum d'irréalité. Alors que le monde entier affronte une profonde récession après avoir encaissé un choc financier colossal, tout se passe comme si la page avait déjà été tournée. Même s'il serait plus agréable de proclamer que la crise est finie, force est de constater qu'elle ne fait que commencer. La dette fait des trous partout, dans les comptes des entreprises, des particuliers, des Etats. Nous nous comportons comme un malade qui sortirait de l'hôpital juste après avoir réchappé d'un infarctus, sans avoir changé ni son régime alimentaire ni son mode de vie, sans même avoir fait les examens nécessaires pour vérifier qu'il ne court plus de risque à court terme. Nous n'avons pas tiré les leçons de la crise. Au risque de subir très vite un choc encore plus grand ». Car les gouvernements n'ont pas voulu examiner les origines de la crise, et d'autre part, ils ne sont pas prêts à renoncer aux « instruments financiers novateurs (LBO, dérivés, titrisations,) qui sont en partie à l'origine de la crise ». Ce retour aux parachutes dorés est mis en relief par Günther Bräunig, membre du conseil de la Banque de reconstruction allemande (KfW), lors d'une conférence sur la finance à Francfort, le 06 juin 2009, pour qui les banques recommençant à nouveau offrir des titrisations, c'est-à-dire la vente d'obligations de crédit qui leur sont liés, en faisant miroiter de fortes rémunérations, qui ne sont offertes que sur les marchés à très hauts risques. 3-Sans croissance, l'inflation est –elle la solution pour éponger la dette publique ?
Concernant la situation spatio-temporelle de la dette publique, les différents Etats au cours de leur histoire ont souvent eu recours à la dette pour faire face à de fortes dépenses, comme les guerres par exemple, mais après des périodes de fortes augmentations, la part de la dette dans le PIB a été rapidement réduite, principalement en raison d'une forte hausse de l'inflation qui réduit la valeur réelle de la dette et d'une croissance forte du PIB. Le recours à la dévaluation a également été pratiqué, y compris à des moments de l'histoire où la monétisation des échanges n'était pas forcément la règle. En effet, les Etats développés misent sur une forte croissance pour pouvoir réduire les déficits budgétaires et diminuer l'endettement public, mais si la croissance ne dépasse pas 1 à 2% par an sur les années à venir, comment rembourser la dette? Certes existant d'autres options pour réduire la dette publique comme la pression fiscale ; mais le risque est la récession à la lumière de l'expérience nipponne de 1996 de la réduction des dépenses publiques et se heurtant aux mouvements sociaux. Alors certains évoquent le recours à l'inflation comme une solution. Selon l'INSEE (2009) pour la France un point d'inflation en plus donne autant de recettes fiscales qu'un point de croissance supplémentaire et dans sa note de conjoncture de mai 2010 la Deutsche Bank note qu'une accélération de l'inflation de 2 à 8% entraînerait une baisse de 21% de la valeur de la dette publique mais avec le risque d'une inflation élevée compte d'une hausse inévitable du taux d'intérêt des nouvelles obligations. Mais l'inflation ne se décrète pas et est le produit de la régulation Or, à la différence de la période historique des Etats Nations, l'économie actuelle est globale et surtout l'introduction des pays émergents à très forte population comme la Chine, l'Inde, le Brésil dont le cout salarial est extrêmement bas , explique que les banques centrales ont beau injecter des centaines de milliards de liquidité contribuant certes à des bulles d'actifs détruisant ainsi la liquidité injectée mais ayant un impact limité sur le processus inflationniste. Et le risque de l'hyperinflation évoquée précédemment par Jacques Attali ne peut se produire que si les couts salariaux des pays émergents approchent le niveau des pays développés et ce dans le cadre de l'hypothèse d‘une croissance faible nous renvoyant à la fameuse théorie des années 1970 de l'échange inégal d'Emmanuel .Dès lors, l'inflation afin de réduire l'endettement ne peut provenir que de la mise en place des taxes à l'importation expliquant les mesures récentes d'une taxe carbone, des droits et taxes des USA et de l'Europe. Comme conséquence, si le scenario du repli sur soi se réalise, l'on pourrait assister à plus d'inflation, de croissance mais à court terme dans le cadre d'Etats Nations pris individuellement , permettant une dette publique maîtrisée et ce durant une courte période , mais avec le risque d'une implosion de l'endettement à moyen et long terme, la période pouvant être rallongée pour le cas de la Chine ou l'Inde du fait de l'importance de leur marché intérieur mais avec des pertes de gain de compétitivité. Ces mesures protectionnistes et certaines dévaluations ou réévaluations par zones ne pouvant se faire que lorsque la monnaie est autonome -dollar, livre sterling, yen , Yuan, mais pas individuellement au niveau de chaque pays de la zone euro puisque la monnaie est commune expliquant le dilemme grecque. Ces mesures si elles ont un impact sur la relance de l'économie interne à chaque zone temporairement (re- localiser du travail quitte à ce que les produits soient plus chers), ne feront que diminuer le taux de croissance à l'échelle mondiale pénalisant d'ailleurs les pays pauvres et émergents à moyen terme.
4.- Urgence de revoir le fonctionnement du système économique international
L'émergence d'une économie et d'une société mondialisées et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l'empire soviétique, remettent en cause la capacité des Etats- nations à faire face à ces bouleversements. Les gouvernements à travers les Etats Nations – et la crise actuelle en est la démonstration, sont désormais dans l'impossibilité de remplir leurs missions du fait de la complexification des sociétés modernes, de l'apparition de sous-systèmes fragmentés, de l'incertitude liée à l'avenir et de la crise de la représentation politique, d'où l'exigence de s'intégrer davantage dans un ensemble plus vaste pour pouvoir répondre aux nouvelles préoccupations planétaires. Se pose donc cette question : les institutions internationales telles que le FMI ou la Banque Mondiale, les organisations multilatérales telles que l'OCDE et les organisations à vocation universelle comme les Nations Unies et ses organes subsidiaires (UNESCO, FAO, ...) peuvent –elles servir de régulation mondiale? En l'absence d'institutions internationales réformées tenant compte des nouvelles mutations mondiales et notamment des pays émergents, capables de prendre le relais de la souveraineté étatique défaillante, le risque est que le seul régulateur social demeure les forces du marché à l'origine d'ailleurs la crise mondiale actuelle. L'actuelle crise financière est me semble t- il une crise de confiance, une crise de régulation mais aussi une crise morale due à l'opacité des flux financiers. Cette régulation mondiale est rendue d'autant plus urgente avec cette financiarisation accrue car il s'échange chaque jour 4.000 milliards de dollars de devises sur les marchés des changes, trois fois plus qu'il y a une décennie, selon l'enquête triennale publiée fin aout 2010 par la Banque des règlements internationaux. Aussi, l'objectif stratégique est de repenser tout le système des relations économiques internationales et notamment le système financier mondial issu de Breeton Woods en 1945 en intégrant le défi écologique, car en ce début du 21ème siècle, des disparités de niveau de vie criardes font de notre planète un monde particulièrement cruel et dangereusement déséquilibré. L'abondance et l'opulence y côtoient d'une manière absolument insupportable la pauvreté et le dénuement. Sur les sept milliards d'habitants que compte la planète, un cinquième - dont 44% en Asie du Sud à moins d'un (01) dollar par jour de revenu. Quand on sait que, dans les 25 prochaines années, la population mondiale augmentera de deux milliards d'individus - dont 1,94 milliard pour les seuls pays en voie de développement - on peut imaginer aisément le désastre qui menace cette partie de l'humanité si rien de décisif n'est entrepris.