La base de l'ex FIS continue de susciter l'intérêt des chefs des partis islamistes. Ce samedi 7 janvier, Abdelmadjid Menasra a tendu la main aux militants du parti dissous en les appelant à rejoindre les rangs du Front du changement national (FCN), non encore agréé. « Aucun parti en Algérie ne peut prétendre bénéficier seul de la base électorale islamiste », a déclaré Menasra ce samedi 7 janvier sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Pour étayer ses propos, ce dissident du MSP revient sur les élections de 1995. Malgré les menaces des groupes terroristes et les appels au boycott lancés par les dirigeants de l'ex FIS, le peuple avait voté, poursuit il, pour le président du MSP, Mahfoud Nahnah. En 1995, Liamine Zeroual avait été élu président de la République. M. Menasra a qualifié de « plus grande tare » l'article 4 de la nouvelle loi sur les partis politiques interdisant aux anciens dirigeants du FIS dissous de revenir sur la scène politique. Le chef du FCN a affirmé qu'il était pour la réconciliation et l'ouverture du champ politique à tout le monde. Sans se réjouir de l'interdiction faite aux militants de l'ex FIS de créer de nouveaux partis, Menasra leur lance un appel pour qu'ils rejoignent son parti. « Nos portes sont ouvertes devant toute personne convaincue par notre programme, abstraction faite de ces anciennes appartenances politiques », a t il assuré. Abdelmadjid Menasra a tenu à prévenir contre toute tentative du gouvernement qui viserait à barrer la route aux islamistes en Algérie. Il a donné, en ce sens, l'exemple des systèmes arabes ayant investi dans le tribalisme et le communautarisme pour barrer la route aux islamistes. Ils ont, selon lui, fini par provoquer la révolution. Il a averti contre la possibilité de voir le scénario de la révolte égyptienne se répéter en Algérie. Abdelmadjid Menasra estime que le gouvernement a lancé des réformes après avoir subi la pression de la rue. Il a noté, à ce propos, la peur du gouvernement et des partis au pouvoir, allusion faite au FLN et au RND, des changements que pourraient engendrer les nouvelles élections législatives. Sur le conflit entre le FCN et le MSP, M. Menasra a affirmé que plus de 50 % des militants du MSP ont intégré son parti. Refusant de commenter le retrait du MSP de l'Alliance présidentielle, Abdelmadjid Menasra émettra des doutes sur le maintien des ministres du MSP au sein du gouvernement. Il n'écarte pas l'hypothèse qu'une telle décision pourrait répondre à l'objectif de faire barrière à l'agrément de son parti. « On a déjà fait l'objet d'une conspiration. Mais notre parti sera agréé grâce à la Constitution et personne ne pourra nous barrer la route », a t il dit. Evoquant l'initiative lancée par sa formation politique en vue d'obtenir un million de signatures pour obliger le président de la République à changer les réformes, M. Menasra a précisé que cent mille signatures ont déjà été obtenues. L'opération se poursuit, souligne t il, ajoutant que les réformes ont été vidées de leur contenu. Concernant le chapitre des élections législatives, Abdelmadjid Menasra a critiqué l'administration en l'accusant d'être à l'origine des fraudes lors des précédents scrutins. Seule sa neutralité pourrait garantir la transparence des élections, a t il dit.