Et si les services d'hygiène doublés de ceux de la qualité et des autres encore chargés du contrôle des poids et mesures nous faisaient l'honneur de sauter dès la lecture de cet article, soit à huit heures pile, vers un des lieux de commerce des plus fréquentés en Algérie ? Une boulangerie. Eh bien, cela ravirait le citoyen qui verrait pour une fois que l'efficacité est toujours de la part de ceux-là qui sont censés protéger le consommateur. A la cité Chemmouma, la seule et unique boulangerie, dont les gérants et propriétaires, appâtés plus par le gros gain et facile en plus, font fi de tout ce qui a trait à l'hygiène et à ce titre nous citerons le préposé à la vente qui applique du doigt sur la langue pour l'imbiber de salive afin d'ouvrir un sachet en plastic récalcitrant, une pratique courante chez nos commerçants. Concernant l'hygiène, le responsable de la vente aux mains souillées de crachat manipule aussi bien le pain que l'argent. Une pratique dangereuse quand on sait que l'argent est bien sale. Doublement sale du moment que la fraude en matière de poids est flagrante. Ainsi les petits pains à 5 dinars, très rentables, ne pèsent parfois que 80 petits grammes et ils sont la gamme préférée de la « Boulangerie Chemmouma », alors que nécessité oblige elle fréquente bien le panier du client qui fait la moue. Les paniers éventrés rejoignant le pied du comptoir déversent les petits pains qui sont remis dans le panier ou si réclamation d'un œil vigilant il y a ils sont rangés sur les étagères pour une revente sure. Le pain à même le sol, même le frôlant à peine, est considéré comme contaminé par les bactéries des semelles des ouvriers, au va-et-vient incessant, comme tout autre humain fréquentant les toilettes ou la rue. Le plus beau est que tout est flagrant, la passivité du consommateur est reine et même notre pain quotidien est gagné par ce goût d'amertume.