Préjudice n Le président de la fédération nationale des boulangers évoque un phénomène qui affecte et le boulanger et le consommateur. Il s'agit de la vente de pain dans les rues et les marchés. Notre interlocuteur relève d'abord que l'activité constitue une véritable menace pour la santé du consommateur, du fait que toutes les règles d'hygiène sont bafouées. Il signale ensuite que cette vente «est considérée comme un vol en bonne et due forme». Pour illustrer son propos, M. Kalafat dira que le poids du pain vendu dans la rue, de surcroît à des prix supérieurs à ceux pratiqués par les boulangers, est largement inférieur à 250 g, poids réglementaire d'une baguette de pain. Son poids varie entre 150 et 200 g. Le comble, s'indigne-t-il, c'est que cette activité échappe au fisc, puisque parfois le pain ainsi vendu est commandé chez des boulangers exerçant au noir. C'est de cette manière que ces vendeurs gagnent dans l'affaire en jouant sur les prix et le poids de la baguette de pain. Mais parfois, le pain est acheté chez des boulangers exerçant en toute légalité. Sur ce point précis, M. Kalafat dégage la responsabilité de ces derniers qui vendent ce produit à différents clients (restaurateurs, salles des fêtes et bien d'autres clients…) et ne peuvent évidemment pas deviner sa destination finale. Selon notre interlocuteur, les services de sécurité doivent jouer leur rôle pour barrer la route à ces vendeurs au noir qui écoulent le pain dans la rue au vu de tous les boulangers qui, eux, payent toutes sortes de charges. Au sujet du pain livré aux détaillants, il dira qu'il ne pose pas problème du fait que la forte demande de la part des commerçants en alimentation générale, des magasins, des supérettes et bien d'autres commerces, contribue directement à l'augmentation du bénéfice des boulangeries. Le seul souci, selon lui, est d'ordre sanitaire, affirmant qu'il est «anormal que le pain soit entassé avec des détergents et bien d'autres produits toxiques sans parler de l'effet de certains microbes et poussière qui affectent le pain. C'est un véritable danger pour la santé du consommateur». D'où la nécessité pour les services communaux, ayant la charge de contrôler et de veiller sur les intérêts du consommateur, d'être plus rigoureux pour juguler définitivement ce problème. Sur un autre registre, M. Kalafat signale que les boulangers qui vendent des pizzas et autres salés sont hors la loi. «Un boulanger est autorisé seulement à vendre du pain et des gâteaux…», explique-t-il.