Alors que l'ex- leader du parti dissous « FIS », Abbas Madani, a appelé hier au boycott du scrutin, l'ex-responsable de l'aile politique au parti dissous, Rabah Kebir invite au contraire la base de l'ex-FIS à " voter massivement ". Dans un communiqué de presse rendu public, hier, le leader du Front islamique du salut (FIS) dissous a appelé au boycott des élections législatives du 10 mai prochain. L'ex FIS se prononce pour « un changement radical à travers l'abstention lors du prochain scrutin législatif ». « Les appels se multiplient ces derniers jours de la part des symboles du régime qui demandent au peuple algérien de se rendre aux urnes le 10 mai prochain, tout en agitant la menace de l'intervention étrangère ou du retour à la décennie rouge », écrit l'ex FIS dans l'appel signé mardi 13 mars par Abassi Madani et Ali Belhadj, ses deux ex chefs. Le FIS dissous estime que « la légitimité du régime politique algérien est posée depuis les coups d'Etat contre le gouvernement provisoire de la République algérienne durant l'été 1962, et contre la volonté du peuple en 1992 ». Dans leur appel, les deux cheikhs dénoncent « les pressions et les menaces proférées par le régime contre les Algériens pour les obliger à aller voter massivement le 10 mai » et critiquent les réformes politiques du président Abdelaziz Bouteflika qu'ils considèrent superficielles et dictées par des considérations conjoncturelles dues aux révoltes arabes. L'ex FIS estime que le multipartisme politique n'a aucune crédibilité et que la participation des partis aux législatives ne reflète pas les positions et les convictions de leurs militants. Quant à l'ex-président de la dite instance exécutive de l'ex-FIS à l'étranger, Rabah Kebir, son appel au " vote massif ", équivaudrait à " défendre la réconciliation nationale ", mais aussi, a-t-il déclaré, faisant allusion, à ses opposants au sein de la mouvance de l'ex-FIS, " pour réagir envers ceux qui me demandent à moi et à mes proches de démissionner de la politique ". Une position qui s'explique par l'illusion qu'entretient ce chef intégriste de créer son propre parti politique, projet auquel se sont catégoriquement opposées les autorités.