L'ancien chef de gouvernement constitue pour eux le seul candidat apte et en mesure de concrétiser ses engagements. Quelques jours après l'appel de Rabah Kébir en faveur de Bouteflika, le groupe dit de Constantine de l'ex-FIS se réveille et apporte sa caution à Benflis. Des membres de ce groupe semblent n'avoir pas oublié la position de principe adoptée par l'ancien chef de gouvernement qui s'était carrément opposé à l'envoi de milliers de jeunes militants du parti dissous dans les camps d'internement au Sud. Ali Benflis avait, à l'époque, démissionné de son poste de ministre de la Justice. Dans un communiqué transmis à notre bureau, deux membres fondateurs de l'ex-FIS montent au créneau et déclarent publiquement leur soutien à Ali Benflis. Abdallah Hammouche et Hacène Dhaoui, qui se présentent, membres fondateurs du parti dissous, lancent un appel à l'ensemble des «frères» conscients de la gravité de la situation à aller voter en force en faveur de Benflis. L'ancien chef de gouvernement constitue pour eux le seul candidat apte et en mesure de concrétiser ses engagements, notamment quant à «la sauvegarde et la préservation de l'identité algérienne des tentatives d'aliénation et d'acculturation, ainsi que la matérialisation sur le terrain des principes de la justice sociale», indique le communiqué. Approché par L'Expression, Abdallah Hammouche, qui ne semble pas porter dans son coeur Rabah Kébir, affirme que ce dernier ne représente que lui-même. «Je suis un membre fondateur et je fais partie des quinze signataires qui avaient déposé le dossier afin d'obtenir l'agrément au niveau du ministère de l'Intérieur. Kébir n'a jamais fait partie des instances dirigeantes du parti. Il n'était qu'un simple membre du conseil communal de Collo. Ce n'est qu'après le congrès de Batna, dont il est un des concepteurs, qu'il est apparu sur la scène politique», a affirmé Hammouche, pour qui, Djaffar Houari et Mourad D'hina, ainsi que l'ensemble des autres «planqués de Londres» et d'ailleurs n'ont jamais fait le poids et n'ont aucune influence sur ce qui reste de la base militante. Selon lui, seuls Abassi Madani, Mohamed Kerrar, Ali Benhadj et Boukhamkham peuvent prétendre parler au nom de l'ex-FIS. Qaunt à l'appel d'Abassi Madani au boycott du scrutin, «je n'ai jamais cautionné son appel à la grève insurrectionnelle de juin 1991. J'estime que nous étions un parti politique qui prônait une démarche foncièrement politique et non un syndicat», a-t-il souligné. Selon lui, les anciens dirigeants du FIS dissous sont libres d'appeler à voter pour n'importe quel candidat, Benflis ou Djaballah. Il est à remarquer que durant toute la discussion, il n'a pas prononcé une seule fois les noms de Bouteflika et Madani Mezrag. Oubli involontaire ou omission calculée?