Après plusieurs mois de réchauffement et de gestes de bonne volonté des deux côtés, les relations algéro marocaines vont elles connaître une nouvelle période de friction ? Mercredi, la délégation algérienne avait attiré l'attention du CDH sur la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental Mais, pour le diplomate marocain, « la démarche contredit manifestement la récente décision conjointe des deux ministres des Affaires étrangères du Royaume du Maroc et de l'Algérie de laisser cette question, dans sa globalité, entre les mains de l'ONU, en vue de parvenir à une solution politique et mutuellement acceptable de ce différend ». « Aussi, les propos de la délégation algérienne ne sont pas de nature à conforter la récente dynamique dans les relations bilatérales engagée par les deux pays, ni son corollaire la relance de l'UMA », a t il ajouté. Comprendre : le dossier du Sahara occidental menace de freiner la dynamique de rapprochement entre Alger et Rabat. À Alger, cette déclaration a été accueillie avec surprise. « Nous sommes profondément surpris par cette réaction. Nous avons toujours affirmé que la question du Sahara occidental relève de la responsabilité de l'ONU et nous nous sommes félicités que nos frères marocains se soient enfin rangés à cette position juste et pertinente dont le double avantage est de ne pas contrarier la dynamique constructive que nous avons imprimée à nos relations bilatérales et d'entraver la relance du processus d'intégration maghrébine auquel nos deux pays sont attachés », explique une source gouvernementale algérienne interrogée par TSA. « Cette position constante de l'Algérie sur la question du Sahara occidental ne doit surtout pas faire l'objet de tentative de lecture erronée ou d'approche biaisée qui sont susceptibles de semer la confusion », ajoute la même source. Avant de préciser : « chaque fois qu'elle le jugera utile, l'Algérie exprimera sa position de principe sur cette question dans ses différentes dimensions (politique, humanitaire et droits de l'Homme) et réaffirmera invariablement son attachement à l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination. Pour Alger, le rapprochement amorcé avec Rabat n'implique pas de changement de la position algérienne sur le dossier sahraoui. Soupçons d'ingérence à l'approche des élections législatives Mais entre les deux pays, le Sahara occidental n'est pas le seul sujet qui fâche. Comme beaucoup de leaders islamistes arabes, le Premier ministre marocain s'est exprimé sur les élections législatives algériennes. Dans un entretien au quotidien Echorouk publié le 13 mars, Abdelilah Benkirane a estimé que le moment était venu pour les islamistes algériens d'accéder au pouvoir. Il a estimé qu'il serait « étrange » que les islamistes n'accèdent pas au pouvoir après la victoire du courant islamiste en Tunisie, au Maroc et en Egypte. Pour notre source, cette déclaration est malvenue. « Les relations de bon voisinage et la non ingérence dans les affaires intérieures devraient instamment commander à quiconque de s'abstenir de préjuger de l'expression souveraine du peuple algérien ». Avant de préciser : « ces propos, s'ils sont confirmés, sont malvenus et c'est le moins que l'on puisse dire ».