Une position de principe que même les responsables du Quai d'Orsay ne contesteraient pas. Le dossier du Sahara occidental a occupé une place importante dans les interventions des ministres français et algérien des Affaires étrangères. En effet, si pour Barnier, le règlement de la question sahraouie passe par un «dialogue direct entre Alger et Rabat», pour Belkhadem, la problématique est tout autre. Attachée à sa position de principe, à savoir le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, le chef de la diplomatie algérienne, affirme, toutefois que «l'Algérie est disposée à aider à trouver une solution politique pour peu que celle-ci consacre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et soit agréée dans le cadre des Nations unies». Selon Abdelaziz Belkhadem le dossier du Sahara occidental est «une question de décolonisation». Un volet qu'il importe de dissocier, estime le conférencier, du dialogue politique entre l'Algérie et le Maroc qui «n'a jamais été interrompu». Il est vital, indique Belkhadem, de développer nos relations avec le Maroc, qu'ils poursuivent leurs rencontres bilatérales dans le cadre de la réunion des commissions mixtes dans divers domaines. Il annoncera par là même, les prochaines visites en Algérie au cours du deuxième semestre 2004 du Premier ministre marocain, Driss Djettou, et de son ministre des Affaires étrangères Mohamed Benaïssa. Avant d'ajouter que «les relations entre les deux pays n'ont pas besoin d'intermédiaire». Une mise au point que Michel Barnier approuvera en déclarant que «le Maroc et l'Algérie n'ont pas besoin de tuteur ou de tutelle» pour dialoguer sur le Sahara occidental. Face à un Barnier qui appelle à donner «un nouvel élan» au dialogue fondamental entre Alger et Rabat autour du dossier sahraoui, Belkhadem considère que le règlement du conflit est du seul ressort de l'ONU. Une position de principe que même les responsables du Quai d'Orsay, qui fondent leur action diplomatique sur le respect de la légalité internationale, ne contesteraient pas. Il est utile de noter que jamais, depuis l'éclatement du conflit en 1974, le problème du Sahara occidental n'a été l'objet de l'intérêt des principales capitales occidentales. L'arrivée, aujourd'hui en Algérie, du chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, entre dans le sillage de l'axe Paris-Madrid, notamment l'initiative lancée récemment par le chef de la diplomatie ibérique, M.Moratinos. A noter que dans une déclaration rendue publique, hier, M.Mohaled Sidati, ministre délégué pour l'Europe et membre du secrétariat national du Front Polisario, a qualifié de regrettables les déclarations de M.Moratinos au journal espagnol El Mundo. Ce dernier avait, rappelons-le estimé que l'organisation d'un référendum au Sahara occidental «provoquerait une crise politique généralisée en Afrique du Nord»