Dans la stratégie d'influence de ce micro Etat richissime, la France occupe une place à part. Le Qatar aime tellement la France, qu'il a décidé de se la payer... au sens propre. De se payer sa classe politique, ses grandes entreprises, sa fiscalité, ses grandes écoles, son patrimoine immobilier, ses footballeurs… Et cela ne semble gêner personne. La simple addition des liens établis en France par le Qatar et des intérêts acquis a pourtant de quoi inquiéter. Des voix s'élèvent en France qui dénoncent la complicité du président sortant Nicolas Sarkozy et son fidèle lieutenant Alain Juppé avec l'émir du Qatar, Cette accointance avérée entre ce monarque putschiste et les terroristes n'a pas empêché Sarkozy et son ministre des Affaires étrangères d'ouvrir la France à ses fonds souverains qui se multiplient à l'insu des Français. Ceux qui conseillent Hamad Ben Khalifa ont pour but de faire main basse sur l'économie française par étapes, pour se placer comme partenaire incontournable et inverser la tendance, en faisant de la France un objet malléable à sa merci. «Le Sud aurait applaudi cette colonisation en sens inverse», constatent les observateurs, mais, regrettent-ils, le clan Ben Khalifa «représente une menace réelle pour la stabilité et la sécurité dans le monde» et la France, pays de démocratie, «doit se débarrasser de cet envahisseur encombrant». Le retour des socialistes au pouvoir enclenchera le compte à rebours de la «déqatarisation» de la France, notent-ils. Dans une série de rachats qui s'est accélérée depuis l'avènement du binôme Sarkozy-Juppé au pouvoir, Qatar Holding, du clan Hamad Ben Khalifa, a acquis 3% du capital de Total. «L'acquisition par le Qatar de 3% des parts dans notre compagnie constitue clairement un progrès positif», a déclaré Christophe De Margerie, le PDG de Total, ajoutant que «cela témoigne de la forte relation établie» entre Total et le Qatar. «Nous nous félicitons d'un investisseur qui a prouvé qu'il est un partenaire de long terme», s'est réjouis De Margerie, ignorant sans doute où va l'argent de ce pays. Le patron de la major française n'a pas indiqué quand avait eu lieu cette entrée du Qatar dans son capital, ni le montant de cet investissement. Même si la ministre du Budget, Valérie Pecresse, souligne qu'il «ne s'agit pas de prendre un pouvoir de décision sur une très grande entreprise française», cela ne semble pas vérifiable à long terme si Sarkozy et la droite ne sont pas battus aux élections. Qatar Holding dépend de la très influente Qatar Investment Authority (QIA). Outre l'énergie, le Qatar a récemment renforcé ses participations dans les plus grands groupes français du luxe, du sport et des médias. En effet, l'émirat, «propriété exclusive» de Hamad Ben Khalifa, détient 1,03 % du capital du numéro un mondial du luxe LVMH et a également racheté la totalité du club de football Paris Saint-Germain (PSG), repris les palaces cannois Carlton et parisien Royal Monceau et fait une razzia sur les droits télévisés de Ligue 1, à travers sa chaîne de télévision Al Jazeera Sports. Hamad Ben Khalifa est aussi devenu le premier actionnaire du groupe de médias Lagardère, avec 10,1% du capital.