Bernard-Henri Lévy appelle François Hollande à prendre l'initiative en Syrie pour défendre devant le Conseil de sécurité des Nations unies une stratégie s'inspirant de celle suivie en Libye en autorisant des bombardements ciblés. Dans une lettre ouverte publiée par des medias européens, le philosophe presse le président français d'aller au-delà du soutien à la mission de médiation de Kofi Annan. « La France fera-t-elle, pour Houla et Homs, ce qu'elle a fait pour Benghazi et Misrata? » en Libye, demande celui qui a joué un rôle dans l'implication de la France dans l'intervention internationale contre Mouammar Kadhafi en Libye. « Userez-vous de votre crédit personnel considérable, et de celui de notre pays, pour revenir vers nos alliés d'hier et, avec eux, avec la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Ligue arabe, la Turquie, décider d'une stratégie allant au-delà du ‘soutien sans faille à la mission Annan' », ajoute-t-il.Dans sa lettre ouverte, le philosophe demande à François Hollande s'il était vraiment plus urgent d'aller en Afghanistan « préparer le retrait anticipé » des troupes françaises ou de « prendre l'initiative en Syrie ». « Qu'est-ce qui est le plus important -annoncer la réduction du salaire de vos ministres et le gel du prix des carburants ou introduire au Conseil de sécurité une résolution autorisant le bombardement des tanks positionnés à l'extérieur des villes, en position de tir? », écrit-il.Bernard-Henri Lévy rappelle au chef de l'Etat les options mises sur la table par le groupe des pays amis du peuple syrien, dont des périmètres de sécurité aux frontières de la Jordanie ou de la Turquie, proposés par le Qatar, des zones interdites dans le ciel aux hélicoptères et, sur terre, aux blindés transport de troupes et de matériels de guerre. Bernard-Henri Lévy a présenté la semaine dernière au festival de Cannes « Le Serment de Tobrouk », un film sur une « ingérence réussie », selon lui, en Libye et qui peut constituer une « grille de lecture » pour la situation actuelle de la Syrie. « BHL » était entouré de deux anonymes dont le visage était entouré du drapeau des révolutionnaires syriens, présentés comme des résistants sortis clandestinement du pays, qui ont lancé un appel à l'aide.