Sous d'autres cieux, les vacances se consomment déjà, qui au bord de la mer, qui dans les stations thermales ou touristiques et qui dans les forêts et la montagne, toutes les destinations font l'affaire des uns et des autres, mais à Tissemsilt le privilège des vacances semble se limiter au strict minimum qui est le repos forcé. En effet, en mal d'authenticité et devant l'oisiveté certaine qui dévore nos jeunes, ces derniers semblent sombrer dans une monotonie étouffante, j'allais dire l'inertie presque totale et à ce point tout le monde à Tissemsilt et dès le début de l'été se pose la même question ; comment passer les vacances dans ces conditions ? la chaleur infernale qui généralement avoisine les 40°c dès 9heures du matin pour atteindre son summum l'après midi et rendre la vie insupportable, transpirations à longueur de journée, coupures d'électricité et poussières, les journées ne se distinguent pas, elles se ressemblent et le seul discours se base sur cette grande bleue, la destination importe peu puisqu'elle (la mer) exerce sa formidable attirance sur la plus grande partie de la population et la pousse à un exode collectif vers les villes côtières et à l'exception des cafés et autres crémeries qui ne désemplissent pas à partir de 18heures c'est la suffocation absolue provoquée par la canicule et pour se faire les citoyens n'ont comme seul remède que le plaisir de se rafraîchir en s'attablant autour de bonnes glaces ou des boissons bien fraîches. A l'exception de petits tournois de foot d'inter-quartiers organisés par des associations et autres bénévoles, la dynamique de la vie quotidienne semble « rouler » amoindrie de cette âme qui fait de l'été une exception saisonnière. Il faut dire qu'il est devenu impossible d'imaginer de passer un été à Tissemsilt autrement que dans ces conditions et dans ces endroits ou exceptionnellement pour les plus aisés dans la seule piscine qui ne désemplie plus particulièrement avec les centaines de bambins qui la visitent quotidiennement notamment avec l'approche de la fin d'année scolaire et aux lecteurs d'imaginer un peu le brouhaha et la couleur de l'eau après une petite heure de remue, toutefois et pour les moins chanceux qui forment la majorité silencieuse, le rêve, reste le seul secret espoir de pouvoir trouver l'occasion de faire le voyage de l'estivage.