Les colonies de vacances en cet été caniculaire et sans loisirs ont le vent en poupe. Même en ce mois de Ramadhan, elles ne désemplissent pas. Focus sur une journée-type durant le mois sacré. 13h. Arrivée au Village africain de Sidi Fredj, l'un des nombreux centres de loisirs qui, sous l'égide du ministère de la Jeunesse et des Sports à travers l'Agence nationale des centres de loisirs (ANALJ), accueille chaque année des milliers d'enfants dans des colonies de vacances. Nouveauté de cette année : la dernière session a coïncidé avec le mois de Ramadhan. Raison pour laquelle, un programme spécial a été mis en place afin de ne pas déstabiliser les enfants, programme qui prend en compte l'âge et le sexe de chaque enfant (l'âge varie entre 7 et 14 ans). Les 300 enfants de cette dernière session sont répartis en deux colonies : Ibn Khaldoun et El Amel, des appellations qui ne servent en fait qu'à localiser les enfants, sachant que le Village africain s'étend sur 40 ha. Comme nous l'explique Attef Yamani, le directeur de l'unité : «Le site est tellement grand qu'il faut apprendre à nous repérer et à bien gérer. Chaque campement a des sous-campement s, avec un responsable et un moniteur. On n'est jamais trop prudent !» Issus pour la plupart des wilayas du Sud (Tamanrasset, Illizi, El Oued, Laghouat) sans oublier les enfants victimes du séisme de M'sila, ceux de la colonie de vacances El Amel sont des démunis, qui visitent pour la plupart pour la première fois la capitale. La colonie de vacances Ibn Khaldoun compte, elle aussi, des enfants démunis, mais venus cette fois des wilayas de Blida, Bordj Bou Arréridj et Mila. Pour les jeûneurs, le programme prévoit des siestes, mais aussi des activités sportives et d'entraide comme pour les non-jeûneurs, ces derniers évitent seulement de trop se dépenser. Lorsqu'à midi, les enfants de moins de 13 ans déjeunent, les jeûneurs, eux, restent dans leur campement, font la sieste ou bien regardent la télévision. Tandis que les non-jeuneurs se rendent à la plage juste après le déjeuner. «Chaque jour, on mange puis on descend à la plage. J'aime ça, je n'avais jamais vu la mer avant», déclare Mohamed, Illizien. Les jeûneurs, quant à eux, partagent le f'tour avec les moniteurs, puis se rendent à la plage en soirée, mais la baignade est interdite. Pour la soirée, chaque campement s'organise. Certains regardent un film avec un datashow, d'autres font des spectacles, tandis que d'autres encore se rendent au parc d'attractions (voir encadré). «Nous essayons de faire en sorte qu'ils ne sentent pas la différence entre chez eux et ici, qu'ils soient bien entourés et qu'ils fassent connaissance avec des enfants des autres villes. C'est notre principal but, et les activités mises en place nous aident», déclare pour sa part Selmi Ahmed, directeur du centre de vacances El Amel. La clôture de la session «Ramadhan» et la fin des colonies de vacances auront lieu le 30 août. Une expérience appelée à se renouveler Lors du séminaire qu'il a tenu en mars avec les responsables du secteur, le ministre avait affirmé que cette année commencera la réforme du secteur de la jeunesse, dont l'un des points importants sera l'amélioration des colonies de vacances et l'accès des enfants. Cette année et selon les chiffres de l'ANALJ, 30 000 enfants ont bénéficié des centres de loisirs et autres colonies de vacances répartis sur le territoire national. La commune de Sidi Fredj avec ses cinq centres de loisirs a accueilli 5000 enfants au cours de l'année. Les experts s'accordent à dire que les sessions durant le mois sacré furent un succès, l'expérience devrait être renouvelée, avec cette fois plus de moyens mis à la disposition des professionnels du secteur. Si l'on veut qu'à terme plus d'enfants aient accès à ces centres de loisirs et à des vacances, surtout pour les plus démunis d'entre eux. L'objectif que s'est fixé le ministère est d'atteindre 100 000 enfants dans les centres de loisirs d'ici 3 ans.