Un patrimoine qui exige une meilleure protection pour faire face aux atteintes qui se traduisent par la destruction de la faune et la flore. La zone humide de la Macta a été inscrite par le gouvernement algérien sur la liste des zones humides d'importance internationale, établie dans le cadre de la convention internationale de Ramsar (Iran), dans le but de promouvoir la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides. Il y va de la protection des plantes et de certaines espèces d'oiseaux auxquels est assuré un lieu de passage lors de leur migration. La zone humide constitue également un réservoir scientifique et à ce propos nous apprenons que des étudiants de l'université de Mascara y ont effectué de nombreux travaux pour préparer leurs thèses. A ce jour, on se contente, en termes de protection, de randonnées de gardes forestiers de la Conservation de Mascara mais est-ce suffisant ? Ainsi, les gardes ont dû utiliser les grands moyens et procéder à une saisie chez un fellah qui s'était permis outrageusement de labourer environ 100 ha de la zone dite intégrée. Ceci a eu bien sûr pour effet de dissuader d'autres contrevenants. La chasse constitue elle aussi un danger pour la zone. Lundi dernier, nous avons parcouru une partie des marais de la Macta dont la superficie totale est de 44 000 ha environ et dont 9 000 se trouvent en zone protégée. La presque totalité de la zone se trouve sur le territoire de la wilaya de Mascara avec des communes riveraines que sont Macta Douze, Mohammadia, Sidi-Abdelmoumen, Sig, Bouhanifia, Ras-El-Aïn Amirouche et Alaïmia, alors que du côté d'Oran se trouve Marsat El-Hadjadj, et pour ce qui est de Mostaganem, c'est la localité de Fornalia. La zone est parcourue par trois oueds qui sont Oued Sig, Oued Habra et Oued Tine. Alors que nous transitons par Douar Raouz, nous apercevons des décharges sauvages, signe que quelque part l'on se fiche royalement de ce qui est commis. Nous apercevons alors les premières poules d'eau. Plus loin, nous sommes surpris par un vol d'oiseaux dérangés par le passage d'une locomotive. Nous sommes alors aux limites frontalières avec la wilaya d'Oran et un panneau indique «Zone humide de la Macta protégée». A proximité, un garde forestier nous montre une borne et elles sont environ 14 à avoir été installées pour délimiter la zone intégrée. A côté de nous, l'embouchure où se rejoignent les oueds Habra et Sig. Ils constituent l'excédent en eau provenant des bassins versants de Béni- Chougrane et on constate alors ce qu'ils véhiculent comme détritus et autres sachets en plastique. Le paysage est magnifique et au milieu des marais, un monticule appelé Djebel Zbara ou Djebel Kleh, à une altitude de 39 mètres. Nous apercevons alors sur l'eau un nombre impressionnant d'oiseaux et ils devaient être, selon un responsable des forêts, rompu à l'exercice du comptage, plus de 400, on ne les distingue pas nettement, observées à la jumelle, il s'avère que ce sont des foulques macroul. Ce sont 12 espèces d'oiseaux qui vivent dans les marais de la Macta alors que les migrateurs sont évalués au nombre de 13 environ. On recense, aussi, le renard roux, le chacal doré, le sanglier, le hérisson, la porc-épic et la tortue. Côté végétation, 6 types de plantes la composent, les plus prépondérants sont le sal sola et le triplex. Face à tout ceci, vous aurez du mal à quitter les lieux. Dans le même contexte,une "Journée des zones humides avec les élèves du CEM Hamri-Djelloul", a été célébrée. Une louable initiative que celle de la Conservation des forêts qui a choisi le CEM Hamri-Djelloul dans la commune de Mocta Douze pour célébrer la Journée mondiale des zones humides. Des expositions et une journée d'information ont permis aux élèves de cet établissement de découvrir les réalités de la zone humide dans la périphérie de laquelle se trouve leur localité. L'on tentera à travers les interventions de sensibiliser les élèves sur cette nécessité de protéger ladite zone. En cette année 2009, le slogan de cette Journée mondiale est : «D'amont en aval ces zones humides nous relient les uns aux autres». Des récompenses seront remises aux meilleurs élèves qui avaient participé à un concours écrit sur ce sujet.