La campagne d'éradication menée avec une grande efficacité par les services de sécurité contre le marché informel a porté ses fruits puisqu'elle a permis aux localités de la wilaya de Tlemcen de retrouver leur fluidité et aux piétons de pouvoir de nouveau se déplacer sans encombre sur les trottoirs et autres espaces libérés par les nombreux squatteurs dont le nombre a considérablement augmenté au fil des années. Ce retour aux justes choses a, bien entendu, réjoui, les citoyens dont la vie a été longtemps perturbée par l'anarchie qui a caractérisé les villes et villages. Il semble, toutefois, que la disparition des vendeurs informels ait provoqué une brusque flambée de la mercuriale des fruits et légumes depuis quelques jours. Un petit tour dans les magasins ou dans les marchés hebdomadaires montre, en effet, que les prix de nombreux produits sont montés en flèches au grand dam de ces mêmes citoyens qui avaient applaudi la libération des espaces, il y a quelques jours. La reine des tables, en l'occurrence la pomme de terre, est cédée entre 50 et 60 da/kg, encore que la qualité laisse souvent à désirer. Lors des marchés hebdomadaires, les espaces réservés à la vente de pomme de terre sont envahis par l'odeur de produits pourris qui se dégage des lieux où sont déposés les sacs ou cageots remplis de pomme de terre, ce qui signifie qu'il s'agit d'un produit qui a été longtemps emmagasiné et que le temps est arrivé pour les détenteurs de stocks de les écouler au plus vite sous peine de perdre gros dans l'affaire. Les prix des autres denrées alimentaires ne descendent pas sous les 60 Da/kg (aubergine). Plusieurs légumes de piètre qualité dont une grande quantité ne devrait même pas être proposée à la vente sont cédés à 70 Da/kg (carotte, tomate et poivron). Le chou-fleur est à 120 Da/kg, le navet à 130 Da/kg et le haricot vert à 150 Da/kg. Par ailleurs, ceux qui veulent s'offrir un peu de viande de poulet (les viandes rouges étant inaccessibles) doivent payer entre 390 et 400 Da/kg, ce qui est cher pour les bourses moyennes, excessif pour les petites bourses. Les fruits, hormis ceux de bonne qualité qui coûtent cher, sont proposés en grande quantité dans les marchés hebdomadaires à des prix allant de 80 Da à 100 Da/kg, mais la plupart de ces fruits risquent d'être immangeables et les acheter serait donc une pure perte. En somme, la vie assez chère depuis quelques temps a, de nouveau, enregistré une augmentation assez sensible qui met en difficulté de nombreux ménages, lesquels viennent à peine de sortir « ruinés » d'une rentrée scolaire chèrement payée.