Pour une APC sortante, l'adoption du dernier budget supplémentaire de la ville de Mostaganem ne s'est pas jouée dans le calme. C'est plutôt une houleuse assemblée qui s'est étalée sur pas mal de curiosités comme à propos de la gestion du Comité de Fêtes de la commune sous la responsabilité l'ex-élue communale Mme Mahyouz Fatma Baida récemment élue députée. Députée à Alger avec l'immunité et tout et tout, mais à Mostaganem, l'assemblée populaire qui l'a propulsée pour siéger à la chambre basse, la considère toujours redevable de comptes à rendre. « Pourquoi El-Beida ne présente-t-elle pas le bilan de sa gestion des deniers du comité de fêtes de la l'APC de Mostaganem ? ». Certes, la question ne fut pas sur toutes les lèvres des élus siégeant à l'auguste Assemblée Populaire Communale présentement qu'elle tire à sa fin, d'autant que pas mal de membres préfèrent la fuite en avant pour ne pas se voir obligés à se justifier. Cependant pour une manœuvre jugée peu ou prou d'ordre électoral, mais qui néanmoins reste légitime ; Mr Messabih Belagrâe qui siège au même titre que ceux qui se sont vus fort embarrassés lors de l'adoption du budget supplémentaire du fait du dossier du comité de fêtes en question, estime « qu'il y a lieu de justifier la dépense des 700 millions (centimes) ». Car l'homme sous entend que les soubresauts de ce fameux comité, recèlent des vertes et des pas mûres. D'ailleurs, le silence de plusieurs autres membres de l'APC semble appuyer ses dires quand il ajoute : « c'est une entorse que El-Beida a faite à la loi en faisant l'impasse sur ce périlleux dossier ». « On demande une commission d'enquête ! » Et d'ajouter, « où est la passation de consigne ? Et comment ont été déboursés les 700 millions accordés à ce comité lors du budget primitif ? », tenu en février 2012. Et voir l'assemblée, encore une fois, prête à lui accorder une subvention de 200 millions en ce B.S, c'est le comble ! Fallait-il d'abord nous soumettre un état exhaustif au sujet de la première subvention consommée l'on ne sait comment !», martela-t-il le casier. « Déjà, l'on sait bien qu'ils (les responsables du comité, ndlr) n'ont rien fait de grandiose pour le cinquantenaire de l'indépendance. D'ailleurs c'est à se demander où est la passation de consignes dans tout ça. Pour ces raisons, j'estime qu'il est légitime qu'on demande une commission d'enquête. A moins que l'on accorde désormais les subventions par affinité », tranche-t-il. « Et cela risque de nous couter d'acerbes critiques par l'opinion publique. C'est pourquoi on exige à Mme Mahyouz Fatma Baida de nous exposer un bilan moral et financier en bonne et due forme », avance Messabih Belagrâe en conclusion. Le mauvais quart d'heure du trésorier Lui emboîtant le pas, l'autre membre de l'APC, Mr Benkahla Kaddour, en qualité du trésorier du comité en question, déplore l'acerbe intervention de Mr Messabih. Et ce n'est pas un bilan qui sera mis sur la table, mais plutôt d'autres questions, les unes plus graves que les autres quand au lieu de plaider pour le compte des responsables de comité, elles démontrent toute la légèreté par laquelle il a toujours été régi. « C'est honteux qu'on nous demande aujourd'hui ce bilan dont vous parlez. Pourquoi n'avez-vous jamais auparavant parlé des comités passés qui eux aussi sont passés sans passation de consignes ? Et pourquoi vous voulez nous prendre actuellement en otages ? Et pourquoi spécialement avant les locales ? Si non, n'aurait-il pas été judicieux de parler au passage des autres sous tables au sujet du théâtre amateur dont la subvention était passée par délibération mais sans pour autant passer par l'assemblée ? Mr Mokhtit Bendhiba, également responsable dans ce comité pour ce qui est du volet sport, essaye tant bien que mal lui aussi pour sa part, de justifier en citant certaines petites activités. Mais nul de paperasse, encore moins un bilan, n‘a été soumis à l'approbation de l'assemblée qui s'était vue conjuguée en une cacophonie, avant que le maire ne parlât du commissaire aux comptes qui a à en juger. Commissaire aux comptes dites-vous ? La question se pose pour la simple raison que « ce comité a toujours été géré comme une épicerie aucune grande envergure culturelle », pour paraphraser le président de l'Association Pour le Renouveau et la Promotion de Mostaganem (lire Réflexion : Lettre ouverte à Mr le Wali). Mais si l'on va un peu plus loin dans le temps, l'on dira qu'il a été toujours géré comme une boite privée. Et ce n'est pas de l'exagération. Un petit rappel s'impose : Jusqu'à 2004, il a été présidé par l'ex-maire B.H. En 2005, celui-ci procéda par délibération entaché, à la dissolution du comité de fêtes pour donner naissance au bureau communal de fête. Et bien sûr cette pratique de L'haj Moussa qui passe à Moussa L'haj qui a été disposé pour ne plus répondre aux créanciers, n'a pas pour autant empêché le maire d'avoir toujours une main mise sur la gestion du comité nommé autrement par bureau. Les hôtels Senoucia, Sahel, Le Royal entre autres fournisseurs sont restés toujours créditeurs de la bagatelle de 1 milliard et 400 millions. Autre détail croustillant, les responsables de ce changement de statut, ont même eu l'audace de transférer la petite somme de 50 millions, du compte du comité à celui du bureau. Mais pour les créanciers, ce dernier s'est vu soulagé de ses dettes. E t il n'y eut jamais eu de bilan officiel. Puis, est venu Mme Mahyouz Fatma Baida qui accepta de prendre le bateau sans consignes, en dépit des scandales qui à l'époque se faisaient des échos au sujet de l'équipement en sono entre autres. Pourquoi tout ce risque quand on sait tout le passif noir de ce comité ? Bref. Et avec son influence dans le milieu, Mme Mahyouz Fatma Baida s'arrangea pour amplifier le budget de ce comité à la hauteur de 700 millions. Or, de cet argent qui n'a pas servi le festoiement du cinquantenaire de l'indépendance si l'on prend le témoignage de Mr Messabih Belagrâe entre autres membres de l'assemblée, il a surement servi quelque chose d'autre. Etait-ce pour payer le fameux voyage de Baida, du maire, de Mokhtit, de Bendhiba de Blidi et de Benhamded au pays de Perpignan pour le fameux jumelage qui a couté à Mostaganem un attablement avec d'autres élus invités d'Israël ? Une question à laquelle, le fameux commissaire aux comptes aura beaucoup de difficulté pour trouver réponse, quand on sait que ce comité n'a jamais soumis de bilan. Une autre manière qui démontre le peu de sérieux alloué au contrôle du mouvement associatif, à l'exception de l'unique démarche de Zoukh qui avait dans le temps refusé une délibération de l'APW pour le compte d'un club d'aéronautique pour l'achat d'aéroplanes. Et dire qu'en dépit de la réputation gérante ce comité, l'auguste assemblée n'a pas manqué de lui accorder sur le B.S adopté en ce jeudi éculé, une nouvelle subvention de l'ordre de 180 millions !