Damas a retourné samedi contre les rebelles l'accusation de vouloir utiliser des armes chimiques. Des jihadistes auraient pris possession d'une usine produisant du gaz hautement toxique. Alors que la communauté internationale a multiplié les mises en garde au président Bachar al-Assad contre tout recours à des armes chimiques, les Affaires étrangères syriennes ont réaffirmé que le pouvoir ne recourrait jamais à de telles armes, mettant en garde contre leur utilisation par les rebelles. Dans des lettres adressées à l'ONU et citées par les médias officiels, le ministère évoque «l'utilisation par les groupes terroristes d'armes chimiques contre le peuple syrien et déplore l'inaction de la communauté internationale après la prise de contrôle par un groupe terroriste d'une usine privée produisant du chlore toxique à l'est d'Alep» (nord). Lettre à l'ONU Le régime fait référence à l'entreprise syro-saoudienne SYSACCO qui produit de la soude caustique et du gaz chlorhydrique. Elle serait sous contrôle de jihadistes du Front al-Nosra, selon des habitants. Elle se trouve près de la localité de Sfire, dans une zone agricole et de nombreux paysans se sont plaints de la pollution de l'eau par l'usine. La Russie, un allié du régime Assad, a implicitement reconnu l'existence de ses armes chimiques en Syrie, en affirmant qu'elles étaient «sous contrôle étroit». Des responsables américains s'exprimant sous le couvert de l'anonymat avaient de leur côté assuré que l'armée syrienne avait chargé avec du gaz sarin des bombes destinées à être larguées par avion.
Un nouveau commandement Du côté des insurgés, un nouveau commandement chapeautant la plupart des groupes rebelles en Syrie, à l'exception des jihadistes du Front al-Nosra, doit être annoncé avant la tenue le 12 décembre à Marrakech (Maorc) de la réunion internationale «des Amis du peuple syrien», selon un haut responsable de l'opposition. Les derniers mois du conflit ont été marqués par une montée en puissance dans les rangs rebelles de groupes jihadistes, avec l'émergence sur le devant de la scène du Front al-Nosra. La Syrie est en proie à une guerre déclenchée le 15 mars 2011 par une révolte populaire contre le pouvoir. Les violences auraient fait en près de 21 mois plus de 42'000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Sur le terrain, les combats et les bombardements se sont poursuivis dans la province de Damas, désormais au cœur des combats. Selon l'OSDH, les violences ont fait 43 morts samedi.